AVERTISSEMENT

 

L’auteur de cet article participe aux activités du Collectif anti-Linky Sud-Cévennes, c’est pourquoi il emploie l’expression « notre Collectif ». Il est aussi membre de la Ligue du Midi.

Mais il n’existe aucun lien d’aucune sorte, notamment d’association, de collaboration, d’action, d’intérêt, d’influence ou de subordination entre les deux entités bien distinctes que sont la Ligue du Midi et le Collectif anti-Linky Sud-Cévennes. Ceci étant précisé afin d’éliminer toute ambiguïté ou possibilité d’exploitation de celle-ci à ce sujet, la diffusion d’un article à propos d’une entité n’engageant en aucune façon celle-ci envers le site de publication.

Le billet de Daniel Pollett

 

Il paraît que Michel Ruas, présentement maire (sans étiquette) de Saint-Jean-du-Gard, serait ainsi surnommé en référence au célèbre député-maire de Levallois-Perret, qu’on ne présente plus. 

 

Dernièrement, Michel Ruas a gratifié ses administrés d’un arrêté, interdisant la distribution de tracts et flyers (on appréciera l’anglicisme constituant ici un pléonasme) dans le centre-ville, pour une durée d’un an, sauf autorisation municipale. Qu’est-ce que le centre-ville ? Qu’est ce qui le définit ou le délimite ? Mystère. La durée de toute une année est-elle dans l’esprit de la loi ? On notera qu’elle couvrira donc la campagne électorale des Municipales. Ainsi le « petit Balkany » se réserve-t-il un droit de jugement sur l’opportunité de distribuer quelque information selon son bon vouloir.

Le premier, et un moment, seul à en avoir été informé (mais pas visé à ce qu’il paraît) est notre Collectif anti-Linky. Les affaires immobilières de monsieur le maire l’obligeraient-elles envers ENEDIS ? On peut se poser la question. Toujours est-il que l’information courant plus vite que son ombre sur les réseaux sociaux, il se trouve une multitude de groupes décidant de se retrouver ce mardi 13 Août sur le grand marché de Saint-Jean-du-Gard, afin d’informer les gens de cet arrêté aussi autoritaire que mal rédigé et, surtout, contraire à la liberté d’expression.

Nous voici donc de bonne heure sur le marché, nous retrouvant tous autour de deux barrières Vauban destinées à empêcher la circulation automobile, lesquelles servent aussitôt de support à des affiches et calicots, ainsi qu’à placer une table où sont disposées deux pétitions (arrêté et Linky). Une affiche reproduisant l’arrêté est opportunément illustrée avec un dessin du Jules César de la BD Astérix dont la tête est celle du « petit Balkany ». L’ambiance est souriante et les représentations nombreuses : syndicats, associations, Gilets jaunes et, bien sûr, notre Collectif anti-Linky Sud-Cévennes.

Nous sommes environ quarante à proposer des informations et les pétitions, plus peut-être selon des arrivées plus tardives. Je collecte neuf tracts différents. Les passants sont souvent réceptifs et tout se passe bien. Trois gendarmes arrivent et relèvent l’identité du premier d’entre-nous qu’ils trouvent. Il s’ensuit un attroupement et ils déclarent que tous ceux dont ils relèveront l’identité recevront un procès-verbal (38€). Mais ils repartent par là où ils sont venus. Des agents de la police municipale passent plusieurs fois en semblant ne pas nous remarquer. Cette frustration sera brève.

Voici que les gendarmes reviennent, mais là ils sont au moins quatorze avec un capitaine et un peu de matériel. Ils prennent position par deux autour de nous. Nous les accueillons en chantant :

 

« On est là, on est là

Même si le maire ne veut pas nous on est là

Pour distribuer tracts et flyers

Pour notre plus grand bonheur

Même si le maire ne veut pas nous on est là »

 

On peut supposer qu’ils ne vont pas nous gazer au milieu des touristes, d’autant plus qu’il y a eu un précédent : en 2011, un commandant de la Gendarmerie avait abusivement gazé à bout portant des manifestants à l’autre extrémité de la ligne du train touristique des Cévennes, à la gare d’Anduze, et cela lui avait valu quatre mois de prison avec sursis. Un dialogue s’établit après un bon quart d’heure de ce chant choral. Il y a ceux qui paradent avec leurs bidules accrochés partout sur leurs gilets, ceux qui sont impassibles, ceux qui filment, ceux qui nous parlent plutôt avec le sourire. Mais ils insistent pour relever des identités et nous crions « Non, non, non ! » Le dialogue se poursuit, il dure et perdure, chacun restant sur ses positions. Cela tourne à la farce…

Après avoir courageusement laissé à la Gendarmerie le soin de s’occuper de ce qui aurait pu tourner à l’orage, les trois petits flics municipaux avec leur chef en short viennent discuter avec les gendarmes. Ceux-ci finissent par s’éloigner quelque peu, se regroupent, un autre discute encore avec nous… Finalement, les gendarmes auront relevé deux identités, sans même exiger la présentation d’un document officiel. On a l’impression qu’ils ont eu du mal à faire figure efficace, en n’étant pas très motivés.

À 12h30 nous repartons, satisfaits de notre intervention qui a été souvent appréciée, tant par les habitants locaux très concernés que par des touristes aussi surpris qu’amusés.

Michel RUAS

Michel RUAS

Maire de Saint-Jean-du-Gard

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