D’après Frédéric Mas

La faillite de l’État dans sa mission essentielle, protéger les biens et les personnes, est complète.

Le coup d’envoi de la ligue des champions samedi dernier, qui a vu du Real Madrid sur Liverpool, devait être une fête. Malheureusement, la fête s’est vite transformée en chaos. La faute à qui ? Aux supporters anglais sans tickets, selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Mais rapidement, la version officielle a évolué : c’est la faute aux individus sans billets, puis aux faux billets, si on en croit la version du ministre des sports Amélie Oudéa-Castéra. Finalement, dimanche soir, le préfet de Paris Didier Lallement a porté plainte pour « fraude massive aux faux billets ».

Depuis lundi après-midi, c’est désormais à la fraude au niveau « industriel » qu’il faut croire.

Dans tous les cas, on accuse les amateurs de foot, de préférence étrangers, pour masquer des défaillances plus profondes qui mises bout à bout offrent une sorte de résumé de tout ce qui ne va pas dans notre pays. Seulement cette fois-ci, grâce aux réseaux sociaux et à la presse étrangère, les manipulations de l’exécutif pour masquer les incidents à tous les niveaux n’ont trompé personne.

La grève dans les transports en commun : les syndicats CGT, FO, Unsa et La Base ont appelé à la grève samedi jour de match afin d’impacter au maximum l’évènement. Donc pas de RER B ni de RER A pour les supporters, qui ont dû se débrouiller pour arriver sur zone en se pliant aux exigences des corporations syndicales que le monde entier nous envie, et qui font la pluie et le beau temps en matière de transports, le tout pour défendre leurs intérêts particuliers.

Violences et chaos surréaliste au Stade de France

Des racailles partout. Elles ont attaqué des supporters, se sont pressées à l’entrée sans tickets, et ont débordé les stadiers. Résultat, la police est intervenue à plusieurs reprises, a multiplié les interpellations et les incidents ont éclaté partout autour du stade.

Scénario assez classique en France, il a visiblement un peu surpris la presse étrangère qui n’imaginait pas que la Seine-Saint-Denis ne soit pas aussi idyllique qu’Emily in Paris.

Mais dans un pays où la violence explose et où l’on déplore plus de 120 attaques au couteau par jour, à quoi fallait-il s’attendre dans un des endroits les plus sinistrés de France ?

Une police hors de contrôle. Selon divers témoignages, l’intervention de la police n’a pas fait dans la dentelle, gazant et réprimant resquilleurs comme supporters sans retenue.

Effaré, le sous-secrétaire d’État aux sports britannique Chris Philp s’est déclaré « horrifié » par les scènes de fans anglais gazés par les forces de l’ordre sans justification. Le club de Liverpool a demandé l’ouverture d’une enquête indépendante pour y voir plus clair suite à ces événements qui ont mis en danger et lésé des fans venus pacifiquement assister à un match de foot. Une nouvelle fois, au passage, nos voisins britanniques nous donnent une leçon en matière d’État de droit.

Pour Raj Singh Mahil du magazine britannique Sporting News, contrairement aux affirmations de la préfecture, des ministères et même de l’UEFA, les supporters ne sont pas en cause dans le chaos total observé autour de la rencontre Liverpool-Real Madrid :

« Les jeunes du quartier qui ont d’abord sauté les grilles du stade, puis ont envahi les environs, ont évidemment leur part de responsabilité. Les forces de l’ordre sont les suivantes : sans parler des autorités françaises en particulier, dont les méthodes et les failles sont bien documentées, le maintien de l’ordre dans le football en général est une préoccupation majeure. »

La faillite du régalien

La faillite de l’État dans sa mission essentielle, protéger les biens et les personnes, est donc complète. Elle est maintenant visible aux yeux du monde entier, et une communication gouvernementale lacunaire et orientée pour masquer la réalité des faits ne suffira pas pour calmer le jeu. Cet épisode dit beaucoup de la déliquescence de la démocratie représentative à l’ère Macron. Il faut désormais lire la presse étrangère pour avoir une information non filtrée sur la violence et l’insécurité qui pourrissent les quartiers. Comme à l’époque de l’URSS.

Il devient urgent de cesser de gaspiller l’argent public et de l’allouer à aux fonctions essentielles de l’État. Si rien n’est fait, les jeux olympiques, ça se passera comment ?

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