Le billet de Franck Buleux

 

        Le 15 mai 2012, depuis quelques heures, François Hollande est désormais le président de tous les Français. Et c’est sous une pluie torrentielle qu’il  remonte les Champs-Élysées après avoir été installé comme 7ème président de la cinquième République française et 24ème président de l’histoire de France.

        Le 1er décembre 2016, en homme d’État humble et conscient de la réalité de son pays, il indique ceci : “Aussi, j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle”. Et pourtant, lors de la campagne précédant la présidentielle de 2012, n’était-il pas le contraire d’un être humble, notre premier secrétaire du Parti socialiste ?

        « Moi président, je marcherai sur l’eau », semblait affirmer le candidat Hollande face au président sortant, Nicolas Sarkozy, qui n’avait même pas eu l’humilité de ne pas se représenter alors qu’il était donné perdant dans tous les sondages d’opinion depuis déjà la pré-campagne. C’était lors de sa période anaphorique. Vous vous souvenez, « Moi président », la figure de style la plus simple à construire… Il suffit de débuter plusieurs phrases par des mots identiques. Quelle habile rhétorique !

        « Que d’eau, que d’eau ! », aurait-il pu ajouter en paraphrasant le maréchal de Mac Mahon, son lointain prédécesseur à l’Élysée, un jour de 1875 qu’il visitait les terres inondées des bords de la Garonne. C’est à peu près le seul mot historique dudit Maréchal-président dont la postérité ait conservé la trace, l’essentiel de son action ayant glissé sur elle comme la pluie battante sur les ailes du canard.

Comme le président Hollande ?

        Daniel Cohn-Bendit qui signa des pages passées à la postérité dans « Le grand bazar » (éditions Belfond, 1975) salua, après sa prestation multi-diffusée, l’ancien député-maire de Tulle, l’ « humilité » du « président normal ». L’ex-agitateur gauchiste, qui déstabilisa la France, promit à ses thuriféraires : « Hollande va entrer dans l’Histoire par son humilité ». Hollande exit ! Il lui resterait l’humilité pour entrer dans l’Histoire.

        Est-ce le critère d’action, d’énergie, d’incarnation que l’on demande à un chef d’État ? Non, ce serait celui d’humilité.

Humide et humble. Voici les qualités d’un chef d’État. Il était temps qu’il sorte. Personne ne l’a retenu.
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