Chronique de Paysan Savoyard

(Suite et fin)

 

Dans leur grande majorité, les Européens sont très favorables à la construction européenne. Elle leur apparaît comme la garantie de la paix en Europe et comme une assurance collective contre les dangers qui s’annoncent. « L’Europe doit s’unir pour peser face aux grandes puissances impérialistes et menaçantes. A plusieurs nous serons plus forts » : le discours européiste fait mouche à tout coup.

2ème partie : L’UE tête de pont de la mondialisation

Les européistes font valoir que la construction européenne permettra à l’Europe d’accéder à l’autonomie vis-à-vis des grandes puissances et d’en devenir une elle-même à son tour, protégeant ainsi les peuples Européens des menées impérialistes et agressives de leurs concurrents. Là encore ce discours est un leurre et un mensonge. En réalité l’Europe n’est qu’une tête de pont de la mondialisation.

L’intégration de l’Europe dans le libre-échange mondial

L’Europe serait une institution protectrice si elle se protégeait à ses frontières, par des droits de douane et des normes, contre la concurrence déloyale vis-à-vis de ses entreprises et de ses salariés. Or ce que fait l’UE est tout l’inverse.

L’UE, tout d’abord, a participé pleinement aux négociations commerciales internationales, organisées sous l’influence et la tutelle des Etats-Unis, pour libéraliser le commerce international et développer les échanges commerciaux internationaux. Ces négociations, commencées dès après la seconde guerre mondiale, ont progressivement organisé un désarmement douanier dans plusieurs domaines essentiels : le textile, l’agriculture, les services. C’est ainsi que les droits de douanes et les protections aux frontières de l’UE, telles que les contingentements, les normes et formalités à visée protectionniste, ont été progressivement abaissés, voire dans certains secteurs comme le textile supprimés. Cette libéralisation a par exemple concerné le domaine agricole, particulièrement sensible pour la France, avec la suppression de la préférence communautaire, mécanisme protectionniste au bénéfice des agriculteurs européens qui constituait l’un des fondements de la PAC.

Renchérissant sur ces négociations multilatérales, l’UE a décidé de passer des accords commerciaux préférentiels avec un grand nombre de pays (72 à ce jour). Plusieurs de ces accords sont des accords de libre-échange.

Résumons ce point. L’Europe a mis en place un marché unique c’est-à-dire qu’elle a supprimé les barrières douanières entre Européens, ce qui était tout à fait conforme aux objectifs de la construction européenne. Mais elle les a aussi abaissées voire supprimées vis-à-vis de nombreux pays non européens, participant ainsi à la mise en place d’un système de libre échange mondial, qui n’a plus rien à voir avec la volonté de « construction européenne ».

Il faut souligner que non seulement l’Europe participe au système de libre-échange comme un bon petit soldat zélé du libéralisme, mais les observateurs constatent qu’elle fait souvent preuve, en plus, par idéologie libérale, de naïveté. De nombreux pays concurrents de l’Europe, à commencer par les Etats-Unis et la Chine, ont en effet recours à différentes méthodes protectionnistes, tout en profitant de l’ouverture du marché des autres, en particulier le marché européen. Parmi les techniques utilisées, les Américains imposent par exemple aux importateurs des normes techniques, établies officiellement pour des raisons sanitaires ou de sécurité mais qui ont en réalité un objectif protectionniste. De même les Américains et les Chinois pratiquent largement les aides publiques à leurs entreprises par le biais de la commande publique. Les Chinois réservent même leurs marchés publics à leurs entreprises. L’Europe, elle, en bon élève du libéralisme, s’applique à respecter scrupuleusement les règles du libre-échange. C’est ainsi que les accords commerciaux signés par l’UE interdisent pour la plupart de réserver les marchés publics aux seules entreprises européennes !

