Le billet d’Eric de Verdelhan

 

« Le jour du 14 juillet / Je reste dans mon lit douillet.

La musique qui marche au pas / Cela ne me regarde pas… »

(Georges Brassens. « La mauvaise réputation »)

 

Cette année, Macron a carrément supprimé le défilé du 14 juillet. Toujours soucieux de « casser les codes », de « renverser la table », il rompt délibérément avec une vieille tradition française que seul Adolf Hitler avait osé interdire. C’est, une fois de plus, une occasion de distendre le lien entre le peuple et son armée. C’est aussi sa façon de montrer aux « Gaulois réfractaires » qu’il se fout éperdument de leurs traditions, comme il se fout de la France.

Le défilé du 14 Juillet, c’est d’abord un symbole : une grande et belle parade militaire organisée chaque année depuis 1880 à Paris à l’occasion de notre fête nationale.

Traditionnellement, le cortège militaire — composé d’unités à pied, montées, motorisées et aériennes — descend l’avenue des Champs-Élysées, de la place de l’Étoile jusqu’à la place de la Concorde. A cette occasion, les militaires saluent le président de la République, son gouvernement, les principales autorités de l’État, ainsi que des personnalités politiques étrangères, le cas échéant.

En 1880, c’est le franc-maçon laïcard Jules ferry qui était président du Conseil.

Plusieurs fois ministre de « l’Instruction publique », aux yeux des Républicains purs et durs, il reste le promoteur de « l’école laïque, gratuite et obligatoire ». Il est encore considéré comme l’un des pères fondateurs de l’identité républicaine. Président du Conseil de 1880 à 1881, puis de 1883 à 1885, il a montré un fort engagement pour l’expansion coloniale française. Le défilé militaire du 14 juillet, c’était l’occasion d’honorer notre armée qui se battait au service de notre Empire.

Jadis, chez les paras, j’ai défilé pour le 14 juillet, en hommage à nos soldats tombés au Champ d’Honneur. Aujourd’hui, je ne défile plus mais je trouve tout à fait normal que l’on défile pour le 11 novembre qui marque l’armistice de la grande saignée de 14-18.

On ne défile pas (ou peu) pour le 8 mai, date de notre libération par les Anglo-américains et l’Armée d’Afrique (1). Certains traitres et quelques imbéciles, encouragés par d’anciens « porteurs de valises » du FLN, défilent pour le 19 mars. On commémore tout de nos jours, même l’infamie !

Certains – des amis parfois – m’accusent de manquer de Patriotisme.

Contrairement à Macron, je crois aux symboles et aux traditions qui fédèrent une nation, mais je conteste le choix du 14 juillet. Un bref rappel historique s’impose :

Le 14 juillet, malgré une croyance bien établie, ne commémore pas la prise de la Bastille le 14 juillet 1789. Le massacre, honteux, du gouverneur de Launay et de la petite garnison de la Bastille par une populace avinée (qui leur avait promis la vie sauve s’ils ne tiraient pas sur la foule) est un non-évènement peu glorieux : la forteresse ne comptait que sept prisonniers : quatre faussaires, deux dingues (Auguste Tavernier et Francis Xavier Whyte) et le comte de Solages, un aristo criminel, enfermé à la demande de sa famille pour inceste : on le voit, rien que du beau linge !

Notre fête nationale a été instituée par la loi du 6 juillet 1880, pour commémorer la « Fête de la Fédération » de 1790. Un grand moment « d’unité nationale retrouvée ».

Il s’agissait, en fait, de transformer le Champ-de-Mars en un vaste cirque, d’une capacité de 100 000 spectateurs, au centre duquel s’élevait « l’autel de la patrie ». Louis XVI vint de Saint-Cloud donner un coup de pioche. On a chanté le « Ah ! Ça ira ». Les soldats se mêlaient aux gardes nationaux. On hébergeait les fédérés venus de la province : ils seront au moins 50 000. Et le bon roi Louis XVI n’a pas compris que ce jour-là symbolisait la victoire des loges maçonniques sur « le Trône et l’Autel » et que son coup de pioche signait l’arrêt de mort de la monarchie.

L’article unique de la loi du 6 juillet 1880 stipule : « La République adopte le 14 Juillet comme jour de fête nationale annuelle ». Le site Internet du gouvernement rajoute : « Si le 14 juillet est généralement associé à la prise de la Bastille en 1789, c’est dans les faits le 14 juillet 1790, la Fête de la Fédération, qui est officiellement commémoré… »

Pour les aristocrates (ou les patriotes catholiques et/ou royalistes) le 14 juillet c’est un peu le 19 mars des « Pieds noirs » et des Harkis… Et puis, je trouve que, chez nous, tout est bon pour honorer (et défiler pour) n’importe quoi. Dans un pays qui n’a plus aucun repère moral ou historique, on place sur le même plan le 11 novembre, qui honore nos tués de la Grande Guerre (1,4 million de morts aux Champs d’Honneur), le 8 mai, date de notre libération par 90 divisions anglo-américaines et l’Armée d’Afrique, et le 19 mars qui sonne le glas de l’Algérie française et le début du massacre de nos Harkis. Mais « le peuple de gauche » (2) se moque de tout ça. Ce qu’il aime c’est, soit se trémousser sur les chansons vulgaires de Patrick Sébastien, soit chialer comme une madeleine, une rose blanche à la main, derrière une banderole « Vous n’aurez pas ma haine ! ».

