negrier

 

Le billet de  Robert Langlois

 

        Depuis des décennies, on nous harcèle avec la question de la responsabilité de la France dans l’esclavagisme et la traite négrière. Nos gouvernants, tout comme les prosélytes du confusionnisme libéral, alliés aux trotskistes internationalistes, nous fustigent à longueur de programmes TV, d’émissions radio, de programmes scolaires, de discours taubiresques et de bien-pensance avec cette prétendue responsabilité de la France  et donc du peuple de France.

        Il s’agit là d’un travestissement de la réalité historique destiné à nous culpabiliser, à nous fragiliser dans notre identité et, finalement, à nous dévaloriser pour nous mettre à la merci des adversaires de notre peuple, de sa grandeur et de sa tradition. Les ennemis de notre peuple sont clairement identifiés, il s’agit de l’oligarchie mondialiste qui veut le remplacer, le faire disparaître pour le dépouiller et s’emparer de ses richesses.

        Pour la France, la traite négrière s’étend en gros sur une période allant de la moitié du 17ème siècle à la moitié du 19ème siècle jusqu’à l’abolition de l’esclavage en 1848. Il faut savoir que cette activité comporte d’importants risques militaires, nécessite une surface financière conséquente, et que donc, on n’y trouve guère d’artisans ou petits marchands, encore moins de paysans, mais, exclusivement, des officiers supérieurs, la plupart du temps très proches de la monarchie ou du pouvoir, commandités par des financiers confirmés;  les mêmes prédateurs, du moins dans leur nature et dans leur mépris de la personne humaine, que ceux qui sont à la manœuvre de nos jours. Quelles que soient les époques, il existe de ce point de vue une continuité dans la conjonction de l’asservissement et l’accaparement, de la part de la ploutocratie.

        Ainsi, à son apogée au 18ème siècle, l’armement négrier est concentré entre les mains de 500 familles seulement, qui armeront, surtout à Nantes (40 % de la traite), Bordeaux, Le Havre et Saint-Malo, quelques 2800 navires pour l’Afrique. Une vingtaine seulement de ces familles auraient armé le quart de ces navires.

        On voit l’extrême concentration sociale de cette activité. Nul ne peut le contester, la traite négrière n’a été pratiquée que par une infime partie de la population française et finalement une caste ultra minoritaire inférieure à un dix millième de la population de l’époque. (1 pour 10 000). Pas de paysans, pas de travailleurs journaliers, pas de petits commerçants, pas d’artisans, pas la petite noblesse, pas la petite bourgeoisie, personne qui ne soit originaire des ports concernés, de la très grande noblesse ou de la caste ultra réduite des grands financiers. Bref, pas de tiers état qui représente 98% de la population française, non plus que de petite noblesse dans la traite négrière.

        Quant aux planteurs esclavagistes dans les îles, ils ne sont qu’une poignée, insuffisante pour engager la responsabilité collective de la France ou du peuple de France.  Cerise sur le baba, il n’y a jamais eu d’esclaves noirs sur le territoire métropolitain Français, celui habité à l’époque par la quasi totalité du peuple de FRANCE. Pas d’esclaves noirs sur les propriétés agricoles; y compris de la noblesse, pas d’esclaves noirs lors du percement du canal du Midi et des autres canaux du royaume. Pas d’esclaves noirs lors du creusement des ports, des travaux de fortification engagés par VAUBAN. Pas d’esclaves noirs dans les mines, pas d’esclaves noirs dans les filatures et autres manufactures du royaume et plus tard de l’empire. Jamais d’esclaves noirs en FRANCE métropolitaine; s’il y en avait eu, on imagine bien la repentance à laquelle nous serions aujourd’hui contraints. C’est aussi simple que cela : l’absence de repentance exigée du peuple de FRANCE vaut preuve historique incontestable.

        Par conséquent, le peuple de France dans son immense majorité est totalement étranger à la traite négrière, il n’y a pas participé, n’en a rien su, sa responsabilité n’est pas engagée. À cette époque, la France est un pays terrien qui tourne le dos à la mer. La population est terrienne, plus tournée vers la poule au pot, symbole de jours gras, que vers la mer et le poisson, symboles de jours maigres et de carême. D’une manière générale on ne sait rien et on ne veut rien savoir des choses de la mer.

        Qu’en était-il de nos ancêtres à cette époque ? 85 % de la population vit en galoches dans les campagnes, on n’y parle pas français, on n’y parle que le patois ou les langues vernaculaires. L’immense majorité des gens ne sait ni lire ni écrire ou à peine. On ne voyage pas, les gens ne sortent jamais de leur canton, sauf les conscrits pour aller à la guerre.

