VI ème république

 

Le billet de Colette Mercier

 

Dans leur arrogance de classe, dans leur mépris obsidional pour notre peuple et dans leur très grande inculture historique et politique, nos dirigeants s’étaient persuadés que le peuple de FRANCE avait disparu, qu’ils avaient réussi à le lyser, à l’hébéter et à réduire à néant toutes ses défenses. L’immature MACRON et ses conseillers s’étaient convaincus qu’ils pouvaient tout lui faire, au point de s’autoriser à le brutaliser de la manière la plus triviale. À l’heure actuelle et malgré plusieurs jours de révolte, ils n’ont manifestement toujours pas compris l’ampleur du phénomène, ni même sans doute sa portée politique. Mécanisés dans leurs certitudes, arc-boutés sur leurs médiocres calculs et habillages réformistes pour tenter de se sauver, ils sont en dissonance cognitive, incapables d’évaluer la situation et donc, de lui apporter la réponse politique qui pourrait encore les sauver.

 

Très mauvais calcul, très mauvaise appréciation de leur part. Le peuple de FRANCE a surgi d’un seul coup, debout, uni. Il s’est lui-même spontanément décanté du mélange qu’on avait cru pouvoir lui imposer. Il est sorti de l’hébétude. La souffrance l’a uni comme jamais on ne l’avait vu depuis la Libération. On l’a vu surgir spontanément dans son homogénéité, décanté de la submersion qu’on avait cru pouvoir lui imposer.

Un triptyque sociétal et politique est apparu :

  • la minorité mondialiste et les protégés de la mondialisation, enfermés dans les métropoles et dans leurs certitudes,
  • les populations issues de l’immigration et communautarisées en dehors de la Nation, encore minoritaires, repoussées dans les quartiers,
  • la France périphérique encore très largement majoritaire et finalement homogène, c’est la partie restée saine de la population, réfugiée au-delà des barrières dans la ruralité et le péri-urbain lointain.

C’est cette FRANCE-là qui s’est levée, elle réunit les victimes de la mondialisation, elle est soutenue par 70% des sondés. Ce chiffre à lui seul nous dénombre et nous conforte. Cette FRANCE-là, s’est comptée, elle s’est prouvée à elle-même qu’elle existait, les gilets jaunes en sont la partie émergée, ils sont le fer de lance de cette révolte historique.

En première observation on constate – et nos adversaires appuient largement sur ce fait espérant pouvoir y trouver une porte de sortie – que les gilets jaunes ne formulent pas de revendication précise. C’est précisément qu’ils n’en ont pas, ou plutôt qu’ils les ont toutes et que d’ores et déjà ils les ont globalisées en les synthétisant dans un seul slogan :

« MACRON DEMISSION »

C’est bien ce qui perturbe les immatures au pouvoir et les place en dissonance cognitive. Eux aimeraient bien pouvoir faire émerger une revendication partielle qu’ils pourraient canaliser par une énième réforme de détail vite reprise plus loin dans le maelstrom de leur production législative toujours plus oppressante et confiscatoire. Idéalement, ils aimeraient même pouvoir sélectionner un ou quelques leaders à leur convenance qu’ils pourraient acheter d’une manière ou d’une autre comme ils l’ont toujours fait avec les syndicalistes. On se souviendra à titre d’exemple de ce syndicaliste d’ARCELOR MITTAL vite élu député européen.

Les gilets jaunes ont bien compris qu’ils n’avaient aucun intérêt à présenter un quelconque cahier de doléances, aucun intérêt à désigner le moindre représentant en interface avec le pouvoir. D’ailleurs, la très fine et très mature Priscilla LUDOWSKI ne s’est pas laissée piéger et elle résiste avec le plus grand calme et la plus grande détermination à toutes les chausse-trappes que lui tendent les médias. Décidément, être français n’est définitivement pas une question chromatique, mais bien une question d’état d’esprit. Cette jeune femme est admirable.

Comme l’a très bien illustré le reportage de Christine et Pierre en Bretagne pour RIPOSTE LAÏQUE, les situations personnelles dont témoignent les gilets jaunes sont souvent extrêmement poignantes. Tout a été fait de manière délibérée depuis des décennies pour placer les gens dans la misère, en état d’hébétude, et les priver de toute capacité de réaction :

  • précarité d’emploi, chômage,
  • précarité financière, découverts bancaires, surendettement, problèmes d’argent,
  • insécurité,
  • écrasement de l’identité
  • problèmes de scolarisation des enfants, échec scolaire programmé,
  • destruction des structures familiales, divorces,
  • crise de l’autorité,
  • acculturation,
  • mal logement,
  • submersion migratoire jusque dans la profondeur du pays,
  • Crise politique, crise de la représentation, crise démocratique,
  • Crise financière et de la dette …

La souffrance est immense et la liste est bien trop longue pour pouvoir la fermer. Rien ne va plus dans le pays. L’état de dégradation de tout est tel, que plus rien n’est réformable. Tout a déjà été chamboulé à maintes reprises, il n’existe plus aucun plan d’ensemble de notre construction sociale et politique sinon celui de nous faire disparaitre, de nous submerger et de nous réduire à l’état de ‘’matière humaine indifférenciée’’ selon la formule de grand Renaud CAMUS. Le réformisme partiel est définitivement un cul de sac. Le système est à bout de souffle, il n’est définitivement plus réformable.

