RR Je m'en bat...[2]

25/04/2016 – 06H15 Montpellier (Breizh-info.com) –  Dans les prochains mois, la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées va changer de nom. Une consultation citoyenne va se dérouler par vote électronique, du 9 mai à midi au 10 juin 2016 à minuit, à l’issue de laquelle l’assemblée plénière adoptera un choix définitif le 24 juin 2016. Cinq noms ont été retenus :  Languedoc; Languedoc-Pyrénées; Occitanie; Occitanie-Pays Catalan ou Pyrénées-Méditerranée.
Pour éviter que la région porte un nom sans aucune identité enracinée, comme la Région « Grand Est » (qui a effacé au passage l’Alsace) ou les « Hauts de France » (qui ont effacé les Flandres), les militants identitaires de la Ligue du Midi ont réussi à imposer dans ce choix le nom d’Occitanie-Pays Catalan, appellation représentative d’une réalité historique et charnelle.
Ils sillonnent actuellement leur région afin d’inciter les citoyens à voter pour cette appellation. Nous faisons le point avec l’infatigable Richard Roudier, porte-parole de la Ligue du Midi.

1- Que se passe-t-il en Occitanie concernant le changement du nom de la région ?

Au début c’était très compliqué et une chatte n’y aurait pas retrouvé ses petits. En fait le nouveau pouvoir régional a créé une véritable usine à gaz en demandant d’abord l’avis du Conseil Economique et Social qui d’emblée , à l’heure de la sieste, a opté pour le nom le plus tiède « Languedoc-Pyrénées » auquel il aurait pu associer « Méditerranée » pour faire plus exotique . On voyait déjà venir le coup fourré, quand on sait que ces « conseillers » ne sont pas élus et que l’opération avait été montée par le préfet qui lui non plus n’est pas un élu. On s’est étonné qu ‘à l’instar de « Hauts de France », ils n’aient pas choisi « Bas de France » ou « Fond de France » ou encore « Cul de France », le mépris parisianiste pour la France d’en bas étant sans limite..

De toute façon la population n’avait pas élu une présidente de région lors des élections régionales des 6 et 19 décembre 2015 pour recevoir des leçons d’un quelconque « Comité Théodule » dirigé depuis 20 ans par un syndicaliste CFDT, à la botte du jacobinisme parisien et, qui sait ?, d’une multinationale. Interrogé par « Objectif Languedoc-Roussillon » Jean Louis Chauzy, président du CESER, avouait : « Nous avons auditionné les meilleurs historiens et géographes de la région (lesquels?) , ainsi que des dirigeants tels que ceux d’Airbus. Ceux-ci préconisent que le terme Pyrénées précède celui de Languedoc car le premier est plus connu à l’international».

Autrement dit les « imbéciles d’en bas » de la nouvelle région pourraient vivre -si nous ne nous y opposons pas- avec une marque commerciale, au dessus de la tête destinée à servir les intérêts des multinationales.

2- Quels sont les choix proposés ? Quelles seront les modalités du vote ?

Force était de constater une fois de plus que cette démarche de l’exécutif régional s’inscrivait, tant dans le fond que dans la forme, dans le divorce abyssal entre la population et les pseudos élites puisque seulement 10 % des membres du CESER avaient opté pour « Occcitanie », alors que dans ses différentes acceptions, cette proposition avait recueilli plus de 60 % des suffrages lors d’une consultation populaire organisée par la Presse Quotidienne Régionale en septembre 2015.

On s’est rendu compte par la suite que la position du CESER n’était en fait destinée qu’à préparer les esprits. Donc dans un deuxième temps, le région crée une « commission Tournesol » de spécialistes qui sélectionne 8 noms parmi lesquels surgit un « Pyrénées-Méditerranée » coopté par les frères de la côte, mais où n’apparait aucune référence au Pays Catalan… On donne quand même un os à ronger à nos cousin de Catalogne en incluant dans la liste un « Occitanie Roussillon » qui ne satisfait personne puisqu’il est trop explicite ou pas assez. A ce moment là, ça fait déjà quinze jours que la Ligue du Midi défend sur le terrain la proposition « Occitanie-Pays Catalan ». Dire que les catalanistes sont insatisfaits est un euphémisme et l’on commence à évoquer la fronde anti-Frèche d’il ya dix ans vis à vis de la Septimanie et un possible boycott de la votation par les catalans.

