Le billet de Robert Langlois

Apparatchik socialiste besogneux

Adhérant au parti socialiste dès 1990, conseiller spécial de Kofi YAMGNANE en 1991, conseiller général du canton de CARHAIX en 1998, enfin élu député de la 6ème circonscription du Finistère en 2012 à l’âge tardif de 50 ans. Cela fait peu de mandats pour une carrière aussi longue. Apparatchik laborieux, il a été maintes et maintes fois battu aux diverses élections auxquelles il s’est présenté. Pour lui ça a été plus difficile que pour les autres, il a du piocher, ramer, s’agripper pour y arriver. On comprend alors son empressement à se servir aussitôt arrivé à hauteur de la mangeoire.

 

Macroniste de la première heure

En 2014 les choses s’accélèrent. Il est nommé en mission temporaire auprès de MACRON alors ministre de l’économie. C’est ainsi qu’il a été le rapporteur général de la loi MACRON. Il est surtout un des tout premiers à prendre le train MACRON. Pour ce laborieux, ce sera la chance de sa vie. Dès octobre 2016 et avant même la création officielle du parti il est le secrétaire général de la ‘’république en marche’’. C’est la raison pour laquelle il a été dûment récompensé par le poste de ministre de la cohésion des territoires. Bonne pioche pour lui, mauvaise pioche pour le prodige MACRON.

 

Une affaire immobilière exceptionnelle

En 1998, FERRAND devient directeur général des Mutuelles de Bretagne, un de ces bons gros fromages de la République comme ont su en créer les maçons de l’époque.

Les Mutuelles de Bretagne sont un organisme à but non lucratif. Elles ont vu le jour en1905 (année particulièrement symbolique) par le regroupement de 70 des 107 mutuelles du Finistère.

« L’affaire » remonte à janvier 2011, quand FERRAND dirigeait encore les Mutuelles de Bretagne. L’organisme est alors à la recherche d’un local à Brest pour un centre de soins quand il jette son dévolu sur des bureaux « en mauvais état » appartenant à la société Saca, détenue par la compagne de Richard Ferrand, l’avocate Sandrine DOUCEN.

 

La très grande beauté du montage juridique

A l’époque, au moment de la décision de louer, la Société civile immobilière (SCI) en question n’existe pas. Elle n’est même pas encore propriétaire des locaux, ils lui sont simplement promis. Elle ne sera enregistrée que le mois suivant au greffe du tribunal de commerce. Ce n’est qu’en juillet qu’elle achète les locaux concernés. Pour cette acquisition, elle obtient un prêt d’un peu plus de 402.000 euros, couvrant 100 % des frais d’achat et la totalité des frais de notaires.  Un traitement exceptionnellement avantageux réservé aux acquéreurs qui disposent d’un locataire dont les revenus sont garantis. Par garantis, le banquier entend “captif”. Avoir un locataire ne suffit pas, il faut un locataire éternellement solvable et captif.

Un must, tout le montage est fait sans aucun risque, le bail est signé avant même l’achat définitif des locaux. C’est la très grande beauté de cette affaire.

Si c’est pas de l’enrichissement personnel ça en a le parfum…

Cerise sur le gâteau, les travaux de rénovation et de mise en état du bâtiment ont été payés par les Mutuelles de Bretagne, soit 184 000 euros. Mais ce n’est pas tout, car il s’agit d’un sacré jackpot pour la Sci familiale (Saca) créée à 1000 parts à un euro dont la valeur serait portée à 840 000 si elles étaient vendues à un investisseur.

En effet une rentabilité de 5% (excellente de nos jours pour un loyer garanti et captif) donnerait une valeur capitalisée de 840 000 €. ( 42 000 / 5% = 840 000). C’est le prix qu’un investisseur serait prêt à payer pour cette affaire qui à ce tarif serait encore excellente pour lui.

Voilà donc une plus value potentielle, extravagante et immédiate d’au moins 840 fois la mise de départ. Bravo, bravo et encore bravo. Quel particulier pourrait en faire autant ? Quel particulier pourrait bénéficier d’une telle complaisance de son locataire et de son banquier ?Surtout quelle mutuelle ne réaliserait elle pas une aussi mirobolante affaire pour son compte afin d’améliorer sa rentabilité et soulager ses cotisants ? Pas celle dirigée par FERRAND et c’est bien le problème.

 

Mépris de classe

Mais ce n’est pas tout, FERRAND qui est pour la moralisation de la vie publique a également employé son fils en tant qu’attaché parlementaire. Ce serait véniel s’il n’y avait les déclarations qui suivent.

Quand on sait que 21,4% des jeunes actifs bretons étaient au chômage en 2014, on pourrait supposer qu’il n’y aurait eu que l’embarras du choix pour choisir un collaborateur sans attirer de soupçons. Que nenni il a choisi son fils ! Et voici la déclaration qu’a faite le cabinet du ministre pour se justifier : «Ce n’est pas simple de trouver un jeune [breton], volontaire, pour travailler cinq mois, qui sait lire et écrire correctement, aller sur internet ».

Arrogance de classe, mépris pour les gueux, un bien bel état d’esprit qui sera sûrement apprécié par les électeurs de la 6ème circonscription du Finistère dans laquelle va se présenter FERRAND.

 

Tartuffe

Interviewé par Jean-Jacques BOURDIN lors de la matinale RMC en début d’année, voici ce que déclarait FERRAND sur la moralisation de la vie publique : «Faire la preuve de sa probité, en fournissant le casier judiciaire, faire une déclaration d’intérêt pour vérifier qu’il n’y a pas de conflit d’intérêt et s’engager par exemple à ne pas embaucher son conjoint ou ses enfants lorsqu’on a une fonction publique», énumère Richard Ferrand. A la relance : «Interdire toute embauche de membres de sa famille.»

Apparatchik laborieux à l’appétit d’autant plus féroce que le succès lui est venu tard, donneur de leçon, arrogant, méprisant pour ses électeurs, et finalement réel Tartuffe, tel est ce petit personnage de la ‘’République en Marche’’ de MACRON.

 

La République en Marche ou “Quand passent les faisans”

On apprend aujourd’hui que le premier ministre Édouard PHILIPPE n’y trouve rien à redire. Pour lui, il n’y a pas ‘’d’affaire’’ car il n’y a rien d’illégal. Or c’est bien là le problème. Ces gens raréfient tout au juridisme, ce qui est une forme cynique de fuite face à leurs responsabilités. Il savent qu’ainsi ils s’évitent toute sanction, car la justice aux ordres ne les rattrape jamais. Ou alors tout à fait exceptionnellement, quand la situation devient intenable et qu’il n’y a plus rien d’autre à faire pour sauver les apparences et faire taire l’opinion publique. Dépourvue de morale, sans vertu, mais globalement parée de tous les vices, cette caste s’exonère de responsabilité sociale.

De son côté MACRON ne fait aucun commentaire. Pourtant, FERRAND est un homme à lui. On voit là qu’il n’a ni morale ni vertu ni même colonne vertébrale ; ce qui confirme bien l’idée que l’on s’est faite de lui. MACRON, c’est le vide.

Qui se ressemble s’assemble, les faisans avec les faisans. Tels sont les représentants que s’est donné le peuple de France dupé par une manipulation d’ampleur jamais vue. Telle est la république en MARCHE de MACRON : un vaste enfumage pour prolonger les mœurs décadentes d’une république corrompue jusqu’à l’os et vendue aux mercantis et aux usuriers.

Il faut espérer que les électeurs de la 6ème circonscription du Finistère sauront chasser ce faisan et ainsi signifier leur opprobre à MACRON.

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