Hommage à Roger Holeindre

 

C’était un homme simple et courageux. Un homme loyal et droit. Il était né en 1929. Il vient, à 90 ans, de nous quitter. Toute sa vie cet homme rectiligne s’est retrouvé face à ce qui est tordu. Beaucoup d’hommes se lassent. Abandonnent. Pactisent. Pas lui, pas Roger ! Il n’avait pas attendu, d’ailleurs, pour montrer de quel bois il se chauffait puisque dès 15-16 ans, les Boches (1) étant là sans avoir été invités, il leur donna une leçon de marque. Sa conviction était la conscience de son esprit.

On entend dire, ici et là, que les hommes les plus heureux seraient ceux qui manquent de sensibilité. A supposer qu’un nanti d’aujourd’hui puisse penser ou dire cela, il n’est pas difficile de remettre le nanti en question dans le bon chemin. Parce que c’est la justice qui précède la générosité. On choisit ses chemises avant de choisir ses dentelles. Quand on prête un serment, ce serment engage celui qui l’a prononcé. C’est pourquoi Roger, qu’il s’agisse des Allemands, de De Gaulle, de Le Pen, des siens ou de quiconque dans sa vie de tous les jours, portait en bandoulière un sac plein de flèches. Et de confiseries ! Il visait juste. Et il n’abandonnait pas son poste.

Roger était comme un berger corse sorti d’un monde infiniment mystérieux. Il était étranger à ce monde où les amitiés de cour, la foi des renards, la société des loups domine tellement que c’est l’homme loyal, l’homme droit qui est désigné par la horde des sycophantes comme l’infréquentable ! Comme ces gens n’ont même pas la ressource de l’interrogation pour tenter de se situer et comme ils sont riches ou parfaitement sûrs d’eux, il ne leur reste que l’invective pour se hisser, des bras et du torse, dans les hauteurs passagères où ils s’admirent.

Ces tristes individus n’ont jamais rien compris aux héros qu’ils invectivent, alors ils font comme pour s’ôter une poussière de l’épaule, ils se prennent, se déprennent, s’entreprennent, se reprennent et se surprennent. Mais ils n’y comprennent rien.

Ce matin les Français découvrent Macron en photo, rigolard et idiot, devant le cadeau d’un polo sur lequel un gentil farceur ou un vicieux a dessiné un LBD. De Gaulle, qui était de sa race, dénigrait aussi mais de la plume ou d’un mot. Devant cette photo on a simplement envie de lui demander par quoi il a remplacé l’intelligence. Si les « femmes italiennes ont le sexe sur la figure », qu’il ne soit pas surpris, lui, des retombées d’une telle provocation. Car c’est toute sa figure imbécile qui fait découvrir d’un seul coup pourquoi il ignore à ce point les rudiments de la vie.

Roger avait la voix comme Le Pen l’a. Rugueuse et sans détours. Pourquoi se moquer de ces signes extérieurs d’identité et venir faire les délicats sur d’autres apparences ? De prétendus antiracistes parlent, habités par des dogmes. Aucune mâchoire de bouledogue n’est plus tenace que les doigts de ces hystériques du dogme. Roger avait des amis. Leur unique particularité était d’être ou d’avoir été des hommes. Dans ce monde friqué qui est en train d’inventer des familles où la tristesse de l’enfant cherche à ne s’identifier qu’au travers d’un seul papa et d’une seule maman, demandons à cet enfant de quel monde il rêve !

Que De Gaulle ait menti en expédiant plus de cent mille Harkis à la mort et que Roger se soit rangé aussitôt sous les ordres du Général républicain le plus décoré de la république, Raoul Salan, qu’il se soit mis dès sa capture à Alger, comme 19 ans plus tôt à Caluire, à la disposition de Georges Bidault – patron du CNR – le successeur et l’ami de Jean Moulin, on aimerait surtout savoir ce qu’en pensent aujourd’hui tant et tant de riches planqués de cette même république, professeurs émérites de mille vertus, pour les autres…

 

Vitus

  

Note :

(1) Les allemands

Roger HOLEINDRE

Roger HOLEINDRE

Militaire, journaliste et homme politique français.

Mais aussi, ouvrier métallurgiste, il est volontaire et sous-officier lors des guerres d’Indochine et d’Algérie, pour lesquelles il reçoit de nombreuses décorations.

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