La libération des capitaux

Pour développer les échanges entre pays européens à l’intérieur du marché unique, l’Europe a décidé de libérer entre les pays membres les mouvements de capitaux internationaux et de supprimer les contrôles de changes qui pouvaient exister jusque-là. Cette décision était tout à fait logique à l’intérieur du marché unique.

Mais l’UE ne s’est pas contentée de libéraliser les mouvements de capitaux entre européens : elle les a également libéralisés vis-à-vis du monde entier (traité de Maastricht de 1992 ; article 63 du traité sur le fonctionnement de l’union européenne ; voir ici et ici). Là encore ce n’est pas la volonté de construction européenne qui est à l’œuvre, contrairement à ce que croient les naïfs. L’UE manifeste ainsi, comme elle l’a fait pour les droits de douane, sa volonté de s’inscrire dans la mondialisation de l’économie, c’est-à-dire dans l’instauration d’un système de libre échange mondial.

Les délocalisations

L’UE, enfin, a pleinement participé à cet aspect majeur de la mondialisation que sont les délocalisations. En 2001, sous l’influence des Etats-Unis, la Chine a été admise au sein l’OMC. A partir de ce moment la vague de délocalisations a pu commencer à enfler. Une grande partie des industries occidentales utilisant de la main d’œuvre ont été délocalisées dans les pays à bas coût, d’abord en Chine, puis en Inde, au Vietnam et au Bangladesh. De même une partie des services ont été eux aussi délocalisés quand la nature de l’activité s’y prête : centres d’appel, centrales de réservation, traitement de la facturation, établissement de la paie des salariés…. La France est au nombre des pays qui ont participé de la façon la plus active à ce processus de délocalisation. L’Allemagne, elle, n’a pas été aussi loin et a choisi de conserver un tissu industriel dense, de sorte que l’activité industrielle représente toujours 20 % du PIB allemand, contre seulement 11 % pour la France. En outre les délocalisations auxquelles les Allemands ont procédé, sont pour une grande part situées dans les pays voisins d’Europe centrale membres de l’UE et non en Asie comme c’est le cas pour la France.

Il faut voir, et ce point est décisif, que la délocalisation en Asie des usines par les entreprises européennes n’a été possible que parce que l’UE a pris les deux décisions qui viennent d‘être exposées plus avant : la baisse voire la suppression des droits de douane et la libération des mouvements de capitaux internationaux. Sans ces deux décisions, les délocalisations n’auraient pas été possibles. La liberté des mouvements de capitaux est en effet techniquement obligatoire pour qu’une entreprise, française par exemple, puisse, après avoir fermé un site de production en France, transférer des capitaux dans le pays où elle souhaite délocaliser sa production. De même, l’abaissement des barrières douanières est obligatoire afin que les entreprises européennes ou américaines puissent importer et vendre en Europe et aux Etats-Unis, qui restent les principales zones de consommation, les produits fabriqués désormais dans les pays à bas coûts. L’UE, donc, a bien pris les mesures qui étaient nécessaires afin de rendre les délocalisations possibles : c’est là une nouvelle preuve, décisive, de ce que l’UE est pleinement engagée dans le processus de libre-échange mondial.

Concluons sur ce point. Les européistes présentent la construction européenne comme un instrument et une marque de la solidarité européenne. C’est un mensonge. L’objectif de l’UE est d’intégrer l’Europe dans la mondialisation. 

  • L’UE, vassal des États-Unis

Les Etats-Unis sont en coulisses un acteur clé de la construction européenne. Loin de chercher à prendre leurs distances et à exister par eux-mêmes, les Européens en sont les vassaux, tant sur le plan économique, que diplomatique et militaire.

