D’après Cédric de Valfrancisque

« Un lâche s’aime… un lâche ne se préoccupe que de son propre corps et il l’aime plus que tout. Un homme courageux aime les autres d’abord et lui-même en dernier. » (Philipp Meyer).

Diantre, morbleu, voilà que le Royaume de Cellezécie veut déclarer la guerre aux Cosaques !

Le petit Marquis de Morveux d’Énarque, à la peine pour sa réélection, a trouvé un nouveau cheval de bataille (ou plutôt un âne ?) : après le virus chinois avec lequel, à l’en croire, nous étions en guerre depuis deux longues années, voilà que ce paltoquet vibrionnant veut en découdre en volant au secours de l’Ukraine attaquée par la Russie.

La Russie, ou Cosaquie, est gouvernée par un dictateur très très très très méchant. Ce type est aussi dégueulasse que le plat venu du lointain Canada dont il a pris le nom (1) : Poutine.

Le Marquis, qui aime à s’écouter parler, voire à déparler, a passé des heures carrées à tenter de convaincre ce Poutine de ne point attaquer l’Ukraine. Les libelles et plumitifs à sa botte nous ont dit qu’il a mis « tout son poids dans la balance ». Certes mais le Marquis est un avorton, épais comme un casse-croute de chômeur (ou un coucou en colère) : Il ne faisait évidemment pas le poids !

Je ne dirais pas, cependant, qu’il a « choisi son camp » puisque ce dernier lui a été imposé, comme toujours, par son oncle d’Amérique, un vieillard sénile du nom de Joe Biden. Mais il est vrai qu’il a tout pour s’entendre avec le jeune président ukrainien Volodymyr Zelensky. En ukrainien : Володимир Олександрович Зеленський /wɔlɔˈdɪmɪr ɔlɛkˈsɑndrɔwɪtʃ zɛˈlɛɲɕkɪj/ ; et en russe : Владимир Александрович Зеленский, (ce dont on se moque comme de sa première chapka, puisque nous ne parlons pas ces dialectes barbares). Emmanuel de Morveux d’Énarque non plus, mais Zelensky et lui se parlent en anglais, langue qu’il manie aussi bien que le cellezécien, sinon mieux.

Et puis, ce Zelensky, c’est quelqu’un ! Avant que d’être président, il fut pitre dans le show-biz puis acteur comique au cinéma. De son côté, le jeune Marquis fut acteur tragique dans la troupe de théâtre animée par celle qui allait devenir sa femme. Volodymyr Zelensky, ce qui fit sa célébrité, son morceau de bravoure si je puis dire, c’est d’avoir surpassé – et de loin ! – Messires Bigard, Sébastien ou Hanouna dans la vulgarité crapoteuse : on l’a vu jouant de la musique…avec son sexe. Personne ne peut dire qu’il mène ses affaires « comme un gland » ou qu’il n’en a pas dans le pantalon !

Du coup, notre Nabot-Léon, notre Fidel Castré, le « leader minimo » que le monde entier nous envie (2), veut aller en découdre. La télé nous l’a montré récemment dans son bunker, pas rasé, l’air grave et tendu, moulé dans un sweet-shirt des Forces Spéciales. Puis il a pris des accents churchilliens pour nous préparer au combat. Comme le bourgeois cellezécien aime la guerre, surtout quand il n’y risque pas sa peau, le Marquis a fait un bond de 10 points dans les sondages.

Nous allons donc monter au front, mes Amis, en chantant, la fleur au fusil. C’est le camp des gentils qui en a décidé ainsi car il tient à sa Troisième Guerre Mondiale. Nous lui servirons de chair-à-canon. N.B. : le camp des gentils est dirigé par des gens bien qui se battent toujours pour la liberté : ils ont cramé à la bombe incendiaire 100 000 personnes à Tokyo, 35 000 à Dresde ; irradié environ 300 000 personnes à Hiroshima et Nagasaki, à la bombe atomique ; détruit en gros 100 000 « faces de citron » avec du Napalm (3), au Vietnam ; plus récemment, en 1999, ils ont bombardé les civils de Belgrade pendant…78 jours avec des armes à sous-munitions et des obus à l’uranium appauvri.

La liste n’est pas exhaustive de la capacité de ces gens-là à détruire les ennemis du monde libre et de la « démo-crassie ». C’est d’ailleurs pour cela qu’ils ne sont jamais poursuivis pour « crime de guerre », et encore moins pour « crime contre l’humanité ». Leur combat est juste, CQFD !

Nous monterons au front, disais-je, et comme en 1940, on se gargarisera avec les envolées de matamores qui terrorisaient le Boche à l’époque : « Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts ! », et, comme en juin 40, nous prendrons sans doute une mémorable raclée.

J’écris, « nous monterons au front » ce qui prouve que je suis, moi aussi, atteint du syndrome va-t-en-guerre qui semble frapper le pays : en effet, de par mon âge, je ne suis plus mobilisable.

Alors, que puis-je faire pour venir en aide à l’Ukraine ? Hélas, je n’ai aucune des qualités – guerrières et intellectuelles – de BHL, vous savez, la bonne conscience dépoitraillée des plateaux télé.

Lui, il sait qui sont les bons et les méchants. Il se fait photographier régulièrement sur les théâtres d’opération (4). Grâce à lui, j’ai appris qu’il existe des mauvais Juifs, comme un certain Zemmour. Depuis les Lois Pleven et consorts, je croyais qu’il était interdit de parler d’un Juif autrement qu’en bien. Grâce à lui, je sais aussi qu’il existe de bons Nazis, dans le « Régiment Azov ».

