Le 16 janvier 1996, « Paris Match » publiait le cliché de l’ancien président de la République sur son lit de mort : personne jusqu’à ce jour ne semble vouloir en reconnaitre la paternité…
D’après Éric de Verdelhan
« Entre le Communisme et le Socialisme, il y a la différence de l’assassinat à l’homicide par imprudence. » (Wilhelm Roepke)
Faut-il que notre pays soit perverti, intoxiqué, pourri, par des médias presque exclusivement de gauche, pour qu’on nous impose, à la télé, à la radio, dans les journaux, la célébration du 10 mai 1981, qui marquait l’élection de François Mitterrand à la présidence de la « Ripoux-blique ».
Fête-t-on, de la même façon, et avec la même impudeur, l’élection de Charles De Gaulle, Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, et François Hollande ?
Ne parlons pas d’Emmanuel Macron, c’est un peu tôt ! Nous n’en sommes pas encore débarrassés (mais j’espère vivement que 2022 chassera ce foutriquet arrogant du pouvoir !).
Pour les vieux soixante-huitards, dont beaucoup sont devenus des bobos de la gauche-caviar, les mitterrandolâtres encore en vie, les « éléphants » d’un Parti Socialiste moribond, le 10 mai est un évènement important puisqu’il les a sortis de leur médiocrité. Beaucoup étaient des enseignants, instituteurs, profs de techno, anciens de l’UNEF ou de groupuscules gauchistes. Mitterrand en a fait des députés, des ministres, des grands commis de l’Etat. Il les a embourgeoisés et enrichis. Ils ont renoncé aux idéaux de leur jeunesse pour se gaver sans vergogne sous les ors de la République.
Pour le vieux cabot Jack Lang, le 10 mai 1981, la France passait « de l’ombre à la lumière ». En réalité le pays passait du socialisme larvé de Giscard – qui voulait vider le programme commun de la gauche de son contenu – au socialisme assumé de Mitterrand. Nous passions d’une « société libérale avancée de type permissive » à une société libérée (de ses devoirs au profit de ses droits) où tout était permis, surtout en matière de dépravation des mœurs.
La France élisait un ancien « Camelot du Roi », décoré de la Francisque sous Vichy (N° 2202), impliqué dans le faux attentat de l’Observatoire ; celui que les médias surnommaient « Le Florentin » en référence à son art de l’esquive, illustré sous la Renaissance par des natifs de Florence comme Machiavel. Un personnage ambitieux, madré, rusé, franc « comme un âne qui recule », prêt à toutes les bassesses, toutes les intrigues et tous les coups tordus pour arriver à ses fins.
Comme je suis pour la pluralité d’opinions, je veux bien qu’on encense François Mitterrand. Son règne, ce sont 14 années de gestion calamiteuse mais, en fait, ni plus ni moins que la présidence de Giscard d’Estaing avant lui, et de Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron depuis. Il aura été plus long, ce qui justifie qu’on se penche sur le personnage et sur son parcours ô combien sinueux.
À partir de novembre 1934, Mitterrand milite aux « Volontaires nationaux », mouvement issu des « Croix-de-Feu » du colonel de La Rocque. Il participe à toutes les manifestations « contre l’invasion métèque » (2). Il cultive ensuite des amitiés au sein de « la Cagoule ». A l’époque, il écrit des articles dans « L’Écho de Paris » d’Henri de Kérillis, proche du « Parti Social Français » de Déat.
Il y écrit notamment : « Désormais, le Quartier latin est ce complexe de couleurs et de sons si désaccordés qu’on a l’impression de retrouver cette tour de Babel à laquelle nous ne voulions pas croire » Voilà un jeune homme dont la lucidité était précoce et… bien sympathique !
En septembre 1939, la « drôle de guerre » débute et Mitterrand, qui a terminé ses études d’avocat, est envoyé sur la ligne Maginot, à proximité de Montmédy, au 23ème Régiment d’Infanterie Coloniale. Quand la guerre cesse d’être drôle, en juin 1940, il est fait prisonnier, comme 1,8 million de soldats français. Il est, à l’époque sergent-chef (3).
Dans le train qui le conduit en Allemagne, il médite sur les causes du désastre, qu’en lecteur de Jacques Bainville, il attribue à la Révolution : « Je pensais que nous, les héritiers de 150 années d’erreurs, nous n’étions guère responsables ».
Encore un bel exemple de lucidité chez ce garçon de la bonne bourgeoisie catholique.
Après dix-huit mois dans deux Stalags, il s’évade en décembre 1941. Son évasion est controversée, lui-même est assez peu loquace sur le sujet.
En janvier 1942, bien que « recherché par les Allemands » (qui ne mettent pas beaucoup de zèle à le retrouver), il travaille à la « Légion Française des Combattants et des Volontaires », puis, à partir de juin, au « Commissariat au reclassement des prisonniers » du gouvernement de Vichy.