La création de l’Europe, sous influence américaine

Dès l’origine, les Etats-Unis ont poussé à la création de l’Europe. Jean Monnet, l’un des deux pères fondateurs de l’Europe, n’appartenait peut-être pas à la CIA, mais il était en tout cas un agent d’influence américain. Ancien banquier d’affaires, il a passé la guerre aux Etats-Unis où il occupait un poste dans l’administration. Il a participé dès 1943 aux plans américains pour un remodelage des structures européennes après la libération du continent et pour la création d’une unité économique commune. Les plans qu’il propose à partir de 1946 pour la construction de l’Europe intègrent les exigences américaines concernant notamment les suppressions des droits de douane et des contingentements européens.

La domination économique américaine

Dès l’après-guerre, grâce au plan Marshall, les pays ouest-européens achètent machines et matériels aux Etats-Unis et organisent leur économie sur le modèle américain.

Les Européens vont ensuite contribuer sous l’influence américaine à la mise en place d’un système de libre-échange mondial, en participant, comme on l’a noté plus avant, aux négociations internationales de libre-échange engagées dès l’après-guerre, et plus récemment en négociant des accords douaniers et de libre-échange avec de nombreux pays.

La domination économique des Etats-Unis sur l’Europe tient aussi au rôle du dollar. Les Américains imposent leur droit et l’intervention de leurs juridictions dans le monde entier dès lors que les transactions et opérations économiques s’effectuent en dollar. Le dollar étant la monnaie la plus utilisées dans les transactions internationales, cette pratique impérialiste s’applique par exemple à des opérations impliquant des entreprises européennes sur le sol européen. Ces conceptions et ces pratiques américaines impérialistes n’ont jamais provoqué aucune réaction de l’UE.

Une vassalisation géopolitique et militaire

La vassalité des Européens à l’égard des Etats-Unis est particulièrement patente en matière diplomatique, géopolitique et militaire.

La plupart des membres de l’UE sont membres de l’OTAN, l’une des organisations grâce à laquelle les américains exercent leur tutelle sur l’Europe. L’Autriche, la Suède, la Finlande, l’Irlande ne font pas partie de l’OTAN mais y sont étroitement associés (« Partenariat pour la Paix »). La France mise à part, tous les États membres considèrent que la défense de l’Europe repose sur le parapluie américain. La France là encore et le Royaume-Uni sont les seuls à disposer de budgets militaires conséquents et d’une armée capable de se projeter. De plus les pays européens achètent l’essentiel de leur armement aux Etats-Unis, négligeant les matériels français, alors même que la France, important fabricant d’armement, est membre de l’UE.

La France est le seul pays membre à vouloir susciter une autonomie stratégique européenne détachée de l’OTAN. Encore les gouvernements successifs font-ils montre sur ce point d’une volonté fluctuante. En s’en tenant à l’histoire récente, N. Sarkozy a décidé en 2007 de réintégrer la France dans le commandement intégré de l’OTAN, sous direction américaine. E. Macron à l’inverse, après avoir déclaré qu’il considérait l’OTAN comme en état de mort cérébrale, a voulu promouvoir de nouveau le concept de défense et d’autonomie européennes. Quelques semaines plus tard, l’Allemagne tuait dans l’œuf l’initiative, la ministre allemande de la défense déclarant sans ambages : « Il faut en finir avec l’illusion d’une autonomie stratégique européenne. Les Européens ne pourront pas remplacer le rôle capital qu’ont les Etats-Unis en tant que garants de leur sécurité. »

Les traités européens attestent de la volonté des Européens de refuser toute autonomie. Aux termes des traités qui fondent la CEE (devenue l’UE), la défense et la diplomatie ne font pas partie des compétences européennes. La notion de politique étrangère et de sécurité communes a été introduite dans les compétences de l’UE par le traité de Maastricht de 1992. Mais les traités précisent qu’il ne s’agit que d’un objectif lointain et hypothétique. L’article 24 du TUE indique ainsi que «  La compétence de l’Union en matière de politique étrangère et de sécurité commune couvre tous les domaines de la politique étrangère ainsi que l’ensemble des questions relatives à la sécurité de l’Union, y compris la définition progressive d’une politique de défense commune qui peut conduire à une défense commune. »

En outre les éventuelles décisions et politiques adoptées dans ce domaine de la PESC appartiennent aux Etats, statuant à l’unanimité dans le cadre du conseil des chefs d’Etat et de gouvernement. Cette condition de l’unanimité ruine bien entendu d’avance toute éventuelle initiative européenne dans ce domaine.

