Trois décalages

 

Le billet de Thierry Lafronde

 

Ces derniers jours ont a eu droit à une accélération édifiante des événements. Les pseudos élites qui nous dirigent, si mal, ont essayé de redorer leur blason. Cependant le décalage entre leurs propos et leurs attitudes étaient révélateurs de leurs impuissances et insuffisances. Nous avons noté trois décalages… et un enterrement !

 

Premier décalage : le premier ministre qui est parti à tire d’aile montrer sa présence rassurante aux sinistrés de l’Aude. Dans une salle communale aménagée à la fortune du pot, accueillant des personnes de tout âge, hagardes, très éprouvées et remontées, il était le seul impeccable dans son costume trois pièces gris clair, tiré à quatre épingles, chemise violine et cravate soignée. Un peu souriant, du haut de sa stature, gêné devant les quelques invectives mais voulant donner le change. Une tenue plus rustique, genre « parka et bottes de pluie » auraient été mieux adaptée à la situation afin de montrer la solidarité et la volonté de reconstruire suite à cette terrible catastrophe. Mais les communicants bobos à son service ont surtout soigné le côté glamour. A côté de la plaque donc… !

Second décalage : la logorrhée de deux semaines pour nous faire patienter et admettre la nécessité de prendre le temps, en « professionnels », afin de trouver le bon profil pour le prochain ministre de l’intérieur. Le passé devait être fouillé, les compétences et expériences avérées, l’honnêteté établie, etc. Trouver le mouton à cinq pattes n’est pas évident, on en convient. A fortiori trouver le chien de berger idoine. Et au bout de deux semaines on nous présente, tel un magicien sortant un lapin de son chapeau… Castaner ! L’ancien jeune voyou marseillais, proche du caïd « le grand blond », bachelier poussif au rattrapage, bon militant socialiste au grand bagou, profil type du vendeur de cravates et de pastis, mais sans aucune qualification pour être le premier flic de France. On nous rejoue la suite du film de Belmondo « flic ou voyou » en inversant les rôles. Quinze jours pour trouver un tel profil, ce n’est ni professionnel ni sérieux.

Troisième décalage : l’intervention télévisée de Jupiter junior pour commenter le remaniement ministériel. Sur le fond, sans doute les mots devaient-ils y être (dans l’ordre ou le désordre peu importe). Ayant coupé le son pour ne pas être énervé, je me suis contenté de regarder la forme. Une fenêtre élyséenne en mauvais état en arrière-plan donnant sur le crépuscule déjà bien sombre, un bout de tableau contemporain à gauche avec une vague devise taguée, les deux drapeaux à droite, France et Europe, bien serrés, un bout de bureau élyséen, vide mais avec quelques feuillets tapés mais couverts de gros gribouillis, un éclairage au rabais, derrière… le Président. Propre sur lui, tiré à quatre épingles (voir le premier décalage) mais le regard fuyant, la mâchoire crispée et l’impression de ne pas croire ce qu’il disait, voire un peu de panique. « Intervention crépusculaire » a commenté un journaliste bien vu du Système, pourtant servile jusque-là.

Trois décalages donc et la nette impression d’assister à l’enterrement de ce pouvoir bobo En Marche qui est en train d’imploser. Comme les maux de la France ne vont pas diminuer et comme l’équipe de bras cassés à la tête du pays s’est renforcée en incompétents et soumis, il s’agira de faire en sorte que l’enterrement définitif de ce pouvoir ait lieu au plus vite afin d’éviter la mort du pays. Au peuple de gronder et de reprendre son pouvoir comme dû dans toute véritable démocratie !

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