Pour aider l’Ukraine, j’ai bien pensé à m’adresser à l’une de ces agences matrimoniales qui, avant le début du conflit, vendaient aux vieux célibataires de chez nous des créatures de rêve, blondes comme les blés de leur pays, belles, grandes et bien nichonnées (90 bonnet B (5)). Arrivant de leur Ukraine, elles n’apprenaient qu’une phrase avant leur départ : « Je vous trouve très beau ».

J’en aurais bien fait migrer une chez moi, mais finalement, j’y ai renoncé pour trois raisons : Primo : je suis déjà marié (depuis presque un demi-siècle) ; Secundo : contrairement au Marquis de Morveux d’Enarque, je ne suis pas narcissique et je peux me regarder dans une glace sans avoir envie de faire mon « coming out ». Jamais personne ne m’a dit « je vous trouve très beau » hélas ; Tercio : Je me suis toujours refusé à héberger chez moi des migrants noirs ou maghrébins, je suis donc frappé de « suprématisme blanc » : je préfère la beauté slave à ces radasses crados, tatouées, vulgaires et mal loquées, qui trainent dans nos rues, ou à des Afghanes en Burqa ; c’est une simple question d’esthétique, de « plaisir des yeux », le racisme n’a rien à voir là-dedans.

Et puis, et puis, Euréka, il m’est venu une idée ! Vous savez la vénération que je porte à la vieille Marquise (née Trogneux du Touquet). Celle que d’aucuns, irrespectueux, appellent « Mémé Trogneux » ou « Jean-Migitte » (6). En fait, j’aime tout chez elle : son sourire béat de « Barbie » satisfaite, son faciès ravagé (mais ravalé), sa coiffure de cocker, ses gambettes de sauterelles, ses jupes trop courtes, son air de vieille gamine qui se croit encore à l’époque « Yéyé ». Elle est, au Marquis, ce que la Sainte Trinité est au Catholique ; une en trois personnes : à la fois son épouse, sa maîtresse et sa mère. Il lui doit tout : elle lui a appris à bien parler « et en même temps » à jouer la comédie. C’est d’ailleurs la seule chose qu’il fasse à peu près correctement.

De surcroît, elle l’a déniaisé quand il avait 16 ans. Il n’a pas été obligé, comme tout bon fils de famille, d’attendre son service militaire pour aller au bordel. Mais il est vrai que notre « Chef des Armées » n’a même pas fait son service militaire, ce qui ne l’empêche pas de déclarer son amour aux militaires, un peu comme « la Grande Duchesse de Gerolstein » d’Offenbach. 

J’ai donc décidé, pour la campagne qui s’annonce, d’écrire un chant guerrier qui soit aussi une ode à notre première dame. La musique est déjà connue, c’est celle d’une marche militaire du XVIIème siècle, dont le titre original est « Prisonnier de Hollande » (ça ne s’invente pas !(7)). « Auprès de ma blonde » est devenue très populaire au XVIIIème siècle. Cette chanson est attribuée à Joubert du Collet, lieutenant de la marine royale sous Louis XIV : fait prisonnier par les Hollandais, il l’aurait composée après sa libération, en 1704.

J’imagine déjà le jeune Marquis, dans sa combinaison d’aviateur, accompagné de sa garde prétorienne (cette faune allogène et invertie en bas-résilles que nous avons découvert, effarés, lors de la Fête de la Musique 2018) entonnant ce farouche chant de marche avant de monter à l’assaut.

Oui ma vieille rombière

Est plutôt défraichie. (bis)

Et je suis en colère

De la voir dans mon lit.

 

Refrain : (les chœurs)

Oh la vieille blonde

Cette playmate fripée,

Elle n’est plus gironde,

Même maquillée.

La vieille haridelle,

Ce tableau retapé (bis),

Telle une mère maquerelle,

Ne me fait plus rêver.

Je suis bien conscient qu’écrire les paroles – aussi belles et poétiques soient-elles – d’un chant de marche est une bien maigre contribution à l’effort de guerre qui nous attend mais que puis-je faire d’autre ? Si, peut-être prêter au Marquis mon béret rouge et ma « pucelle » (8) du 1er RPIMa.

Ça n’en fera pas un parachutiste, pas plus que sa combinaison sur mesure n’en fait un aviateur, mais je sais combien les gosses – surtout les enfants gâtés – sont sensibles aux panoplies militaires.

On ne risque pas de le voir, à l’instar de son camarade Zelensky, jouer ce chant de marche avec ses attributs virils ; « par bonheur il n’en avait pas ! », comme chantait Georges Brassens.

 

Notes :

1)- La poutine est un plat québécois composé de frites, de fromage en grains et de sauce brune. Elle est née au centre du Québec à la fin des années 1950.

2)- Nous sommes prêts à le donner à n’importe qui, et pour rien.

3)- Qu’on appelle pudiquement « agent orange » et qui faisait encore des dégâts physiques 30 ans après la fin de la guerre.

4)- Ou dans des studios parisiens, devant un décor de guerre.

5)- Note de l’éditeur : ce Cédric de Valfrancisque se croit obligé d’apporter des détails purement techniques qui n’ajoutent rien à son récit. Il n’entrera jamais à l’Académie française.

6)- Je ne comprends pas la raison de ce surnom ?

7)- Surtout lorsqu’on se souvient que le Marquis a été ministre de François Hollande, dit « François le Mou », Vidame de Tulle.

8)- Surnom donné par les militaires à leur insigne régimentaire. A l’origine, cette appellation vient du cuir qui portait l’insigne qu’il fallait « dépuceler » pour l’accrocher au bouton de la poche de poitrine de la vareuse.

 

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