Je suis bien incapable de faire une liste exhaustive des fêtes, marches, commémorations, et autres démonstrations – plus ou moins bruyantes – du panurgisme des masses mais, en dehors de nos fêtes « traditionnelles », que notre pays commémore chaque année :

Dès le 7 janvier, l’attentat de Charlie-Hebdo. La « Fête des grand-mères » début mars ; comme si la « Fête des mères » instaurée par Vichy ne suffisait pas ! La « Journée de la femme » le 8 mars. La « journée contre le racisme et l’antisémitisme » le 21 mars. La « Journée de la déportation » le dernier dimanche d’avril. Le 1er mai, la « Fête du travail » ; jour où les gens qui travaillent le moins vont manifester sous l’égide de la CGT et autres syndicats de gauche (3). Comme disait un humoriste : « Ils sont tellement feignants que quand ils manifestent, ils appellent ça une « journée d’action »

Le 8 mai, la « Fête de Jeanne d’Arc » est devenue une journée de mobilisation contre le FN (RN), au nom de la « démo-crassie » bien sûr !

Le 21 juin, c’est la « Fête de la musique », créée par le vieux bellâtre-mitterrandolâtre Jack Lang. Il avait déclaré que chaque 21 juin, les Français devraient « descendre dans la rue, avec leur instrument à la main ». Comme je suis pudique, je n’ai pas osé ! Cette fête consiste à transformer nos rues, places et squares en défouloir cacophonique et à empêcher de dormir les gens qui travaillent le lendemain. Souvenez-vous qu’à l’époque de l’instauration de la « Fête de la musique », la France créait son premier « Ministère du temps libre » et, du temps libre, les Français allaient en avoir à revendre puisque le chômage est monté en flèche depuis.

Le 14 juillet, grave dilemme ! « Dupont-Lajoie » ne sait plus s’il doit aller au bal populaire ou commémorer, par une « marche blanche », l’attentat de Nice : Il hésite entre « Vous n’aurez pas ma haine ! » à l’égard de l’Islam et la haine qu’il voue encore – on se demande bien pourquoi ? – à ce pauvre Louis XVI. Le 16 juillet, on commémore la « Rafle du Vel’d’Hiv » qui n’est jamais que le troisième exercice de repentance à l’égard des Juifs de l’année.

Le 4 octobre, c’est la journée dédiée à la « protection animale ». Ceux qui trouvent tout à fait normal que, depuis la « Loi Veil », la France assassine légalement 220 000 petits enfants à naître chaque année, sont très préoccupés par le bien-être animal : leur sensibilité à fleur de peau les amène à combattre les chasseurs, à vouloir interdire la corrida, à remplacer un bon steak par d’infâmes galettes de Soja, mais le crime contre l’infans conceptus, ce n’est pas leur problème.

Le 20 novembre, c’est la « Journée de protection de l’enfance » car, dans les pays civilisés, on aime les enfants, du moins… ceux qui ont échappé à l’IVG.

Le 25 novembre : « Journée des violences faites aux femmes ». L’an dernier, 123 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint. C’est scandaleux, honteux, inexcusable mais vous noterez qu’on ne donne jamais – c’est illégal ! – les origines sociales, ethniques, religieuses, ni même le sexe du conjoint violent. Il me semble – mais ce n’est qu’une supposition – que l’adage musulman qui dit « Bats ta femme tous les matins ! Si tu ne sais pas pourquoi, elle, elle le sait ! » n’est pas totalement étranger aux violences faites aux femmes. Et puis, parité oblige, combien y-a-t-il d’hommes battus ?

J’allais oublier l’ex-« Gaypride », fêtée à la mi-juin, et qui est devenue la « Journée des fiertés ». Personnellement, je n’éprouve pas la moindre fierté à être hétéro puisque c’est dans l’ordre naturel des choses : un homme ET une femme, c’est bien pour la reproduction de l’espèce, non ?

Mais j’ai un peu de mal à comprendre pourquoi certains font une fierté de leur pédérastie ?

Pourquoi les gens du « show-biz » déballent si complaisamment leur « coming out » dans la presse ou sur les plateaux télé ? Il est vrai qu’en 2018, l’avorton présidentiel et sa duègne ont donné le « La » en invitant des invertis, transsexuels, transgenres etc…à l’Elysée pour la fête de la musique.

Voir cette faune allogène et interlope se trémousser, brailler, gesticuler en faisant des gestes obscènes sur le perron du palais présidentiel aurait dû faire comprendre aux « Gaulois » qu’ils ne font pas partie des gens que le pouvoir aime, défend et protège. Le « Gaulois », on lui demande simplement de payer ses impôts – de plus en plus d’impôts – et de la fermer !

