D’après l’OJIM

 

Voilà près de deux mois que le décès de deux récidivistes lors de leur interpellation, l’un aux États-Unis, l’autre en France, suscite un mouvement qui fait la une des médias de grand chemin. Ces deux événements occultent pourtant d’autres faits révélateurs de l’état de la société dans laquelle nous vivons. La très discrète couverture médiatique d’une récente agression mortelle à sarcelles nous le rappelle avec acuité.

 

Black lives Matter ou rien

Le mouvement « Black Lives Matter » a été accueilli par les médias de grand chemin avec enthousiasme. Qu’un noir décède sous la pression d’un policier violent aux États-Unis et c’est l’ensemble de la communauté noire qui est présentée comme victime de discriminations, c’est la police qui est mise en accusation pour le racisme qui y sévirait, c’est même la société dans son ensemble qui serait raciste.

Les meneurs du mouvement « Black Lives Matter » peuvent se réjouir : les médias annoncent des décisions qui confinent parfois au concours Lépine de la bêtise comme le New York Times qui privera les Blancs de majuscule, contrairement aux Noirs. Comme le relate notamment Marianne, des entreprises ont pris des mesures visant non pas à l’égalité, mais à la discrimination positive. Ce qui va aboutir à favoriser une personne en raison de sa couleur et non de sa compétence. Peu importe que le sentiment victimaire ait été attisé au-delà de la raison et que la discrimination positive aboutisse à créer des injustices, des tensions et du ressentiment…

Pour quelle raison un fait divers plutôt qu’un autre est-il monté en épingle dans les médias ? Probablement parce qu’un certain nombre de conditions sont réunies. Aux États-Unis, les images choc de l’arrestation de George Floyd, l’élection présidentielle de fin d’année, la défiance d’une large frange des médias vis-à-vis du Président Trump, l’activisme efficace des communautaristes et antifas américains peuvent avoir contribué à mettre l’affaire Floyd sur le devant de la scène.

En France, toute une partie de la classe médiatico-politique, dont le Président de la République lui-même, n’avait avant le rebond de l’affaire Traoré de cesse de fustiger « l’homme blanc » et ses nombreux travers. Cette culture de la repentance et de l’auto-dénigrement menée par la gauche est alimentée sans cesse par la matière première qu’apportent les médias de grand chemin : un blog privé de policiers présumés avec des propos racistes, des flics ripoux en Seine-Saint-Denis, des bavures policières, etc. C’est un flot incessant, voire un torrent de boue souvent univoque qui achève de jeter l’opprobre sur une profession.

La mort de Thomas intéresse peu les médias de grands chemins

Il y a pourtant une réalité dont on parle peu ou pas et qui peut expliquer une partie des tensions que nous connaissons en France. C’est la délinquance, le trafic de drogue et les provocations permanentes de racailles contre la police dans les quartiers de l’immigration. C’est la politique pénale particulièrement laxiste qui laisse en liberté de nombreux délinquants, c’est la politique carcérale qui vide les prisons au lieu de les remplir.

C’est dans ce contexte que Thomas est mort le 11 juin, après plusieurs opérations à l’hôpital qui n’ont pas réussi à le sauver. Pour quelle raison a‑t-il été agressé par un homme sous l’emprise de stupéfiants ? Il aurait le 10 mai « jeté un mauvais regard » à l’encontre de son agresseur. Qu’est-ce qu’un mauvais regard ? Est-ce que regarder quelqu’un quelques secondes suffit à qualifier un regard de « mauvais » ? Dans le cas présent, l’agression de Thomas a été facilitée par un certain nombre de facteurs qu’il est utile de rappeler. D’autant plus que les médias de grand chemin ont soigneusement évité de dresser le contexte de la mort de Thomas.

