Le billet d’Eric de Verdelhan

 

« Diviser les forces ennemies est bien mais diviser ses propres forces est une lourde faute »

(Henri Fayol)

« Un homme ne doit pas avoir deux patries. Le patriotisme qui se divise s’affaiblit. »

(Laure Conan ; « la sève immortelle »)

 

Nous voilà enfin partiellement déconfinés. Certes cette « levée d’écrous », avec assignation à résidence, est bien moins généreuse que celle accordée à 1.500 taulards – sans doute victimes d’une erreur judiciaire ? – par Nicole Belloubet. On a rallongé la longueur de notre laisse « et en même temps » on n’a pas eu le courage de nous imposer le port obligatoire de la muselière, et pour cause, le gouvernement est bien incapable de fournir des masques à tout le monde.

Mais l’avorton présidentiel n’a même pas eu besoin de « Si Bête » Ndiaye pour raconter que « jamais la France n’a connu une pénurie de masques ». Le voilà repris par son besoin de parler pour dire n’importe quoi. Et les gogos l’écoutent religieusement, et les imbéciles le croient.

Il a promis d’augmenter les salaires des soignants : personne ne peut être contre.

Il a vu, à Montcornet : « une défaite qui est un appel à la résistance ». Le genre de racolage démagogique qui plait à (presque) tout le monde : invoquer les mannes du « Grand Charles » pour gagner quelques points dans les sondages, ça marche à tous les coups.

On nous dit que 45% des Français sont satisfaits de la façon dont Macron a géré la crise du Coronavirus, et 55% ont, parait-il, trouvé Edouard Philippe, le premier « sinistre » à la barbe mitée, « courageux et pédagogue ». Ces scores – ô combien surprenants – proviennent de ce que j’appelle « l’extrême-centre » (1), ce ventre mou, tiède, hédoniste, égoïste, pétochard et souvent narcissique constitué par l’addition de la « gauche-caviar » et de la « droite-cachemire ».

Macron est en train de réaliser le vieux rêve de Giscard : un pays majoritairement centriste, sans tripes, sans convictions, mais adepte d’un européisme forcené. Un pays prêt, le moment venu, à devenir un « land » des États-Unis d’Europe. Et c’est par la finance qu’on y viendra !

A peine déconfinés, quelques « marcheurs » prennent leur distance avec la Macronie.

Ne soyons pas dupes, ces gens-là marchaient déjà avec…des babouches. Ils ont été déçus par Macron en qui ils voient un homme de centre-droit, or pour eux, c’est presque du fascisme.

Ils ont compris que la couleur verte – celle de l’Islam et/ou de l’écologie – est tendance chez les jeunes qui font de Greta Thunberg leur nouvelle Jeanne d’Arc. Pour ma part, je doute fort que ce petit laideron, adoubé par les mondialistes et financé par Soros, ne boute un jour l’envahisseur hors de France, mais là n’est pas la question.

Que les rats de gauche quittent le navire de la Macronie, à vrai dire, je m’en fous un peu. En revanche, quand je vois des gens dits « de droite » prêts à y embarquer, je fulmine.

Combien de fois, dans mes écrits – livres ou articles – ai-je cité le socialiste Guy Mollet, celui-là même qui envoya le contingent en Algérie en 1955, qui qualifiait la droite française de « la plus bête du monde » ? Car Guy Mollet avait hélas raison : dans un pays de traditions, avec une histoire, des valeurs, majoritairement de droite, nous subissons, depuis plus de 50 ans, une gauche – assumée ou larvée – qui aura contribué à tuer la Nation-France avec des « avancées sociétales », façon polie et aseptisée pour qualifier la dégénérescence des mœurs, une hyper fiscalité confiscatoire qui assomme surtout les classes moyennes, une immigration volontairement incontrôlée, des banlieues de non-droit et une tolérance coupable – voire une complicité – à l’égard de la racaille allogène.

