Abattre les vrais arbres pour en dresser des faux en plastique à la place, tel semble être le sens réel de l’expression « transition écologique ».

Par Jeune Nation

À Montigny-le-Bretonneux, à l’angle d’un gigantesque carrefour contrôlé par des radars de feu, jouxtant un terrain de base ball, il y a un bosquet important de résineux. Mais quelques-uns ont été abattus pour pouvoir ériger une antenne-sapin GSM.

Comme dirait Frédéric Dard, l’antenne sapin en plastique imite tellement bien un vrai qu’on dirait un faux. Mais il n’y a pas besoin de subtilité aussi tordue – et loufoques – pour voir que c’est un faux, ça se voit tout de suite, et puis, les aiguilles en plastique qui tombent au sol se trahissent en restant toujours vertes contrairement à celles des confrères du conifère en PVC.

De plus, le tronc de l’antenne n’est pas équipé de piège à chenilles processionnaires, visiblement, elles sont moins bêtes que les écolos-google à trottinette et ne songent pas une seconde à grimper sur ce faux grossier.

La pelouse du terrain de base ball est d’ailleurs elle aussi en plastique : des brins d’herbe en plastique rouge pour le tour du terrain et en plastique vert pour le centre, les lignes blanches sont matérialisées par des brins blancs, toujours en plastique, évidemment.

Pourtant, si vous allez à Montigny – à défaut d’aller à San Francisco – vous verrez à l’entrée de gentils panneaux charmants proclamant que la ville est engagée dans la protection de la biodiversité et est membre de la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) d’Alain Bougrain Dubourg, l’écolo qui vient … du bourg.

Aussi ridiculement peu écologique que puisse paraître ce carrefour – le premier sur lequel on tombe en sortant d’un dantesque enchevêtrement de bretelles d’autoroute – il faut quand même en profiter : les terre-pleins au milieu des quatre voies et les talus qui les bordent – vachement bien non fauchés, on y tient, c’est important pour la biodiversité – constituent l’essentiel des espaces verts publics de la ville.

Pour le reste, à Montigny et autour, les vrais espaces verts, le territoire de la forêt primaire, il régresse chaque année à un rythme alarmant qui n’a rien à envier au Brésil.

Par exemple, partant de la mairie, il y avait une « veine » de végétation anté ville nouvelle qui avait miraculeusement échappé aux bulldozers et qui serpentait entre les résidences pavillonnaires en direction de la forêt. Eh bien, l’étroit sentier en terre au milieu de cette veine a été remplacé par une large piste cyclable goudronnée rouge avec ligne pointillée blanche : la nature ! La nature qu’on a sans doute voulu rendre accessible aux personnes à mobilité réduite.

Au bout de ce sentier, sur la commune voisine, Voisins-le-Bretonneux, on aboutissait à une charmante mare, cernée de vraie végétation de tout feuillage, fougère, noisetier, châtaignier .. On pouvait facilement se griffer aux ronces, mais du moins, c’était un ravissement de pouvoir changer de cadre et d’époque en quelques centaines de mètres.

Mais c’est fini, la mairie a domestiqué l’étang, végétation arrachée, un large chemin en gravier blanc « zen » l’entoure et on dirait maintenant un bassin artificiel de ville nouvelle. Pour ajouter l’insulte à l’outrage, on a installé des panneaux expliquant aux promeneurs citadins à quel point Voisins-le-Bretonneux se souciait de préserver la biodiversité et son habitat naturel.

En suivant le bras de forêt vers l’ouest, on retombe sur Montigny, aux IV Pavés du Roy, un endroit finalement assez connu, par exemple, il est cité dans l’album de la série Lefranc, L’ouragan de Feu, page 6.  À cet endroit, il y avait encore juste avant le covid, un hectare de beaux arbres dans le parc d’une auberge, juste dans le prolongement de la forêt principale : c’est fini, l’auberge a fermé, le parc a été rasé, et on termine sur la propriété la construction de petits immeubles « haute qualité environnementale ».

1 km plus loin, vers l’ouest, en arrivant sur la zone industrielle de Trappes, c’est là aussi qu’environ un ou deux hectares de forêts attenant à la ZI ont été rasés, maintenant, il y a une jachère reprise par personne et une station de lavage de voitures : des voitures propres, c’est quand même plus important que des arbres.

Enfin, entre Montigny et Voisins, il y avait une immense zone de bois et de friche, c’est terminé aussi, Voisins-le-Bretonneux est fière d’annoncer qu’on y a bâti un écoquartier à énergie positive.

Mais on peut aussi aller plus loin, quelques kilomètres à l’est, sur le plateau de Saclay : là, c’est un vrai génocide forestier et agricole, c’est simple, si on a un GPS de plus de six mois, on ne peut plus s’orienter au milieu des constructions et des bretelles d’autoroute. C’est que le terminus du métro Grand Paris est censé arriver là, et bien entendu, si on fait arriver un métro, ce n’est pas pour desservir des champs et des bois.

À la limite entre Montigny-le-Bretonneux et Saint-Cyr, il y a une autre antenne sapin, dans la mesure où elle se dresse à l’intersection de la voie de chemin de fer et de l’autoroute qui lui passe dessus, on ne voit vraiment pas l’utilité de camoufler une antenne à cet endroit, le plus ridicule, c’est que c’est pour ainsi dire la seule tache verte du coin.

Antennes GSM camouflées

Si on se rend au pied des deux antennes, on peut ramasser les aiguilles en plastique tombées au sol et qui vont générer du micro plastique : on préfèrerait ramasser des asperges sauvages, des ceps ou des pieds-de-mouton, mais il faudra se contenter d’une salade de PVC à l’huile de vidange qu’on pourra déguster assis sur des palettes au milieu des gravats.

Lors du conseil municipal de Montigny le Bretonneux du 30 mai 2022, une aiguille de sapin en plastique a été déposée devant chaque conseiller (38) et devant le maire. Du moins, c’est ce qui était prévu, mais le maire a gentiment arrêté la distribution alors que seule la moitié de la salle avait été servie, disant qu’il suffisait de faire un courrier à la mairie et qu’il y serait répondu (…)

Quelques conseillers se sont intéressés à la question, ils n’avaient pas imaginé que les sapins en plastique pouvaient aussi perdre leurs aiguilles, sauf qu’à la différence des vraies, elles restent vertes. Il a fallu expliquer le problème de ces aiguilles qui tombent au sol et qui génèrent du micro plastique qui part dans les sols et dans les eaux…

Il s’agissait surtout de leur renvoyer à la figure leur pseudo écologie de pacotille. On verra ce que ça donne, en particulier si les antennes seront débarrassées de leurs fausses branches.

Petit détail, dans la salle, derrière le maire, trônait le drapeau ukrainien…

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