Le billet d’Éric de Verdelhan

 

« Moins un culte est raisonnable, plus on cherche à l’établir par la force ».

(Jean-Jacques Rousseau).

« La nature a fait une race d’ouvriers ; c’est la race chinoise…une race de travailleurs de la terre ; c’est le nègre…une race de maîtres et de soldats ; c’est la race européenne… »

(Ernest Renan).

Dans un article récent, publié dans « Riposte Laïque » et repris ici, j’ai fait l’éloge de Charles Maurras.

Je suis, depuis toujours, un défenseur de la liberté d’expression, de la pluralité des opinions et des idées politiques, et aussi – c’est mon droit – un admirateur de Maurice Barrès et de Charles Maurras. Je n’hésite donc pas, parfois, à l’écrire ! C’est donc ce que j’ai fait, sans arrière-pensée.

Mais, c’était sans compter sur les ayatollahs de la « bien-pensance », les gourous du « vivre ensemble », les gardiens du temple du multiculturalisme et de la doxa socialisante. Ces gens-là ont une conception très particulière de la liberté d’expression. Ils me font penser à la publicité Ford, au début du 20° siècle : « Le client peut choisir la couleur de sa voiture à condition qu’elle soit noire ».

A la suite de mon article, j’ai reçu quelques volées de bois vert car j’avais osé dire du bien de Maurras, qui était « antisémite et xénophobe » (1). Du coup, j’ai choisi, en entête de cet article, deux citations de représentants incontestables des idéaux « ripoux-blicains » (et maçonniques).

Eh bien oui, Maurras était antisémite, comme…plus de la moitié de la France à son époque.

Rappelons aux ignares que, de 1894 à 1906, la France, qui rêvait d’une revanche contre l’Allemagne, s’est déchirée autour des procès d’Alfred Dreyfus, officier français de confession juive, qu’on accusait d’avoir fourni des renseignements secrets à l’ennemi prussien honni.

La France comptait alors autant de « dreyfusards » que d’ « antidreyfusards » et, si l’histoire – simplifiée à l’extrême – n’a retenu que « J’accuse » d’Emile Zola, cette belle conscience de gauche, la vérité m’oblige à rappeler qu’il y avait plutôt plus d’ « antidreyfusards » à gauche qu’à droite.

Ce climat propice à l’antisémitisme sera hélas attisé par quelques scandales imputables aux Juifs : en 1928, l’affaire de la « banquière » Marthe Hanau, lesbienne adulée par le tout Paris et qui a ruiné des milliers de petits épargnants. Elle finira par se suicider, en 1935, à la prison de Fresnes.

Puis, l’affaire Stavisky, énorme scandale qui débouchera sur les émeutes du 6 février 1934.

Quand arrêtera-t-on, dans notre pays, de juger (de critiquer ?) notre passé, notre histoire, avec les mentalités affadies, édulcorées, manipulées, culpabilisées, bref formatées par des « élites » pensantes, elles-mêmes nourries aux « droits-de-l’homme » et au mondialisme apatride ?

Il faut savoir, de temps en temps, revenir aux origines des choses.

Prenons l’exemple du mot « racisme ». Selon l’ancien « Larousse », c’était une :

« Idéologie fondée sur la croyance qu’il existe une hiérarchie entre les groupes humains, les « races ». Attitude d’hostilité à l’égard d’une catégorie déterminée de personnes : (racisme anti jeunes) … » Cette définition, d’une simplicité biblique, avait le mérite de la clarté : le racisme implique une hiérarchisation des races et une hostilité à l’égard de l’autre, parce qu’il est différent.

Mais, depuis que notre pays est entré en repentance, les dictionnaires et encyclopédies ont revu leur copie : « Le racisme est une idéologie qui, partant du postulat de l’existence de races au sein de l’espèce humaine, considère que certaines catégories de personnes sont intrinsèquement supérieures à d’autres. Cette idéologie peut entraîner une attitude d’hostilité à l’égard d’une catégorie déterminée de personnes. L’hostilité peut générer chez la victime de la stigmatisation et de la discrimination qui à son tour va entraîner une auto-stigmatisation et une auto-discrimination proportionnelle. Cette hostilité…se traduit par des formes de xénophobie ou d’ethnocentrisme. Certaines formes d’expression du racisme, comme les injures racistes, la diffamation raciale, la discrimination, sont considérées comme des délits dans un certain nombre de pays. Les idéologies racistes ont servi de fondement à des doctrines politiques conduisant à pratiquer des discriminations raciales, des ségrégations ethniques et à commettre des violences, allant jusqu’au génocide… »

A la lecture de ce pathos verbeux, on pourrait en conclure que quiconque ne se croit pas d’une race supérieure à l’autre, ne lui veut aucun mal et ne se moque pas de lui, n’est absolument pas raciste. C’est ainsi que, personnellement, je perçois la chose : n’étant nullement raciste, rien ne m’oblige à aimer l’autre, à me sentir proche de lui, à rechercher sa compagnie, et surtout pas à avoir des devoirs ou des obligations à son égard.

