La fiche de lecture  de Daniel Pollett

La lecture de cet ouvrage (1) aussi instructif qu’émouvant se déroule en un retour en arrière dans le temps, un temps récent fait d’événements toujours d’actualité préparant notre futur à court terme dont la tragédie s’amplifie sous nos yeux. Le lecteur suit Fiorina et son compagnon dans les épreuves qu’ils vivent ensemble et qui ne se terminent pas avec ce livre.

 

Ce qui est remarquable dans le style est sa simplicité uniquement narrative, très peu ponctuée de remarques ou de jugements personnels. On n’est pas ici dans l’idéologie mais dans le factuel, dans ce réel que les journaleux nous dissimulent, que les bobos gauchistes renient, que les juges rejettent et que les politiciens méprisent. Le dégoût et la colère pourraient conduire à s’exprimer avec un vocabulaire de circonstance, mais la sobriété, l’absence d’agressivité et l’ouverture d’esprit de Fiorina obligent à la rejoindre dans le même domaine. Aussi vais-je pareillement présenter son livre.

Nous avons tous appris son histoire et beaucoup d’entre-nous ont participé à la cagnotte mise en ligne pour lui venir en aide. À ce sujet quelques idiots ont manifesté une jalousie aussi déplacée qu’indécente, et des traîne-savates de la toile ont su retrouver une vieille photo malencontreuse qui, s’ajoutant à l’initiative de la cagnotte par un militant identitaire et à l’engagement de Fiorina aux côtés de Renaud Camus leur ont fait cataloguer celle-ci à l’extrême-droite, ce facile fourre-tout à répétitions qu’ils ânonnent quand on ne pense pas comme voudraient l’imposer ces gauchistes.

De nombreux passages sont édifiants et seule la lecture de l’ouvrage entier donne la mesure de l’ensemble. Fiorina expose ses raisons tant partagées de revêtir un gilet jaune : elle dénonce avec des mots justes l’égalité transformée en égalitarisme, l’abandon des provinciaux et des petites gens au profit de la mondialisation destructrice, les promesses électorales non tenues et l’absence de réactions gouvernementales face aux émeutiers de Grenoble -qui avaient attaqué une caserne de CRS avec des explosifs- pendant que les Gilets Jaunes étaient gazés, matraqués et mutilés dans le silence assourdissant des médias de propagande. Elle souligne que la France se retrouve au niveau des pires dictatures de pays sous-développés et rappelée à l’ordre même par l’ONU, ce machin qui s’occupe pourtant si bien à détruire les Nations.

On est avec elle quand sans aucune raison de maintien de l’ordre un CRS lui tire une grenade en plein visage. Là on peut se demander si celui-là ne serait pas aussi capable de tuer son père et sa mère. Comment cette jeune fille de vingt ans mesurant 1,50m, non armée et non agressive pouvait-elle représenter une menace pour l’ordre public ou pour la police ? Alors que quelques mètres plus loin, les célèbres Black-Blocs restés impunis cassaient tant et plus ! On arrive avec elle aux urgences et l’on entend le verdict : elle va perdre un œil. Elle a vingt ans, elle n’a rien fait de mal et elle va perdre un œil. Mais il n’y a pas que cela puisqu’elle présente un grave traumatisme crânien avec un fracas osseux impressionnant, un risque infectieux et d’atteinte cérébrale qui vont la conduire à une longue période de souffrances physiques, intenses et continues, de nombreux soins et des opérations à répétition uniquement réalisées par de grands spécialistes.

