défenses immunitaires

La saga historique de l’été par Erick Cavaglia

 

La narration des grands faits de guerres des peuples européens menés par leurs Rois et empereurs, soutenus et encouragés par le clergé catholique face aux plus grands périls extérieurs peut laisser croire qu’il a toujours existé un sentiment d’appartenance fort et une solidarité indéfectible entre peuples et États européens…

Et nous pourrions nous lamenter de nos divisons actuelles en sombrant dans la nostalgie d’un Age d’Or : « C’était mieux avant, tout est perdu ! » Il n’en fut hélas rien.  Ce sont des alliances de circonstance, établies souvent dans l’urgence qui ont permis les réactions salutaires. Les Européens ont toujours du surmonter leurs rivalités et il s’en est toujours fallu de peu pour que les envahisseurs asiatiques et africains ne l’emportent.

Nous allons dresser une liste (non exhaustive) des contraintes qui ont pu empêcher les défenses immunitaires européennes de se mobiliser rapidement :

 

La corruption des élites

 

Le mal le plus ancien, le plus durable et le plus récurrent, celui qui prend aujourd’hui l’aspect le plus spectaculaire dans l’abomination, c’est la trahison par cupidité des « élites » européennes.

Aristote et Platon dénonçaient déjà la corruption et les désordres à Sparte liés à l’afflux des richesses : lors de la guerre du Péloponnèse (434-404 av.J.C.) – véritable guerre civile qui a entraîné le retrait de l’Histoire des Cités grecques- , Sparte n’hésite pas à faire appel au roi des Perses qui fournit  les subsides nécessaires à la construction d’une flotte et au recrutement de mercenaires pour venir à bout d’Athènes. Un des derniers rois de Sparte finit ses jours à la cour de Perse.

La principale cause de la chute de Rome réside dans cette même trahison des élites qui se sont détournées des questions de défense au profit de leur art de vivre. L’enrichissement prodigieux de l’Europe depuis la Renaissance (1450-1620) a engendré le goût du confort, l’avachissement moral et physique, les comportements individualistes, accentués depuis les années 70 du XXème siècle.

Aujourd’hui, la France et l’UE demeurent inféodées aux intérêts moyen-orientaux et outre-Atlantiques par subordination aux groupes d’intérêts afin de permettre à une infime minorité de familles de vivre dans un « standing » indécent. Ainsi l’Asie, vaincue militairement par l’Europe, tente de prendre sa revanche par le pourrissement des élites.

 

Le multiculturalisme : un échelon de division supplémentaire pour mieux régner

 

Aetius (395-454) utilise les Huns pour vaincre les Burgondes en 436 : l’empire romain sur le déclin joue les communautés les unes contre les autres. C’est la stratégie qu’utilisent les mondialistes pour empêcher toute réaction des peuples contre leur dictature totalitaire « molle » en Europe. Ainsi les États-Unis s’efforcent de subventionner le multiculturalisme en Europe et souhaitent ardemment l’entrée de la Turquie en son sein afin de mieux la balkaniser et ainsi la contrôler.

 

Les calculs politiques ou économiques à court terme

 

Le Roi vandale Genséric avait intérêt à faire combattre les Huns contre les Goths. Le comte Julien, en conflit avec roi wisigoth Roderic fait appel aux musulmans sans évaluer les projets de ces derniers. La famille byzantine Cantacuzènes fait appel par deux fois aux Ottomans (1346 et 1352) pour évincer leurs concurrents Paléologues. La flotte vénitienne aide les Turcs à traverser Bosphore.

François 1er, défait à Pavie, devient l’allié objectif des Turcs. La France bénéficie d’une situation privilégiée dans l’empire ottoman au grand scandale de la Chrétienté. La prise de Toulon et l’agression de Nice par une armée franco-turque en fut la cure. Aujourd’hui, il y a des partisans de l’entrée de la Turquie dans l’UE, en particulier les milieux d’affaire anglo-saxons.

Ces trahisons soulèvent une question de fond : le sentiment identitaire européen est-il inné ou relève- t-il de l’acquis ?

Nous l’avons vu précédemment, c’est dans le rejet, et la lutte contre un ennemi commun que ce forge un sentiment « national » à l’échelle européenne. Chez certains ce sentiment est clair, chez d’autres cela doit passer par une construction mentale. Au regard des faits historiques, ce qui reste indéniable, c’est que cette perception n’a été portée que par une infime poignée d’individus. Cela se vérifie actuellement et plus que jamais au sein de l’UE.

C’est toute la vocation des mouvements identitaires actuels et de leur approche métapolitique que d’éveiller cette conscience européenne.

(A suivre…)

 

Lire le chapitre IV : ICI

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