La Ligue du Midi accélère donc sa campagne : panneaux routiers, 10.000 auto-collants, bandroles géantes au Castillet de Perpignan et à l’hôtel de région de Montpellier et lancement d’un Comité de soutien. Surprise…surprise -ce qui en dit long sur le courage des politiques-, la région décide de retenir 5 noms parmi lesquel « Occitanie-Pays Catalan » remplace « Occitanie Roussillon ». Le lendemain, un sondage réalisé sur le web par le quotidien l’Indépendant sur plus de 5000 personnes fait ressortir 60 % d’opinions favorables pour « Occitanie-Pays Catalan » écrasant ainsi le « Pyrénées-Méditerranée » soutenu par le maire de Perpignan qui arrive péniblement en deuxième position avec 15 %. La Ligue exulte et se retrouve seule en Catalogne à faire campagne active pour le nom. Ce qui fait dire à Llorenç Perrié Albanell (Président du Cercle Catalan du Roussillon et animateur dans le département de la campagne de la Ligue) «Pour maintenir et progresser dans la défense de notre catalanité, nous avons besoins de victoires… Ce sont les petites victoires d’aujourd’hui qui préparent les grandes de demain. Toujours est-il que les identitaires  de la Ligue du Midi peuvent être fiers, car ils sont les seuls depuis quelques semaines à avoir eu la clairvoyance et la détermination nécessaire pour rendre possible une telle éventualité, à savoir un nom de région qui définit clairement notre identité catalane ».

Nous venions de franchir une étape incontournable. La parole est maintenant au peuple. La Région a donc sélectionné 5 noms qui sont par ordre alphabétique: Languedoc, Languedoc-Pyrénées, Occitanie, Occitanie-Pays Catalan et Pyrénées-Méditerranée.

Le choix est aujourd’hui limpide et nos compatriotes pourront l’exprimer par internet ou dans la presse du 9 mai au 10 juin.

3- Vous avez imposé le choix “Occitanie, Pays-Catalan” , pourquoi défendez vous ce nom ?

Pour nous Identitaires, la détermination du nom de la Région ne pouvait se faire qu’à partir des identités charnelles de la population qui occupe ce territoire depuis des siècles et qui a connu ses heures de gloire ou de souffrance… depuis les invasions mahométanes, la croisade des albigeois, la splendeur des Comtes de Toulouse, la conquête des libertés municipales, le Royaume de Mallorca, les jacqueries paysannes, les luttes ouvrières du 19ème siècle, la Commune de Narbonne, la révolte du Midi viticole…sans oublier la prospérité du 17ème siècle où elle fut une des régions les plus riches de France.

Depuis le début cette campagne pour le nom de la Région nous savions qu’au delà des propositions de circonstance, nous assisterions à l’affrontement entre deux thèses : celle des jacobins-mondialistes qui choisiront une appellation à caractère géographique comprenant en l’occurrence Pyrénées ou Méditerranée ou même ces 2 noms accolés, ce sera le choix, entre autres, des multi-nationales qui considèrent la Région comme une marque, ou des hommes politiques hors-sol; l’autre  sera celui des tenants de l’identité et de la cause des peuples. Pour les catalans, la cause est entendue puisque grâce à la Ligue du Midi, leur identité sera pleinement reconnue. Pour les autres, c’est-à-dire pour la totalité de la population des douze départements nous leur disons : “renouons avec nos racines qui remontent à un millier d’année et si nous voulons qu’on respecte notre identité, respectons celle de nos cousins catalans comme le fait la Generalitat de Catalunya pour la région du Val d’Aran de culture occitane située de l’autre côté de la frontière.

4- Pour quelle appellation s’engagent les grands partis politiques ? Il semblerait que sur ce coup, le Front national nie encore une fois l’identité charnelle ?