Un ami, à qui on reprochait son manque de charité chrétienne (au motif qu’il ne pleurnichait pas sur le manque d’eau au Sahel), a eu cette réponse magnifique : « Ma religion me fait obligation d’aimer mon prochain, pas mon lointain ! ».

Le pape François, si bienveillant à l’égard des migrants musulmans (et si autiste envers les massacres de Chrétiens dans le monde musulman) sait nous rappeler le second commandement de l’Eglise : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Ai-je le droit de lui répondre que, n’étant ni mégalomane ni narcissique, je ne m’aime pas ? Disons que je ne suis pas « mon type » et que je peux me regarder dans une glace sans devenir pédéraste. Je plaisante bien sûr !!!!

Mais on a encore, que je sache, le droit d’être individualiste, solitaire ou misanthrope sans qu’il soit question de race, de croyance ou de couleur de peau ! « Le pluriel ne vaut rien à l’homme et sitôt qu’on/ est plus de quatre on est une bande de cons » chantait Georges Brassens.

Dans un pays démocratique, on devrait pouvoir vivre comme un ours, sans participer à la « fête des voisins » et sans se trémousser à la « fête de la musique » (ou à la « Gay-pride »). On n’est pas obligé d’aimer la foule bigarrée et les chiens qui aboient en meute.

Personnellement, je déteste le Rap – cette musique de sauvages sur des paroles haineuses – et l’humour de Jamel Debbouze ; ceci ne fait pas de moi un raciste. Je préférais la finesse d’esprit de Raymond Devos, Robert Lamoureux, Pierre Desproges, Michel Audiard, et quelques autres…

Oserais-je dire que je déteste l’ironie narquoise – cette méchanceté qui ne fait rire que les « bobos » – d’un Guy Bedos et que ceci n’a rien à voir avec le fait qu’il soit juif séfarade ?

D’autant plus que j’adore l’humour et l’accent yiddish de Popeck qui est juif ashkénaze.

Mais revenons aux définitions ; celle de la Xénophobie : c’est un mot formé de deux racines grecques (xénos, « étranger », et phobos, « rejet, peur »). « Le mot xénophobie est un néologisme apparu dans la langue française au début du XXe siècle, c’est un substantif dérivé du néologisme « xénophobe » dont l’invention est imputée à Anatole France, en 1901. « Xénophobe » apparaît pour la première fois dans un dictionnaire, le « Nouveau Larousse Illustré », en 1906. Vingt ans plus tard, dans son célèbre pamphlet « La trahison des clercs » (1927), Julien Benda parle de xénophobie comme l’un des aspects du patriotisme : « Un autre trait du patriotisme : la xénophobie. La haine pour l’ « homme du dehors » …, son mépris pour ce qui n’est pas « de chez lui »… ».

La xénophobie est donc de création récente (le mot, pas le sentiment !) mais, qu’on le veuille ou non, elle est naturelle : le xénophobe se méfie de l’autre parce qu’il en a peur. Depuis la plus haute antiquité, les rapports humains sont souvent conditionnés par la peur. Dans notre pays, qui aura connu dans son histoire, des guerres, des invasions plus ou moins barbares, et des vagues migratoires, la peur de l’arrivée massive de gens « différents » venus d’un ailleurs plus ou moins éloigné, est un sentiment naturel, un réflexe d’autodéfense.

Comme disait Rocard : « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde ! ».

Il avait compris ce qui semble une évidence, mais pas ses héritiers.

Alors, mettons encore les pieds dans le plat !

L’inventeur de la « préférence nationale » ce n’est pas Le Pen, mais… Léon Blum, président du Conseil sous le « Front Populaire ». Dès l’été 1936, Roger Salengro, ministre de l’intérieur, s’écrie : « le gouvernement ne saurait tolérer que des étrangers abusent de l’asile qui leur est offert » et Maurice Thorez, premier secrétaire du Parti Communiste, clame, le 28 septembre 1938 : « La France aux Français ! ». Le bon radical-socialiste Edouard Herriot, lui, invite la France à mettre dehors les « indésirables ». En 1938, Daladier promulgue une loi permettant d’emprisonner les Français qui aideront des clandestins. De nos jours, pour avoir aidé des migrants à passer la frontière italienne, le pseudo-berger Cédric Herrou a été… ovationné au Festival de Cannes. On marche sur la tête !

