Pic Saint-Loup

     Le temps n’était pas vraiment de la partie ce samedi 12 octobre pour la première rando sous les couleurs de la Ligue du Midi, avec un ciel assez couvert et un petit vent… rafraichissant! Mis à part cela, la bonne humeur était au rendez vous pour la troupe partie se mesurer au seul sommet conséquent de la région: le pic St Loup. Ce n’était pas un hasard pour nous autres identitaires de démarrer par ce haut lieu du Languedoc: ses deux châteaux (Viviourès et Montferrand), ses deux sommets (St Loup et Hortus), sa République (de Montferrand), son ermite et son AOC, en font un site cher à nos cœurs.

  Délaissant les sentiers trop bien balisés, nous avons décidé d’emprunter le chemin des crêtes à partir du Pas de la Pousterle. Itinéraire bien plus digne d’intérêt que le GR, mais également un rien plus aléatoire… Rapidement, la troupe prit une allure adaptée au terrain et une cohésion naturelle se mit en place de fait. Les plus aguerris prenant en charge les plus jeunes car à 4 ans, monter au Pic St Loup par la crête avec quelques centaines de mètres de vide peut -à certains passages- s’avérer difficile! Saluons ici le courage et l’opiniâtreté de nos jeunes compagnons qui ont réalisé une très belle performance en franchissant des passages où plus d’un adulte se serait détourné. L’arrivée au sommet tant attendue fut accueilli avec un grand soulagement tout de même et les crêpes au chocolat judicieusement préparées par une des mamans de la troupe satisfirent même les plus grands!

   Dominant la vallée de toute la majesté du Pic St Loup, ce fut l’occasion de faire un point historique en écoutant la légende des 3 ermites dont le pic St Loup tira son nom.

   Il y a un millénaire environ, trois nobles frères demandèrent la main d’une jeune et belle noble qui ne pouvant se résoudre à en choisir un leur demanda de partir combattre le Maure en Croisade et de s’y couvrir de gloire. En promettant d’épouser à leur retour, le plus valeureux. Ce qu’ils firent vaillamment raconte t’on encore. Malheureusement à leur retour, chacun se croyant le plus valeureux et le futur époux, l’élue de leur cœur s’en vint à mourir… Fous de chagrin, chacun des frères décida d’abandonner tout lien avec le monde matériel et se retira en ermite au haut d’une montagne avec la promesse d’allumer chaque année à date fixe un grand feu pour se signaler aux deux autres. Ce qu’ils firent de longues années jusqu’à ce qu’un des feux s’éteigne puis plus tard un autre et enfin le dernier, Loup était son nom, s’éteignit à son tour. C’est en hommage à cet acte de pur amour et de grande noblesse que l’on donna le nom des frères aux trois sommets dont ils avaient fait leur retraite…

    Transmise de générations en générations, cette légende est arrivée jusqu’à nous sous de multiples variantes. Guiral est toujours l’un des trois frères. Mais le nom de ses frères varie selon le territoire où l’on se trouve : Alban et Sulpice pour les Aveyronnais, Alban et Loup (Pic Saint Loup) pour les Gardois, Loup et Clair pour les Héraultais (Mont Saint Clair), etc. De même pour leur origine familiale : pour beaucoup ils appartiennent à la puissante famille de ROQUEFEUIL. Pour d’autres, ce sont les fils de la famille d’ESPARON.
L’élue de leur cœur s’appelle tour à tour Irène de Rogues, Berthe de Cantobre, Maguelone de Londres.
La date choisie pour l’allumage des feux également varie entre Noël, la St Jean et Pentecôte.

    Ces distorsions dans la transmission du fait historique font de cette histoire un véritable thème propre au peuple du Languedoc qui lui confère ainsi un caractère quasi mythique.

    Le retour (par le sentier balisé cette fois) s’effectua sans encombre et chacun regagna ses pénates non sans se donner rendez vous pour la prochaine session!

Faites connaitre notre site, partagez !