La France éternelle est en train de disparaître : le « mâle blanc », ce « Gaulois » que Macron n’aime pas, que Delphine Ernotte ne veut plus voir à la télé, que BHL et Joffrin qualifient de « France rancie », ce Franchouillard poujadiste qui est la risée des Guignols de l’info, ce pourri, ce galeux, tout juste bon à bosser et à payer des impôts, est victime du « remplacement de population » voulu par la finance apatride qui rêve d’un monde libre-échangiste et surtout sans nations.

Le mouvement des « Gilets jaunes » a surpris tout le monde. C’était « le sursaut d’un peuple qui ne veut pas mourir ». Rappelons que cette tirade est d’Alain Peyrefitte, ancien ministre gaulliste, au sujet de…l’OAS.

Depuis, l’Algérie française est morte et la prophétie de Houari Boumediene « Après l’Algérie française viendra le temps de la France algérienne ; nous vaincrons ce pays par le ventre de nos femmes » est en passe de se réaliser. Comme l’a dit un humoriste : « Dans le divorce entre la France et l’Algérie, c’est la France qui a obtenu la garde des enfants. »

L’Algérie actuelle compte 40 millions d’habitants. Ce nombre a doublé depuis l’indépendance et la moitié de cette population a moins de 25 ans. Au nom d’accords anciens (souvent unilatéraux) et d’une repentance coupable, nous sommes prêts à accueillir toujours plus d’Algériens, lesquels ne sont qu’une infime partie de l’immigration afro-maghrébine que nous subissons.

Les enfants du jus solis – cette ineptie qui consiste à croire qu’une vache née dans une écurie serait forcément un cheval – apprennent à détester la France « colonisatrice » et ne voteront jamais à droite. A quelques exceptions près (2), ils sont récupérés soit par l’extrême-gauche, soit par le parti socialiste s’ils s’embourgeoisent. Les adeptes du « remplacement de population » l’ont bien compris : puisque le « Gaulois réfractaire » – le « Souchien » – est une brute au front bas qui s’entête à voter à droite, remplaçons-le par des gens qui, soit ne vote pas, soit voteront à gauche.

La droite nationale avait une carte à jouer avec les « Gilets jaunes ».

Au départ, ce mouvement spontané avait toute ma sympathie. J’étais assez content que la « France d’en bas » se rebelle contre ce gouvernement aussi arrogant qu’incompétent.

Mais ce mouvement a vite trouvé ses limites : pas de leaders crédibles, des revendications désordonnées (et souvent irréalistes), une incapacité à assurer son service d’ordre, des violences qui ont effrayé le bourgeois, lequel, lâche et froussard depuis toujours, est prêt à se jeter dans les bras de n’importe quel homme fort, voire d’un freluquet qui gesticule.

Macron, qui est tout sauf un imbécile, a compris qu’il était indéboulonnable.

Les « Gilets jaunes » se sont tous déclarés « apolitiques », pour ne pas être récupérés par les partis. C’était leur première erreur car comme le disait Charles Maurras : « Tout est politique ! »

Macron, l’homme qui est de gauche « et en même temps » de droite, l’ennemi de la « vieille politique » et des partis, a repris la balle au bond : après le Coronavirus, il rêve d’un gouvernement d’« Union nationale », un enfumage comme les Français les aiment.

Pendant la crise, nous avons eu droit à deux discours-fleuves. Tel un pasteur évangéliste, il a dit aux Français ce qu’ils avaient envie d’entendre : hommage aux soignants, hommage à la discipline de la population, rien ne sera plus comme avant, sus à la mondialisation, il faut relocaliser…etc…

Le ton et le regard qu’il faut pour enfumer les naïfs, les imbéciles et les gogos. Et aussitôt, la presse servile a applaudi l’avorton présidentiel : une fois de plus, il impressionnait par sa faconde – laquelle n’est pourtant qu’une diarrhée verbale – et sa pseudo « volonté de tout remettre à plat ».

Il reprenait, dans la foulée, quatre points dans les sondages…ou cinq ou six ? On ne sait plus !

A droite, Marine Le Pen attaquait, sans beaucoup de conviction, la gestion de la crise par l’équipe gouvernementale, et à gauche Mélenchon, qu’on n’entendait plus, retrouvait ses accents de tribun populaire… La commedia dell’arte pouvait reprendre.