En mars 1943, parrainé par deux anciens « cagoulards » (Gabriel Jeantet, membre du cabinet du Maréchal Pétain, et Simon Arbellot), il est décoré de la Francisque Gallique par Pétain : il est le récipiendaire N° 2 202. Pour obtenir cette décoration, il a dû en faire la demande en déclarant :
« Je fais don de ma personne au Maréchal Pétain, comme il a fait don de la sienne à la France. Je m’engage à rester fidèle à sa personne et à son œuvre ».
Au printemps 1943, il se rapproche de « l’Organisation de Résistance de l’Armée » (ORA), et devient, pour l’histoire, le résistant Morland, pseudonyme emprunté à la station de métro Sully-Morland. Précisons que ce cagoulard décoré de la Francisque a fait valider ses titres de Résistance en…1983, deux ans après son élection à la fonction suprême. Etonnant, non ?
J’allais oublier de dire que, le 28 octobre 1944, après avoir été fiancé à la future speakerine Catherine Langeais, ce grand séducteur épousait Danielle Gouze dont il allait aussi épouser les idées de gauche. Ceci lui servira plus tard, car dans la France libérée, il faut afficher des opinions de gauche si l’on veut faire carrière en politique. Or il a vite compris que la politique allait devenir la poule aux œufs d’or pour les aigrefins et les beaux parleurs, trop cossards pour vivre d’un véritable travail.
Le 6 juin 1946, il se présente aux législatives dans la 5ème circonscription de la Seine. Il prend une cuisante veste : 6 % des voix. Par la suite, il ambitionne de s’implanter en province. Le cagoulard Eugène Schueller le convainc de se présenter dans la Nièvre sous l’étiquette du « Rassemblement des Gauches Républicaines ». Pour sa campagne, il va bénéficier de financements du Marquis de Roualle, le patron du jambon Olida. Avec l’aide du clergé et des notables francs-maçons nivernais, il est élu, le 10 novembre 1946, député de la Nièvre, à la tête d’une liste « Unité et action républicaine ».
Sa carrière politique commence. Il sera député de 1946 à 1958, puis sénateur de 1959 à 1962 et à nouveau député de 1962 à 1981. Il est onze fois ministre sous la IV° République.
En février 1956, il est nommé « Garde des Sceaux » dans le gouvernement Guy Mollet.
C’est lui qui est chargé de défendre le projet de loi remettant les pouvoirs spéciaux à l’armée.
Il donne systématiquement son aval aux nombreuses sentences de mort prononcées par les tribunaux d’Alger contre des terroristes du FLN ou les militants du Parti Communiste Algérien, dont Fernand Iveton, guillotiné à Alger le 11 février 1957. Sous son ministère, 45 militants algériens sont condamnés à mort. François Mitterrand ne donne que 7 avis favorables à leur grâce. Voilà un Garde des Sceaux efficace et dont la main ne tremble pas ! Mais c’est le même homme qui déclarera, en 1981, avoir toujours été hostile à la peine de mort. Allez comprendre ?
En septembre 1958, il appelle à voter « non » au référendum sur la Constitution, qui est néanmoins adoptée à une très large majorité, puis promulguée le 4 octobre 1958.
Dans la 3ème circonscription de la Nièvre, Mitterrand est battu aux législatives de 1958. En mars 1959, il est élu maire de Château-Chinon (il le sera jusqu’à mai 1981) et, un mois plus tard, sénateur de la Nièvre. Il s’inscrit au groupe de la « Gauche démocratique ».
Mais l’homme est ambitieux et ne veut pas qu’on l’oublie : en octobre 1959, il organise, avec Robert Pesquet, un faux attentat contre sa personne dans les jardins de l’Observatoire.
Après la levée de son immunité parlementaire, il est inculpé, le 9 décembre, pour outrage à magistrat. Dans n’importe quel pays autre qu’une république bananière, la carrière politique d’un tel voyou aurait été compromise à tout jamais, mais nous sommes en France. Miraculeusement, la loi d’amnistie de 1966 met fin à une interminable procédure (4).
En 1964, il prend la tête de la Convention des Institutions Républicaines (CIR) et publie « Le Coup d’État permanent », qui renforce sa position d’opposant de gauche à De Gaulle.
En 1965, il est le candidat unique de la gauche à l’élection présidentielle. Il axe sa campagne sur le slogan : « Un président jeune pour une France moderne ». Il récolte 31,78 % des suffrages. Au soir du second tour, il est battu : 44,80 % des suffrages contre 55,20 % pour De Gaulle.
Le 28 mai 1968, Mitterrand déclare : « il convient de constater la vacance du pouvoir et d’organiser la succession. » Ces propos sont tenus la veille de la fuite de De Gaulle à Baden-Baden.
Et il annonce qu’il sera candidat à la présidence de la République, au cas où une élection anticipée aurait lieu. Les élections législatives de juin 1968 se soldent par un raz-de-marée gaulliste (293 sièges pour la seule UNR et 61 sièges aux Républicains Indépendants), du jamais vu depuis 1919.
La gauche s’effondre mais François Mitterrand sauve son siège de député.
