Le billet de Martin Moisan

Ce matin, levé de très bonne heure, et collage en ville pour Zemmour avec une équipe de très jeunes militants. Quelle fraîcheur, quel enthousiasme, quelle belle jeunesse, vraiment une dynamique extraordinaire. Pas de manifestations d’hostilité de la part des passants, au contraire, certains sont venus nous encourager ; notamment un jeune homme manifestement déclassé au plan social qui conduisait sa petite fille à l’école. Un signal faible qui nous a paru révéler les attentes profondes de cet électorat déçu de tout et victime de 30 ans de paupérisation au profit d’autres venus d’ailleurs.

Bref, de notre côté de l’échiquier politique, ce matin, la gagne, la dynamique, le sourire et la bonne humeur, c’était nettement Zemmour.  En revanche, il y en a pour qui ce n’est plus vraiment la joie.

Macron d’abord qui sait qu’il a d’ores et déjà perdu sa candidate favorite de second tour. Ce matin c’était l’avis des commentateurs sur France-Info, qui pour certains, ne la voient même pas présente au premier tour faute de parrainages.  Macron archi-battu, archi-désavoué, qui après la raclée qu’il vient de prendre n’est même plus certain d’être lui-même présent au second tour, ni même peut-être au premier, comme Hollande avant lui, et pour les même raisons.

Marine Le Pen ensuite qui vient de perdre toute crédibilité pour porter les espoirs de notre camp en 2022. Je lis ce matin sous la plume de Nicolas Gauthier sur Boulevard Voltaire que le RN aurait perdu 71 % de son électorat. Je n’ai pas de moyen de vérifier ce chiffre, mais quoi qu’il en soit, l’hémorragie est particulièrement significative. La personne et la ligne politique de Marine Le Pen viennent d’être sévèrement sanctionnées. Marine Le Pen vient d’être sèchement disqualifiée par son propre électorat.

Élections régionales : l’heure de la remise en question pour le Rassemblement national ?

Pas de second Tour Macron/Le Pen. Voilà le message très clair qu’ont envoyé les électeurs à l’issue de ce scrutin. On ne leur refera pas le coup de 2017. Supporteurs indéfectibles de Marine Le Pen, n’y comptez pas !

Militants, cadres et élus du RN, sortez Marine Le Pen, ou bien sortez du RN groupés et en bloc. Le congrès du RN se tiendra à la fin de cette semaine. Ce sera l’occasion de vous faire entendre. Déjà les échos qui nous parviennent de toutes parts font état d’une très grosse bronca parmi les adhérents. Après les électeurs qui s’en sont largement détournés, ce sera à votre tour de manifester votre rejet de la politique et de la personne de Marine Le Pen. Certes, les statuts du parti sont verrouillés et vous ne pourrez probablement pas la sortir par un coup de théâtre au cours du congrès. En revanche, vous pouvez lui marquer votre désaveu et ainsi vous mettre à l’unisson de vos électeurs. Les Français vous observent, vos électeurs vous observent. Relevez la tête, faites le bon choix, sanctionnez la direction du parti. Cassez Marine le Pen et si vous le pouvez, sortez-la dès maintenant. Débarrassé de Marine Le Pen, le RN pourra enfin trouver un jeu d’alliances dans notre camp et s’associer à la victoire.

Militants, cadres élus du RN, profitez du congrès, sortez de la spirale de la défaite, mettez-vous en disposition de rejoindre le camp de la victoire. Au besoin, faites une sortie groupée et en bloc. Exfiltrez-vous de ce cortège mortuaire.

Un nouveau parti créé par scission du RN sera toujours le bienvenu dans une alliance de toute la droite patriote et identitaire.

Vous n’y perdrez pas votre identité et vous aurez enfin la chance de participer à une coalition victorieuse. Mieux vaut une sortie dans l’honneur et porteuse d’espoir que de s’enkyster dans la défaite.

Il ne s’en cache pas, le plan d’Éric Zemmour c’est de rassembler notre camp comme l’avait fait Mitterrand de la gauche en 81.

C’est cette dynamique qui nous donnera la victoire, c’est celle qu’attend l’électorat réfugié dans l’abstentionnisme. Sachez prendre le TGV de grande ligne qui vous conduira à destination, plutôt que le tortillard de banlieue qui vous laissera un dimanche après-midi en rade sur le quai de la gare de Bécon-les-Bruyères.

Marine Le Pen n’aura probablement pas ses 500 signatures. De mémoire, 627 élus lui avaient accordé leurs parrainages pour la présidentielle de 2017. Or, à l’issue de ce scrutin, elle va probablement perdre plus de 150 conseillers régionaux, et autant de parrainages. Pareillement chez les conseillers départementaux. D’où qu’on considère la question, et de quelque manière qu’on compte, on voit mal comment Marine Le Pen réunira les 500 signatures qui lui permettront d’accéder au premier tour de la prochaine présidentielle. Il semble bien que, pour elle, ce soit cuit.

Élus du RN, ne gâchez pas vos parrainages en misant sur une candidate qui n’a aucune chance de concourir. Au moment de vous déterminer, faites vos comptes. Ne pariez pas sur une candidate par avance disqualifiée à la pesée.

Élus du RN, ne stérilisez pas vos parrainages, préparez-vous à les orienter vers le candidat le mieux placé pour représenter notre camp à la présidentielle et pour nous conduire à la victoire.

Préparez-vous à suivre l’électorat de notre camp qu’Éric Zemmour va fédérer et faire sortir de l’abstention pour lui donner la victoire.

Si vous ne pouvez pas sortir Marine Le Pen au congrès, sortez-la du jeu en la sevrant de vos parrainages. Si vous voulez être du côté de la victoire, orientez-les vers Zemmour. 

Vous ne serez pas les premiers : déjà au cours de la mandature 2015-2021, 94 conseillers régionaux sur 358 avaient déserté le RN.

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