Le libéralisme global et la démocratie par partis politiques interposés sont en fin de cycle. Tels de grosses machineries ils doivent faire l’objet d’une très grande visite, ils doivent être entièrement démontés pièce par pièce et entièrement réhabilités. Il faut tout passer à la paille de fer, changer certaines pièces, purger, détartrer, décalaminer tous les circuits. Tout est à remettre à plat, tout doit être reconditionné. Organisation politique, sociale et économique, tout doit être revu de fond en comble ; y compris bien sûr la question de l’immigration et celle de la remigration qui devront être abordées sans tabou.

Ce travail ne peut pas se faire avec l’ancienne classe politique, ni avec les corps d’état intermédiaires qui sont responsables de tout, nous ont systématiquement trahis et sont rejetés de manière universelle.

En particulier, une purge à blanc de l’ancienne classe politique est devenue nécessaire. Cela tient en deux lignes :

« toute personne qui a exercé un mandat électif avant le 17/11/2018 devient inéligible à vie, exception faire des maires de communes de moins de 5.000 habitants ».

Il faut dissoudre TOUS les anciens partis politiques et TOUS les syndicats pour permettre l’émergence d’une nouvelle élite représentative et syndicale. Le rôle des partis politiques doit être sérieusement contingenté. En effet, dans un système démocratique fondé sur la loi du nombre, des organismes qui ne rassemblent en nombre d’inscrits que 1 % du corps électoral ne peuvent s’arroger seuls l’exclusivité de la médiation vers l’universel. Les sources de la représentation doivent être diversifiées et rapprochées des intérêts particuliers et catégoriels. Le principe de subsidiarité doit être appliqué tout au long de l’étagement décisionnel. Ainsi, toutes les questions devront être traitées et arbitrées au juste niveau où elles se suscitent et ce n’est qu’en cas d’échec qu’elles pourront être appréhendées par les niveaux d’organisation politique de rang immédiatement supérieur. Il faut en finir avec le centralisme jacobin.

Tout un travail de recomposition de la représentation et de l’organisation politique du pays doit être entrepris dans ce sens. Cela suppose de mettre momentanément la démocratie en pause et de geler l’essentiel du législatif en l’état, le temps de faire les études et de dresser les plans d’ensemble de la réorganisation sociale et politique du pays.

Le Président, le gouvernement et les deux chambres doivent être déposés, un gouvernement de salut public issu du mouvement des gilets jaunes doit être mis en place, le temps de travailler à la nouvelle organisation et de préparer l’assemblée constituante.

Il n’y a strictement rien à négocier avec aucun des gens au pouvoir, sauf éventuellement les conditions de leur retrait dans l’honneur et la dignité. D’ailleurs ils s’honoreraient en s’écartant spontanément, leur image aux yeux de l’Histoire pourrait en être préservée. Pas sûr qu’ils aient l’humilité de le comprendre.

L’intelligence, le bon sens sont parmi nous, de nouvelles élites doivent émerger, des gens nouveaux doivent être désignés ou se désigner dans tout le pays pour participer à des commissions de travail afin « d’auditer » l’état des lieux et de préparer des propositions pour une grande réforme globale du pays.

Pour l’essentiel l’administration doit être maintenue en place et notre confiance doit lui être accordée pour gérer les affaires courantes

À l’issue de ces travaux, une « assemblée constituante » doit être désignée pour préparer un projet de constitution conforme aux attentes du peuples et à ses intérêts.

Une première mesure immédiate de justice sociale pourrait être la suivante :

« Moratoire généralisé sur les dettes non hypothécaires des ménages ».

Elle serait très populaire et aurait le mérite d’apporter un soulagement immédiat à certaines souffrances, et cela aux frais exclusifs des banques.

Il semble bien que le spontanéisme des masses existe et que l’avant-gardisme d’une élite révolutionnaire ne soit pas indispensable.

Les gilets jaunes pourraient bien créer un précédent historique qui replacerait la France en tête des nations dotées d’un magistère politique universel.

D’ailleurs, les routiers internationaux venus de toutes l’Europe nous ont témoigné leur soutien et l’attente de tous les peuples d’Europe. La FRANCE est attendue partout en Europe pour ouvrir le cycle de libération du libéralisme global et de la mondialisation.

 

Cela doit nous porter.

Ne lâchons rien !

On les aura !

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