Lors du congrès d’Épinay en 1971, la Convention des Institutions Républicaines se fond dans le Parti Socialiste (créé en 1969 en remplacement de la SFIO). François Mitterrand est élu premier secrétaire du PS, avec l’appui de l’aile gauche du parti et celui de deux puissantes fédérations, celles du Nord de Pierre Mauroy et des Bouches-du-Rhône de Gaston Defferre. En juin 1972, il signe le « Programme commun de gouvernement » avec le PCF de Marchais et le MRG (5) de Robert Fabre.
Le 2 avril 1974, Georges Pompidou meurt. Mitterrand est désigné comme le candidat du PS le 8 avril, puis comme candidat unique de la gauche. Le 19 mai 1974, lors du second tour de l’élection présidentielle, cet éternel perdant est encore battu (49,19% des voix) par Giscard d’Estaing.
En janvier 1981, il est à nouveau désigné comme le candidat du PS avec 83,64 % des voix.
Il adopte les « 110 propositions pour la France » comme programme, recyclant bon nombre de propositions du Programme commun de 1972.
Le 26 avril 1981, au premier tour de l’élection présidentielle, il recueille 25,85 % des voix, contre 28,32 % pour Giscard d’Estaing. Au soir du 10 mai 1981, Mitterrand est élu président de la République avec 51,76 % des suffrages exprimés contre 48,24 % pour Giscard. En fait ce score et le résultat d’une sordide magouille : dès 1980, un accord secret avait été trouvé, au domicile d’Édith Cresson, entre François Mitterrand et Jacques Chirac, ce dernier avait promis de faire en sorte que son électorat se porte au second tour sur le candidat du PS. Chirac a toujours démenti l’existence d’un tel accord, mais Mitterrand en a révélé l’existence à Giscard en décembre 1995, estimant que sans cet accord, avec 550 000 voix à la clé, il ne pouvait être élu. Plusieurs personnalités politiques, dont Édith Cresson, ont confirmé l’existence de ce coup tordu.
Ensuite, la France a connu 14 années délirantes: les nationalisations ; trois dévaluations ; les scandales « Urba-Graco » ; le « Carrefour du Développement » ; les faux certificats médicaux sur la prostate présidentielle ; la nomination de Bernard Tapie comme ministre « des vils » ; les suicides (ou assassinats ?) de Pierre Bérégovoy et de François de Grossouvre (qui préparait un livre sur lui) ; le décès étrange de son ami Pelat (mouillé dans l’affaire « Péchiney-Triangle »), et dont l’entreprise « Vibrachoc » avait été acheté par une société d’État pour cinq fois sa valeur réelle ; le sabordage du « Rainbow Warrior », le bateau de « Greenpeace » ; le faux attentat des « Irlandais de Vincennes » ; la protection de René Bousquet ; sa maîtresse, Anne Pingeot et sa fille adultérine, Mazarine, logées (aux frais du contribuable) et gardées par les hommes du commandant Prouteau, devenu lui aussi mitterrandolâtre ; son amie Françoise Sagan ramenée d’Amérique latine à Paris dans un avion du GLAM, victime… d’une overdose de cocaïne ; les écoutes téléphoniques de Jean-Edern Hallier, Carole Bouquet et tant d’autres ; les subventions colossales allouées aux associations gauchistes de « Tatie Danielle », à son ami Guy Ligier, à « SOS-Racisme » ; le train de vie et les frasques africaines de son fils Jean-Christophe, surnommé « Papamadit » …etc…etc…
J’arrête là cet inventaire à la Prévert, une encyclopédie en 10 volumes n’y suffirait pas. En fait, le règne de Mitterrand se résume surtout en une augmentation de 250% de la dette française, toujours plus d’Europe avec les Accords de Schengen (1985) et le Traité de Maastricht (1992), une immigration massive et incontrôlée, la régularisation de milliers de sans-papiers, une montée en puissance des minorités, religieuses, raciales (avec « SOS-Racisme ») ou sexuelles (encouragées et grassement financées par son ami Pierre Bergé) …
J’admets volontiers que ce délitement de la nation avait commencé bien avant. Giscard, entre autres, aura bien contribué au pourrissement moral et mental du pays, mais pour moi, fêter le 10 mai 1981, c’est aussi incohérent et aussi stupide que d’honorer le 19 mars 1962 : on ne devrait pas se réjouir d’une catastrophe qui affaiblit la France.
On en paie les conséquences au prix fort !
Notes :
1)- « Voyage en Socialie », ce titre est emprunté à un pamphlet de Jean Bourdier, co-fondateur de « Minute », aujourd’hui introuvable.
2)- Il y a quelques années, un hebdomadaire de droite publiait une photo du jeune Mitterrand scandant « à bas les métèques » en février 1935.
3)- Ce qui fait dire aux mauvaises langues qu’il aurait échoué à son peloton d’élève-officier.
4)- Robert Pesquet, qui se dit franc-maçon, affirme que Mitterrand l’était aussi. Ceci n’est pas avéré car à plusieurs reprises, Mitterrand a contesté le rôle néfaste de ceux qu’il surnommait les « frères la gratouille », mais venant d’un homme qui aura passé sa vie à se renier, on peut s’attendre à tout.
5)- Mouvement des Radicaux de Gauche : une pépinière de Francs-maçons.