Évoquons en premier lieu les Socialistes, puisque ce sont eux qui sont aux « manettes ». Les socialistes ont toujours fait des promesses aux autonomistes ou régionalistes pendant les campagnes électorales avant de les laisser tomber une fois élus et Mme Carole Delga sera jugée sur pièce. Les catalanistes d’Unitat Catalana sont furieux d’avoir été grugés (certains emploient un mot plus trivial qui commence par enc…) : « Une fois encore, la prise en compte de notre identité catalane est mise à mal et pourrait purement et simplement disparaître par décret gouvernemental, nos élus étant incapables de la défendre. En effet, d’un groupe de travail organisé par les services de Mme DELGA, aucune proposition ne retiendra “CATALOGNE”. Plus de 1000 ans d’histoire anéantis ». En « bon politique », Carole Delga se défausse en affirmant qu’elle n’avait jamais donné son accord sur le nom de Catalogne…elle NON, mais ses collaborateurs OUI, puisque U.C. -au travers du Collectif SEM- a fait campagne au premier tour pour le « vert » Gérard Onesta et au second tour pour Carole Delga.

Le Parti de Gauche, composante de l’ex-Front de Gauche -on ne sait plus s’ils sont toujours ensemble- n’est pas favorable aux appellations ethno-linguistiques, « Notre préférence va plutôt vers des termes reposant sur des bases à caractère géographique comme ce fut le cas lors de la révolution française avec la création des départements. Le nom doit contribuer à créer une identité commune, fut-elle artificielle, et surtout pas à conforter les repliements identitaires ; en conséquence, le P.G met en avant le nom de « Terres et mer du Midi » … ne souriez pas les « érudits » du P.G n’on jamais voulu oser une référence au Grand Midi de Zarathoustra.

Pour le Front National c’est déjà un peu plus compliqué ; on sait que le Front National version « bouvine-rugby-pastis-bouillabaisse » (le sud pour faire simple) est souvent teinté (ou tenté) par les propositions identitaires. Ça vaut pour les électeurs, mais ça vaut aussi pour les élus. Il n’est un secret pour personne que la proposition de la Ligue du Midi « Occitanie-Pays Catalan » suscite un certain nombre d’interrogations voire de sympathies et beaucoup regrettent que le Front se soit désintéressé de cette question capitale pour notre combat à savoir les racines, les repères, les traditions en un mot l’identité. Les amendement, déposés par le Front National, proposant de nommer la Région « Delgastan » en référence à la présidente de la Région Carole Delga ou « Languedoc-Roussillon » sont un bon moment d’humour, mais il ne faudrait pas que cela masque le débat FONDAMENTAL qui va s’instaurer entre les tenants, je le répète, des thèses des jacobins-mondialistes et celles des tenants de l’identité et de la cause des peuples. Une prise de position claire et audible du Front est d’autant plus indispensable que dans l’entourage de l’exécutif de la Région on a commencé à laisser fuiter que le nom retenu ne serait pas forcément celui qui arriverait en tête et qu’on « pourrait opérer une sorte de panachage ». Et puis l’on oublie un peu vite que c’est en dernier ressort le Conseil d’État qui donnera son aval.

Je pense que si le peuple était spolié de sa victoire, les conséquences pourraient en être dramatiques en terme de défiance de la classe politique.

5- Comment se porte la ligue du Midi ? Quels sont vos objectifs ?

La Ligue du Midi est montée en puissance depuis les attentats de janvier 2015 -on se souvient que 48 h après les attentats du « Bataclan » en novembre, cinquante militants de la Ligue manifestaient à Lunel-, mais pas seulement à cause des attentats. Comme le faisait fort justement remarquer, il y a peu, un militant lors d’une réunion préparatoire de la campagne pour le Nom de la Région : « En dehors de nos thèmes récurrents qui sont la lutte contre l’immigration et l’islamisme nous sommes capables de porter sur le champ politique une réflexion et des propositions sur le terrain culturel au sens large et métapolitique ». Il est incontestable que la campagne pour le Nom de la Région nous dégage un espace qu’aucun mouvement ou parti n’a envie d’occuper pendant cette période allant de mars à juin 2016. Ça me rappelle le « cadeau » que nous avait fait Sarkozy lors du débat sur l’Identité Nationale en 2010-2011, que le pouvoir avait été obligé d’interrompre en Languedoc-Roussillon puis dans le reste de la France étant incapable de maîtriser et de contrer nos interventions ; débat qui avait été à l’origine de la première manifestation identitaire de rue à Donzères dont le maire était le ministre cosmopolite Eric Besson de sinistre mémoire pour les « natifs ».

