Par Daniel Pollett
Aux heures de gloire du théâtre, de la chanson et du cinéma français, on n’aurait jamais imaginé Jean-Pierre Cassel, Edith Piaf ou Lino Ventura, ni leurs contemporains sportifs Louison Bobet ou Raymond Kopa se prévaloir de leur notoriété pour s’instituer gardiens de la morale publique ou conseillers en sciences sociales, moins encore organisateurs de mouvements revendicatifs à contre-courant du Bien commun. Mais c’était « avant ». Avant quoi ? Que l’entrisme gauchiste investisse et pervertisse les esprits dans tous les domaines de la société en commençant par l’école maternelle et en devenant omniprésent.
Ainsi aujourd’hui voit-on des artistes et des sportifs se placer en défenseurs de causes, sans que cela ait un quelconque rapport avec le rôle qui est le leur, par métier ou vocation. On peut se demander en quoi qualités professionnelles ou notoriété leur confèrent compétence et légitimité à dicter le Bien et le Mal, à juger les opinions et à prononcer des sentences. De plus, beaucoup de nos concitoyens acceptent comme une évidence ce singulier mélange des genres, lequel peut pourtant même conduire les mal-pensants de ces milieux à une éviction professionnelle.
On a vu des sportifs mettre genou à terre à propos de la mort de George Floyd et d’Adama Traoré, et en soutien au mouvement Black Lives Matter. On a vu des artistes se couper une mèche de cheveux (mais pas une grande) en solidarité avec les femmes iraniennes, alors que concomitamment on défend voile et burkini dans cette « gôche » bien-pensante. Dernièrement on apprenait que Marion Cotillard appuie la morale écolo alors qu’elle mène à grands frais et pollution une vie internationale aussi riche que pourvue en moyens somptueux.
Mais aujourd’hui, où sont les artistes pour Lola ? Aujourd’hui lundi 24 octobre 2022 ont lieu les obsèques de Lola, 12 ans, assassinée dans les conditions que l’on sait. Obsèques dans la dignité requise, loin du tintamarre médiatique auquel les milieux artistiques et sportifs se sont abstenus de s’associer. Pourquoi donc ? La vie de Lola ne valait-elle pas celle de malfaiteurs racisés ? La mort d’une petite fille innocente n’est-elle donc pas bien davantage révoltante que celle de parasites voulant se soustraire à un contrôle de police ? Où sont les propos scandalisés et les genoux à terre de ces gens connus à la révolte si prompte ? Quand vont-ils s’indigner de la mort de nos enfants et les défendre comme ils le font à propos de criminels ? Si Lola n’avait pas la bonne couleur de peau, si son assassin n’appartient pas à la race qu’ils préfèrent cibler, qu’ils le disent ! Qu’ils le disent ! Au moins confirmeront-ils leur indifférence au racisme quand il ne touche pas leurs protégés, comme on a pu l’observer à propos de l’Afrique du Sud au sujet de laquelle ils ne s’émeuvent plus depuis la fin de l’Apartheid et ses non moins funestes conséquences.
Alors, les artistes et sportifs moralisateurs, quand aurez-vous la dignité d’un minimum de franchise et admettrez-vous avoir la désapprobation sélective ? Lola aurait pu être ma petite-fille. Mais pas ces malfrats dont vous prenez honteusement la défense alors que rien ne saurait les montrer en exemple et vous n’en êtes pas non plus, bien au contraire. Laissez-moi au moins apprécier votre travail. Je ne vais jamais sur des stades, mais fréquente encore des salles de spectacle et écoute des chansons. Continuez encore un peu et je n’utiliserai plus que les rééditions de films de ma jeunesse et n’écouterai plus que musique de même époque. Pour ne pas voir vos têtes méprisables éclabousser l’écran de votre indifférence au sang de toutes les Lola de France, ni entendre vos voix de traîtres vibrer à sens unique à l’unisson de tous ceux qui détruisent mon pays et méprisent la vie des enfants.