En loucedé, on nous glissait une « Loi Avia » liberticide mais qui n’indigne que les extrêmes.

La « Démo-crassie » vue par Macron ferait presque passer Recep Tayyip Erdoğan (en turc d p ta jip doan) pour un tiède ou un ventre mou !

Mais l’enfumage macronien ne fonctionne que grâce aux divisions de la droite. En 2022, sa victoire me semble une évidence et il la devra à la bêtise des Français...Ou, plus exactement, des droites, des Patriotes, des Nationalistes (3).

Michel Onfray, philosophe de gauche, vient de lancer une revue, baptisée « Front Populaire » et qui, si j’ai bien compris, serait une tribune pour tous les « souverainistes » de gauche comme de droite. Aussitôt les critiques ont fusé et elles venaient presque toutes… de droite.

Une fois de plus NOTRE camp se divise et donne dans les chicayas stériles et destructrices.

Une fois de plus on s’invective pour des broutilles ou des queues de cerises !

Une fois de plus on se trompe d’adversaire ! (et le pouvoir se frotte les mains).

C’est contreproductif comme disent les cuistres. C’est surtout suicidaire, idiot, néfaste !

Oui, Michel Onfray est un homme de gauche, et après ? Oui, « Front populaire » rappelle une époque peu glorieuse en France (voire le « Fronte crapular » espagnol), et après ? Oui, l’appellation « souverainiste » rassure la droite BCBG qui a peur du mot « nationaliste », et après (4) ? Oui, il peut paraître saugrenu de se dire souverainiste ET de gauche, sachant que la gauche est, par nature, pro- immigration, et après ? Ne décourageons pas ce qui semble une bonne initiative !

On peut penser ce qu’on veut de Michel Onfray, mais dans ma structuration mentale, dans mes convictions profondes, dans mes valeurs droitières, un homme courageux et encore capable de monter au créneau pour une juste cause, ça se respecte !!!

Je ne crois pas à l’ « Union nationale » mais je crois, dur comme fer, à une possible union des droites. Elle doit se faire d’abord dans les esprits ; ça prendra du temps.

Il faudra ensuite que cette droite unifiée trouve un leader crédible. Marine Le Pen, qui voulait « dédiaboliser » le parti de son père, s’est démonétisée elle-même, entre autres lors de son face-à-face avec Macron. Mais les gens de valeur ne manquent pas à droite, et je fonde toujours l’espoir de voir Marion Maréchal revenir en politique.

Macron nous prend pour des cons. Et bien soyons cons…finement, pour une fois ! 

N.B. : je dispense les gens qui ne sont pas de mon avis de m’injurier anonymement sur les réseaux sociaux et ce, pour trois raisons :

a)- Je lis rarement les commentaires sur mes articles, surtout lorsqu’ils sont rédigés sous pseudo. L’anonymat est l’arme des lâches…

b)- Comme je prêche l’union des droites depuis un demi-siècle, je ne veux pas favoriser les occasions de divisions et/ou d’engueulades : on en crève !

c)- L’homme libre que je suis respecte la liberté des autres. J’aime bien la citation qu’on attribue à cette canaille maçonnique de Voltaire :

« Je ne partage pas vos idées mais je me battrais pour que vous puissiez les exprimer ».

 

 

Notes :

1)- Eric Zemmour parle, lui, des partis bourgeois. C’est exactement ça !

2)- Certains s’intègrent parfaitement et deviennent des Français exemplaires. Je pense à des gens comme Alain Mimoun, ou Saïd Boualem, mais ils sont loin d’être la majorité.

3)- Qu’on veuille bien m’excuser de préférer le Nationalisme (chrétien) de Maurice Barrès au Patriotisme cocardier de Déroulède, (même si Barrès a été adhérent de la « Ligue des Patriotes » de Déroulède).

4)- Faut-il rappeler que le « Front National » était, à l’origine, un mouvement de Résistance satellite du Parti Communiste ?

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