Ceci pour dire que la suppression du défilé militaire du 14 juillet serait un non-évènement si le choix de Macron ne cachait pas son mépris pour nos traditions et nos valeurs.

Certains me soupçonnent de manquer de Patriotisme quand je fustige les abrutis qui, peints comme des peaux-rouges, brandissent des drapeaux tricolores en massacrant « la Marseillaise » quand « notre » équipe, composée de millionnaires allogènes et bigarrés, gagne la coupe du monde de « balle au pied » (4). Je l’avoue sans honte, lors de la dernière coupe du monde de foot, ma préférence allait à l’équipe nationale de Croatie. Ce petit pays catholique dont les joueurs ont des noms en « ic » bien de chez eux (et dont la présidente a pris un congé sans solde et payé son billet d’avion pour venir soutenir son équipe). A l’époque Yassine Belattar, qui fut conseiller de Macron, s’est illustré en déclarant : « Merci à Valéry Giscard D’Estaing d’avoir permis le regroupement familial et permis la naissance des trois quarts de cette équipe de France ». Comme disait Michel Audiard :

« Les cons ça ose tout ; c’est même à ça qu’on les reconnait ».

Le bilan de « l’élan patriotique » du 14 juillet 2018, après la coupe du monde de foot, est éloquent : « 845 voitures ont été brulées et 508 personnes ont été placées en garde à vue » annonçait le ministère de l’Intérieur dès le lendemain. Et le porte-parole du ministère, un certain Frédéric de Lanouvelle (mauvaise ?) soulignait qu’« aucun incident majeur n’a été à déplorer » et il rajoutait :

« Le ministre de l’Intérieur félicite les forces de l’ordre… Leur mobilisation massive a permis d’éviter tout incident majeur ». Quelque 110 000 policiers et gendarmes ont été mobilisés dans l’Hexagone…Des commerces pillés ou incendiés, des scènes de guérilla urbaine, 29 policiers blessés, des voitures en flamme et l’arrestation de plus de 500 casseurs sont des incidents mineurs, voire une explosion de ferveur patriotique. Disons, alors, que ce n’est pas ma conception du Patriotisme.

D’ailleurs je n’ai jamais eu le Patriotisme cocardier et vociférant des imbéciles. Je suis avant tout un « Nationaliste » au sens où l’entendait Barrès. Cette appellation sent le soufre depuis que Romain Gary a écrit : « Le Patriotisme c’est l’amour des siens ; le Nationalisme, c’est la haine des autres ». Cette formule, aussi catégorique que péremptoire, est une ineptie mais elle a été plus ou moins reprise par d’autres depuis (5).

Pour vous convaincre du contraire, lisez (ou relisez) « Scènes et doctrines du Nationalisme » de Maurice Barrès. Barrès (1862-1923) est le père du Nationalisme français. Romancier, il a fait un premier passage à l’Assemblée Nationale comme député boulangiste. Ecrivain engagé, il dirigeait la revue « La Cocarde ». Il a rejoint la « Ligue des Patriotes » de Paul Déroulède.

Il a publié de nombreux livres marqués par le souci de l’enracinement, l’attachement à la famille, à l’armée, à la terre et aux églises de France. Membre de l’Académie Française, il est réélu député en 1906 et siègera à la Chambre jusqu’à sa mort. C’est à lui que l’on doit la proposition de loi, votée le 24 juin 1920, faisant de la fête de Jeanne d’Arc une fête nationale.

« Scènes et doctrines du Nationalisme » paru en 1902, est un recueil d’articles consacrés à ce que Maurice Barrès considérait comme son champ d’étude : l’idée de patrie, à savoir la terre et les morts. Il y rappelait, entre autres, qu’un Nationaliste doit combattre l’insécurité économique et être soucieux de justice sociale. Déjà en 1898, il soulignait que « les salaires sont avilis par la concurrence de l’étranger » et pointait du doigt « la finance internationale ».

Le style de Barrès a vieilli, pas ses idées qui restent d’une brûlante actualité !

Les vociférations de braillards peinturlurés en bleu-blanc-rouge, ce n’est pas du Patriotisme, c’est l’étalage bruyant de l’abêtissement, de l’abrutissement et de la dégénérescence d’un peuple !

 

 

Notes :

1)- Et la 2°DB soit… une division. Nous avons été libérés par 80 divisions américaines, 20 divisions britanniques et l’armée d’Afrique qui représentait 75 % des effectifs de l’armée française de 1944. Pour vaincre l’Allemagne, il a également fallu …360 divisions soviétiques.

2)- Comme disait Mitterrand qui était théoriquement président de TOUS les Français.

3)- Parler de « syndicats de gauche » est presque un pléonasme.

4)- Deux Togolais, un Camerounais, un Guinéen, un Angolais, un Malien etc…etc… « Et tout ça, ça fait/ d’excellents Français » comme dit la chanson.

5)- De Gaulle, par exemple, a dit : « Le Patriotisme, c’est aimer son pays. Le Nationalisme, c’est détester celui des autres ». Je suis, comme feu Jean Raspail, un amoureux des voyages et des cultures étrangères, pourtant, comme Raspail, je suis foncièrement nationaliste.

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