Un contexte propice à la délinquance

Plusieurs mesures prises récemment par le gouvernement récemment auraient dû nous alerter.
Le Figaro nous informait le 2 avril que la ministre de la justice avait annoncé la libération anticipée de plusieurs milliers de prisonniers, afin d’éviter la promiscuité dans les prisons. Selon les sources du Figaro, de 5 000 à 8 000 détenus seraient concernés. Alors que cette mesure a entrainé de nombreuses sorties de prison, on apprenait notamment par Marianne que les incarcérations de délinquants dangereux pour la société allaient également fortement diminuer, les juridictions ayant été invitées par la Garde des Sceaux à « différer la mise à exécution des courtes peines d’emprisonnement ». S’il fallait en rajouter, selon plusieurs sources, des messages de laisser faire dans les banlieues auraient été donnés aux policiers par les autorités, afin de ne pas faire de vagues et de ne pas embraser les « quartiers ».

On ne peut pas dire qu’il n’y a pas eu des mises en garde. Sur France Info, un syndicaliste d’un syndicat du ministère de la justice s’inquiétait dès le 3 avril : « on est en train de libérer beaucoup de détenus sans contrôle ».

Le 28 avril, un article du site d’information Sputniknews révélait que les cas de récidives de prisonniers libérés par la ministre de la justice s’accumulaient. Pas de quoi faire vaciller les convictions de la Garde des Sceaux qui, selon Le Monde le 13 avril, évoquait même la possibilité d’instaurer un numerus clausus, une « régulation » de la population carcérale.

Le Parisien fait le 3 juillet dans ses pages locales un récit assez détaillé des événements qui ont conduit au décès de Thomas, âgé de 23 ans. Un récit glaçant. Si Thomas a été agressé au couteau dans un jardin public parce qu’il aurait jeté un « mauvais regard » sur une personne, l’agression ne s’est pas limitée à un simple emportement. L’agresseur est revenu achever sa victime après que celle-ci ait appelé des secours. Le Parisien nous informe que l’agresseur était sorti depuis peu de prison.

Interrogés par le quotidien, les parents de Thomas dénoncent la lâcheté collective qui sévit dans la ville où ils habitent. La paix sociale achetée par le précédent maire, la ville qui sombre dans la violence, des amis qui quittent la ville, des menaces proférées contre les amis de la victime qui ont témoigné à la Police lors de l’enquête. Bien que le quotidien ne le dise pas, c’est bien l’ordre des voyous qui règne, sans que cela suscite outre mesure la réaction indignée des médias.

Mais alors que Le Parisien n’évoque pas les circonstances de la libération de l’agresseur de Thomas, Valeurs actuelles précise dans un article du 4 juillet que celui-ci a bénéficié d’une remise en liberté en raison du coronavirus. L’hebdomadaire conservateur évoque le fait que l’affaire tourne en boucle sur les réseaux sociaux. En effet, plusieurs abonnés influents sur Twitter relayaient l’information le 4 juillet, dans le but de lui donner le retentissement qui lui revenait et de susciter plus largement un débat sur les risques que fait courir la politique pénale du gouvernement aux citoyens.

À l’image d’Andrea Kotarac

« Thomas n’était probablement pas un multirécidiviste. Il est tué en fêtant son contrat de travail. Lui n’aura probablement pas droit à aux larmes du showbiz. Toutes nos pensées à sa famille , ses parents et ses proches #JusticePourThomas »

Peine perdue, seuls quelques titres, à l’image de RT France ou BFMTV consacraient le 5 juillet un article à ce fait divers tragique mais révélateur de la déliquescence de la société. Si RT France place le décès du jeune habitant de Sarcelles dans un contexte plus politique, BFMTV se garde bien de soulever le problème plus général des libérations anticipées de délinquants qui mettent en danger la société.

Tendance sur les réseaux sociaux

Même sur les réseaux sociaux, en ce 5 juillet au matin, l’hashtag #JusticepourThomas était détrôné sur Twitter dans les occurrences les plus populaires par d’autres tendances dans la catégorie France : Daesh, Hip-hop et rap, Booba.

 

Circulez, il n’y a rien à voir.

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