Un vrai martyre pour elle qui n’emploie jamais ce mot. Une épreuve pour sa famille et son compagnon, lequel lui apporte au quotidien les plus grandes preuves d’amour quand nombre de jeunes de son âge l’auraient abandonnée, incapables d’assumer le malheur injuste et irréversible arrivé sans prévenir. On suit Fiorina dans ses difficultés du quotidien, l’éblouissement, les vertiges, la douleur omniprésente et les impossibilités physiques de toutes sortes. On en est humilié avec elle. On l’accompagne dans ses nombreux et difficiles voyages entre Amiens et Paris. Tout cela ne l’empêche nullement d’exprimer sa solidarité et sa compassion avec tous les autres grands blessés du mouvement des Gilets Jaunes, ainsi que ses remerciements envers ceux qui l’ont secourue, ceux qui la soignent et les nombreux contributeurs à des actions de solidarité envers elle. On apprend au sujet des secours que le Street Medic l’ayant secourue ne peut plus courir parce qu’il a été particulièrement violenté par les CRS. Les racailles des banlieues ne risquent pas autant !

Plusieurs passages sont consacrés à cette presse subventionnée, médiocre et servile qui déverse à longueur de temps ses manipulations, ses mensonges et ses omissions tant et si bien qu’une large part de la population -65%- ne lui accorde plus aucun crédit (sauf celui de la redevance TV). On a bien vu ces médias déformer les faits, oublier les blessés et les casseurs gauchistes, ne présenter que des dégâts plutôt que les légitimes revendications des Gilets Jaunes. Fiorina rend un hommage particulier à notre chère TV-Libertés, la seule à lui consacrer la juste présentation que son malheur et son courage lui font mériter.

Fiorina consacre un long chapitre à la connivence de fait de l’extrême-gauche avec le gouvernement, qui établit factuellement que les gauchistes ont infiltré et récupéré à leur profit le mouvement spontané et populaire des Gilets Jaunes. Non seulement ils ont démotivé bien des manifestants initiaux, mais ils ont aussi menacé et agressé ceux qui ne pensent pas comme eux, les ont exclu des manifestations -et d’autres actions comme vu localement à propos du compteur Linky- et plus encore, ils ont discrédité le mouvement en formant des Blacks-Blocs vandalisant tout alentour et agressant la police, ce que le gouvernement et ses médias serviles attendaient avec impatience. Chacun peut observer que cette récupération aussi indécente que nocive a pour résultat… l’absence de tout résultat alors que cette initiative populaire se termine en eau de boudin et que rien, absolument rien n’est résolu.

Fiorina a écrit une lettre à Macron, à laquelle ce lâche n’a bien sûr pas répondu. Ou plutôt, il a répondu par avance avec la violence inouïe des interventions policières au cours desquelles quelques étranges consciences ont cru bon de faire du zèle. Que le CRS qui a tiré sur Fiorina aie donc le courage de lire ce livre ! Mais il a avec lui quelques syndicats de flics défendant non pas le bien commun mais un singulier corporatisme et c’est bien dommage. Nous avons trop besoin de la police pour qu’elle soit employée et se conduise comme la milice privée d’une association de malfaiteurs. Nous aurions aimé qu’elle soit là pour protéger les innombrables victimes des attentats et agressions du quotidien, dont dernièrement à ce jour Laura à Sallaumines, Mathieu à Saint-Priest et Kevin à Dunkerque -dont la télévision ne nous a pas parlé- plutôt que patrouiller devant les mosquées, faire du radar ou pourchasser les patriotes. Les syndicats de gauche ne sont pas exempts non plus de responsabilité dans tout cela, eux qui ont incité à voter pour un Macron illégitime à 18% avant d’appeler à manifester contre son action alors qu’ils ne représentent eux-mêmes que 25% des travailleurs. Lorsque l’on veut ruiner un pays, on ne s’y prend pas autrement ! L’avenir proche apportera le bilan de ce sinistre mélange.

Nous devons faire en sorte que les responsables et les coupables soient châtiés de leurs crimes, c’est un devoir envers les 2500 blessés des Gilets Jaunes. L’initiative populaire doit revenir au peuple et il doit gagner.

 

 

Note :

(1) Tir à vue, la répression selon Macron, Fiorina Lignier, éditions Via Romana, 246 pages, 2019.

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