Grâce à l’UE et à l’OTAN, les Etats-Unis cherchent à diviser les Européens

Pour assurer leur impérium, les Américains cherchent à diviser et à fragmenter l’Europe : il s’agit pour eux d’éviter à tout prix la constitution de ce qui pourrait constituer une superpuissance concurrente. L’adhésion à l’UE de leur allié anglais a constitué pendant trente ans un facteur de division bienvenue. De même les Etats-Unis soutiennent la Turquie, qui est leur allié et un membre de l’OTAN. Ils soutiennent par exemple l’adhésion de la Turquie à l’UE. Pourtant la Turquie ne se situe pas sur le continent européen et manifeste par son comportement qu’elle n’est pour les Européens ni un ami ni même un allié.

Cependant le principal objectif des Américains est de susciter de la part des membres de l’UE une attitude de méfiance et de rejet de la Russie, désignée comme ennemi de l’Occident, de la paix et de la démocratie. Il s’agit pour les Etats-Unis d’empêcher toute perspective de constitution d’un bloc Eurasiatique, susceptible de s’émanciper de leur tutelle et de s’ériger en puissance concurrente. Pour ce faire les Etats-Unis multiplient les casus belli avec la Russie : Kosovo, pour faire pièce à la Serbie alliée de la Russie, Ukraine, Géorgie, Biélorussie… Tous les États membres de l’UE, France comprise, relaient cette volonté américaine et font de la Russie leur ennemi.  

  • L’UE, vecteur de l’idéologie individualiste, progressiste et universaliste

L’UE a une dernière caractéristique : elle est également un instrument utilisé par l’élite européenne et occidentale pour imposer aux peuples européens son idéologie et ses objectifs sociétaux.

Une Europe non démocratique

A plusieurs égards, l’Europe apparaît comme une institution non démocratique.

Elle se caractérise tout d’abord par son caractère technocratique. L’instance la plus importante de l’UE, la commission, est composé de personnalités non élues, partageant la même idéologie européiste.

Cette Europe technocratique subit en outre l’influence considérable des lobbys, qui exercent une pression constante sur les instances de l’UE, en particulier la commission et le parlement.

Dans la même logique non démocratique, la jurisprudence de la Cour de justice de l’UE affirme la primauté du droit communautaire sur le droit national, même lorsque la loi nationale est postérieure au traité. Les gouvernements pourtant élus démocratiquement doivent ainsi se plier aux vues européennes.

L’UE exerce ainsi depuis une dizaine d’années une pression croissante sur les Etats qui refusent d’endosser certains de ses objectifs. La Pologne et la Hongrie s’opposent ainsi à l’immigration dans leur pays, refusent la répartition des demandeurs d’asile que veut leur imposer l’UE, s’opposent au gouvernement des juges souhaité par l’UE et considèrent que le droit national s’impose au droit européen. Pour accroître la pression, l’UE s’apprête à mettre en place des sanctions financières (les crédits du plan de relance européen dû à la Pologne et à la Hongrie risquent ainsi d’être suspendus voire supprimés). Ce faisant l’UE s’oppose à des gouvernements démocratiquement élus par leurs populations.

On terminera sur ce point en rappelant cet épisode clé. Un projet de traité sur la constitution européenne avait été soumis à référendum en France en 2005. Contrairement à qu’attendaient les élites européennes, c’est le non qui l’avait emporté à plus de 54 % des suffrages. Les Pays-Bas avaient eux-aussi voté contre. Qu’à cela ne tienne, l’essentiel des dispositions du projet de traité ont été intégrées au traité de Lisbonne de 2007 et sont entrées en application comme si de rien n’était. Il va sans dire que ce nouveau traité n’a pas été soumis au référendum. La nature non démocratique de l’UE est alors apparue en pleine lumière.

