Communiqué de la Ligue du Midi

 

De mémoire de montpelliérain, on n’avait jamais vu un tel défilé dans les rues du Clapas. Partis de Clermont-l’Hérault, la première halte de cette journée de protestation motorisée avait été fixée en haut du rond-point du Rieucoulon, côté Saint-Jean-de-Védas qui prenait rapidement des airs de grande concentration motocycliste. Puis vers 13 heures, après avoir levé le barrage filtrant, le cortège s’élançait vers le centre-ville et le tunnel de la comédie. Posté sur le pont de la voie rapide, les reporters de Lengadoc-info filmaient durant 8 minutes ce défilé ininterrompu et comptabilisaient plus de 2.000 machines.

Après le Corum, le cortège prenant la direction de Castelnau était rejoint par une cohorte de voitures décorées d’auto-collants, d’affiches et drapeaux, klaxons hurlant, warning allumés, ce renfort constituait la deuxième surprise de la journée -la 1ère étant le nombre de motards-. Il est important de souligner que la Ligue du Midi avait appelé, sur son blog, ses sympathisants à se joindre à cette démonstration. La traversée de la ville se déroulait sans encombre : pas un incident, pas une poubelle renversée, pas un abri-bus cassé, pas un passant renversé. Il est vrai que ce rassemblement de manifestants bien que plus jeunes, n’était pas sans rappeler, de par son homogénéité, celui qui s’était mobilisé, 2 mois plus tôt, lors des obsèques de JOJO, notre chanteur national. Un 2ème barrage filtrant était alors installé sans incident à l’entrée de l’autoroute à Baillargues.

Dans le même temps, nos amis du Gard voyaient s’ébranler le cortège, qui s’était formé sagement à l’abri du stade des Costières, et qui ne comptait pas moins de 1.000 participants. La jonction entre les Gardois et Héraultais se faisait au rondpoint de Gallargues sur la RN 113 où le nombre de 3.000 motards et plusieurs centaines de voitures se confirmait. Au cours d’un meeting improvisé sur le terre-plein central autour d’un radar factice, les divers orateurs protestaient contre la politique du gouvernement qui n’envisageait la sécurité routière que comme une rente, osant même le terme de « sécurité rentière ».

 

Les discussions entre motards et automobilistes allaient bon train, mettant à mal les arguments fallacieux des pouvoirs publics :

 

  • Les accidents de la route ne sont pas une des premières causes des décès en France puisqu’ils ne représentent que 0,7 % de la mortalité de la population
  • En Grande Bretagne, il y a presque la moitié d’accidents mortels par rapport à la France alors que la vitesse est limitée à 97 km/h
  • A Rennes, l’expérience des 80 km/h a été stoppée en raison des embouteillages  et de la pollution que cela causait.
  • La vitesse ne représente que 30 % des décès routiers, contre 70 % pour l’alcool, les drogues les médicaments psychotropes et le défaut de ceinture.
  • Une vitesse non différenciée pour les bus, les camions, sera un facteur d’aggravation des accidents puisqu’il deviendra très difficile de dépasser un poids lourd en étant limité à 80 km/h

 

En fait, cette réforme liberticide n’a que trois objectifs non avoués :

 

  • faire tourner la machine à P.V. en donnant la concession à des sociétés privées
  • engranger des commissions lors de l’attribution des marchés juteux du remplacement des panneaux de signalisation qui passeraient de 20.000 à 40.000 et de l’augmentation du nombre des radars… un marché qui pourrait se situer entre 500 millions et un milliard d’euros. Bonjour la corruption…
  • enfin cela entre dans un plan de sidération et de culpabilisation des français qui ne sauront plus quand ils partent le matin au boulot s’ils auront toujours leur permis de conduire en rentrant chez eux le soir.

Lors de la dispersion et du retour, de nombreux radars se sont vus encapuchonnés proprement par divers groupes de motards et automobilistes facétieux. Le combat ne fait que commencer !

 

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