Le 12 novembre 1938, une loi donnait l’autorisation de « dénaturaliser » (sans intervention d’un juge) tout citoyen d’origine étrangère. L’article 22 stipule que « pour des actes contraires à l’ordre public…les étrangers perdront leur nationalité ». Retrait qui pourra s’étendre « à la femme et aux enfants mineurs ». (2) Citons encore le décret-loi du 3 mai 1938, qui autorisait les préfets à expulser les étrangers, même ayant un permis de séjour.

Donc, les « chances pour la France », qui s’estiment discriminés, stigmatisés, ostracisés, feraient mieux d’arrêter leur pleurnichailleries victimaires et d’apprendre NOTRE histoire.

NON, NON et NON, la France d’avant-guerre n’a pas été plus tendre avec les « Ruskoffs » blancs, les « Polaks », les « Macaronis » (ou « Ritals ») ou les « Espingouins » qu’avec les Musulmans, mais, à l’époque, les « hussards noirs de la République » comme les curés délivraient aux nouveaux entrants le même message : l’intégration devait passer par l’apprentissage de la langue, le respect des lois, us et coutumes, et l’amour de leur nouvelle patrie. Même pour les gens de gauche, la France avait des racines chrétiennes et n’entendait pas se voir imposer la Sharia.

Dernière définition, « L’antisémitisme » : (du grec anti, contre, opposé et de Sem, l’un des fils de Noé dans la Genèse). « L’antisémitisme est un sentiment d’aversion envers les Juifs en tant que « race », supposée inférieure. Il peut prendre la forme d’une opinion ou d’une attitude hostile, de discrimination (ghetto, expulsion), de racisme, de persécution. L’antisémitisme constitue une négation du droit à la différence ». L’origine du mot « antisémite » est attribuée à Wilhelm Marr, en 1879 dans un pamphlet anti-juif. La construction du mot « antisémite », qui n’a été utilisé que vis-à-vis des Juifs, est impropre car l’adjectif sémite désigne les peuples parlant les langues sémitiques originaires du Moyen-Orient et de l’Afrique, et non une ethnie particulière.

« L’hostilité envers les Juifs, qui remonte à l’antiquité païenne, a pour origine leur fidélité à un Dieu unique. Au IV° siècle, ils furent accusés de la mort du Christ (notion de peuple déicide).

L’antisémitisme n’a cessé de croître au cours des siècles. L’antisémitisme est allé jusqu’à des formes institutionnalisées de persécutions qui culminèrent avec l’extermination entreprise par le régime nazi qui a fait six millions de morts pendant la seconde guerre mondiale (la Shoah) … ».

Voilà encore une définition longue, confuse mais… superficielle : dans leur histoire, les Juifs ont toujours été persécutés mais pas toujours pour les mêmes raisons.

De nos jours, en dehors d’une poignée de Nazillons, le National-Socialisme n’existe plus chez nous, et pourtant l’antisémitisme est en pleine recrudescence. Un antisémitisme ethnique, racial, religieux ? C’est difficile à dire, d’autant qu’il existe aussi un « antisionisme » à l’égard de l’existence même de l’état d’Israël. En 2018, il y a eu, en France, 541 actes antisémites, cinq fois plus que d’actes antimusulmans (3). Ces actes sont-ils le fait de suppôts de Charles Maurras ?

Non, bien sûr, et tout le monde le sait (Cf : l’affaire – sordide – Ilan Halimi, ce jeune Juif torturé et massacré pour le « gang des barbares » du musulman Youssouf Fofana).

Je n’en dirais pas plus car les courageux anonymes qui m’injurient régulièrement vont encore me traiter d’islamophobe, ce que je ne suis pas. Après mon dernier article, quelques imbéciles ont qualifié « Riposte Laïque » de site antisémite. Je leur demande d’arrêter de fumer la moquette et de baisser le son du « déconophone ».

« Le racisme n’est pas une opinion », certes, mais la connerie non plus !

Notes :

1)- Le comble c’est que j’aime bien Louis-Ferdinand Céline – le bon docteur Destouches – qui était autrement plus antisémite que Maurras.

2)- J’ai découvert ce texte dans « Ça suffit ! 80 ans de mensonges et de calomnies » de Roger Holeindre ; Holigoland ; 2015. Livre que je recommande à ceux qui aiment la VRAIE histoire.

3)- Alors même que la communauté juive est 15 fois moins importante que la communauté musulmane…

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