Pour seule sortie, on va à la messe, qui est dite en latin, et au marché, au bourg voisin. Seuls quelques rares colporteurs circulent au delà du canton dans les limites de la province. Il n’y a ni journaux, ni TV, ni radio, aucun moyen de savoir quoique ce soit. Qui, dans les campagnes, peut savoir où est l’Afrique et encore moins où sont les îles et ce qu’il s’y passe ?

        Le reste de la population vit dans les villes, mais ne dispose pas de plus d’informations. On se doute bien que ceux qui pratiquaient la traite négrière ne communiquaient pas plus sur leurs affaires que ceux qui pratiquent aujourd’hui le trafic des armes, de la drogue, des migrants où la piraterie financière. Il n’y a pas de raison d’imaginer que les habitants des villes du 18ème siècle aient été plus informés que ceux des villes du 21ème siècle. Car qui sait réellement aujourd’hui ce qu’il se passe chez Goldman Sachs, chez Monsanto, au Pentagone, entre les princes du Qatar et nos gouvernants, ou dans les messageries de Madame Clinton ?

        Au 18ème siècle, pas d’internet, pas de journalistes, pas de lanceurs d’alertes, pas d’ONG, pas de wikileaks, pas d’infos. Il n’y a pas un seul historien sérieux qui puisse le contester. A cette époque, l’immense majorité du peuple de France n’a pas participé, n’avait aucun moyen de savoir, ne savait rien, absolument rien, de ce qui se passait entre La Rochelle, Bordeaux, Dakar et les îles.

        Mais ce n’est pas tout. Il faut savoir qu’à l’époque, la même règle était appliquée aux habitants des ports de l’Atlantique utiles à la marine royale. Ainsi on raflait les hommes dans les ports, et on les embarquait de force pour plusieurs années sur les navires de guerre du roi de France. Telle était la pratique, telles étaient les mœurs de l’époque. En cas de besoin, on faisait accoster dans les ports de pêche un on plusieurs canots chargés d’homme en armes et on embarquait de force tous ceux qui pouvaient être utiles : charpentiers de marine, cordeliers, marins pêcheurs, matelots, forgerons, et autres hommes de peine. L’épouse et les enfants étaient laissés seuls, sans homme au foyer et sans ressources, car l’embarquement se faisait sans solde. Le malheureux restait gratuitement au service du roi de France sans limite de temps, sans contrat et sans aucune règle de droit. Quand après des années on n’avait plus besoin de lui, on le débarquait là où on faisait escale. Cela pouvait être à Toulon pour un homme raflé à Saint Gilles Croix de Vie ou a Concarneau. Charge à lui de se débrouiller pour rentrer dans ses foyers si sa famille existait encore.

        On voit que la règle qui était appliquée aux Français des ports de l’Atlantique n’était pas bien différente de celle appliquée aux noirs originaires du Khasso, du Mandingué ou de la Casamance. Les uns comme les autres étaient raflés contre leur volonté, mis en servitude sans rémunération, en l’absence de tout droit et au seul bon vouloir de leur maitre, le planteur pour les uns, l’officier de marine pour les autres. Il faut également savoir que les conditions de vie sur les bateaux de l’époque étaient telles qu’on embarquait trois ou quatre fois plus d’hommes que nécessaire pour compenser les pertes au fur et à mesure du voyage. Des Raffles des ports de l’Atlantique, bien peu revenaient vivants… A peine un sur quatre.

        Telle est la réalité historique, telles étaient les mœurs de l’époque. L’anachronisme historique qui consiste à porter un jugement moral sur ces pratiques, à l’aune de nos valeurs présentes, est une escroquerie. Exempt de toute participation, ignorant dans sa quasi totalité, et lui même parfois traité selon pratiquement les mêmes règles que les esclaves noirs, le peuple de France n’a aucune responsabilité ni dans l’esclavage, ni dans la traite négrière.

        Cette vérité historique doit être rétablie, non seulement pour la dignité et le roman collectif du peuple de France, mais aussi pour les victimes de l’esclavage et plus généralement pour les peuples d’Afrique. La pire des injustices, a été de faire croire à ces gens qu’ils avaient été victimes d’un autre peuple et que tous leurs malheurs en viendraient. On les a ainsi maintenus dans une position victimaire qu’on leur fait ressasser sans fin, les confinant ainsi dans le ressentiment et l’immaturité.

        Il est temps de nous délivrer collectivement, eux et nous, de cette boucle mortifère. Il serait bon que les élites africaines prennent le parti de ce rétablissement historique dans l’intérêt des leurs! Le peuple de France n’a jamais été esclavagiste, les peuples d’Afrique comme les descendants d’esclaves doivent s’en convaincre pour se délivrer de la faiblesse dans laquelle les place un mythe mortifère pour eux.
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