Et puisqu’on parle de métapolitique, j’en profite pour annoncer aux lecteurs de Breizh Info que, s’ils passent dans notre région, ils pourront boire une pinte au nouveau local de la Ligue situé en plein cœur de Montpellier ; un cycle de conférences vient d’y débuter sous l’égide de Guilhem V, seigneur de Montpellier à raison de deux séances par mois, ainsi qu’un Ciné-Club dénommé Louis Feuillade du nom du grand cinéaste né à Lunel en 1873, mort à Nice en 1925 et réalisateur, entre autres, des séries Fantomas, Judex et les Vampires.

Pour en revenir à la problématique de la Région il convient de signaler que le mouvement CDC (Convergence Démocratique de Catalogne) vient juste de lancer « un appel vers l’ensemble des habitants du Pays Catalan, sans distinctions d’origine ou d’appartenance politique, afin de porter haut et fort la voix territoriale, dans l’intérêt de tous », affirmant que « seule une Collectivité Territoriale Unique sera à même de répondre aux attentes spécifiques du territoire ». Pour défendre cette évolution institutionnelle, une grande manifestation se déroulera le 18 juin à partir de 15h, au départ de la Place de Catalogne de Perpignan. La Ligue du Midi a été invitée à se joindre  à cet événement et y participera massivement.

En conclusion nous nous sommes fixés 3 objectifs:

– Développer l’implantation de la Ligue du midi sur Toulouse et en Midi-Pyrénées
– Installer une structure catalaniste politique en Catalogne nord avec nos partenaires de SOM et du Cercle Catalan du Roussillon

– Faire triompher le nom « Occitanie-Pays Catalan » afin d’asseoir l’idée d’une région construite dur une base identitaire.

Nous ferons l’analyse et tirerons les enseignements de cette campagne lors de la fête de la Ligue du Midi qui se déroulera sous forme de rassemblement populaire le dimanche 4 septembre 2016 toute la journée.

 

Comité de soutien pour le nom de la Région « Occitanie-Pays Catalan »

 

Richard Roudier (Président de la ligue du Midi 30), Patrice Adam (Nîmes 30), Marion Allemand (Catllar 66), Maria-Rosa Banus (Peralada 66), Helene Belbèze (Villeneuve la Riviere 66), Michel Bertrand (Pérols 34), Marie Pierre Bévillard (Sumène 30), Françoise Biard (Lunel 34), Hugues Bouchu (Montrouge 94), Marc Boyer (Canet d’Aude 11), Michèle Bros (Alès 30), Raymond Bros (Alès 30), Erick Cavaglia (Bouillargues 30), André Chaleil (Gajan 30), Gérard Deheurle (Béziers 34), Alain De Peretti (Auch 32), Charles Doxa (Montpellier 34), Pierre Esclafit (Minervois 34),  Hervé Fenoy (Alès 30), Josiane Filio (Carcassonne 11), Jérémie Fontugne (Montpellier 34), Serge Formichi (Montpellier 34), Philippe Gibelin (Bellegarde 30), Dominique Gillet (Ustariz 64), Nelly Guille (Cévennes 30), Jean Yves Haroy (Le Soler 66), François Jay (Bordeaux 33), Patrick Junca (Paris 75), Pierre Kassel (Allemagne), Antoine Labarrière (Narbonne 11), Rémy Lebard (Carcassonne 11), Patricia Margand de Rabeau (Montpellier 34), Nicole Mina (Montpellier 34), Laurent Perrié-Albanell  (Perpignan 66), Daniel Pollett (Le Vigan 30), Ginette Rémy (Saleilles 66), Brigitte Respaut (Canet en Roussillon 66),  Félix Robert (Libourne 24), Guy Rolland (Gaillac 81), Olivier Roudier (Sumène 30 ), Emma Rouquette (Toulouse 31 ), Léa Rottaro (Montpellier 34), Raphaël Sardou (Bagnols sur Cèze 30), Josyane Solari (Aix en Provence 13), Luc Sommeyre (Occitan de Paris 77), Eric Tailhades (Sumène 30), Marie-Rose Tourné (Perpignan 66 ), Sybil Vergnes (Méounes 84 ), Maryvonne Villard (Cévennes 30)

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