L’UE instrument de l’idéologie progressiste

A l’origine la construction européenne poursuivait avant tout des objectifs économiques. Elle est devenue également de façon progressive un vecteur et un instrument de l’idéologie de la classe dominante européenne et occidentale : l’idéologie humaniste et progressiste, issue des Lumières, avec ses principaux piliers, primat de l’individu et de la liberté individuelle, progressisme, matérialisme, universalisme. Héraut du camp du Bien, l’UE cherche désormais à faire entrer en vigueur et à imposer son système de valeurs qu’elle considère comme universelles.

La liberté de l’activité économique et des échanges est centrale dans le projet européen, comme on l’a vu plus avant : elle est en parfaite cohérence avec l’idéologie individualiste et progressiste des européistes. C’est de même en cohérence avec cette idéologie que le respect de la liberté des individus et des minorités, par exemple les minorités sexuelles, s’est installée progressivement au cœur des préoccupations de l’UE. L’UE multiplie désormais les initiatives pour promouvoir les thèses féministes, LGBT, pour lutter contre les stéréotypes de genre ou promouvoir l’écriture inclusive. Les lobbys de ces différentes minorités sont au demeurant très fortement présents et actifs au sein des différentes institutions européennes.

L’UE universaliste, immigrationniste et anti européenne

Le point majeur de l’idéologie progressiste est l’universalisme. C’est pourquoi l’UE est favorable à l’adhésion de la Turquie, favorable à l’immigration.

Son attitude complaisante vis-à-vis de la Turquie illustre la vraie nature de l’UE. Tout pousserait pourtant à adopter à l’égard de la Turquie une attitude de méfiance. La Turquie, tout d’abord, n’est pas européenne : à l’exception d’Istanbul, conquise sur les Européens, son territoire est situé en Asie. Sa culture, sa religion et son peuplement ne sont pas européens. La Turquie a agressé militairement en 1974 un pays européen, Chypre, devenu par la suite membre de l’UE, et occupe depuis cette date un tiers de son territoire. Soumise aux Américains, l’UE est restée sans réaction. La Turquie multiplie depuis des années les initiatives hostiles à l’Europe, en exerçant un chantage par le biais des flux d’immigration, qu’elle contrôle et actionne quand elle le juge utile. Enfin la Turquie a manifesté à de nombreuses reprises qu’elle considérait la diaspora turque immigrée en Europe comme une masse de manœuvre.

C’est pourtant dans ce contexte, que l’UE a cru bon d’engager des négociations d’adhésion avec la Turquie, à laquelle elle a déjà consenti différentes aides et avantages (notamment en termes d’accès au marché unique). Malgré le durcissement continu de l’attitude de la Turquie à l’égard des Européens, l’UE n’a toujours pas renoncé à la perspective d’adhésion et poursuit les négociations.

L’universalisme de l’UE se manifeste d’une manière encore plus spectaculaire. Depuis une vingtaine d’années l’accueil de migrants, des demandeurs d’asile et le respect de leurs droits est devenue une préoccupation majeure de l’UE. A plusieurs reprises, tout d’abord, l’UE a indiqué que, compte-tenu de sa démographie déclinante, l’Europe allait devoir recourir à l’immigration pour faire face aux besoins de son économie.

Face aux arrivées massives des demandeurs d’asile, l’UE veut aujourd’hui contraindre tous les Etats membres à prendre leur part de l’effort d’accueil. Le « Pacte pour les migrations et l’asile » proposé par la commissaire aux Affaires intérieures, Ylva Johansson (ancienne membre des communistes suédois) en septembre 2020 a par exemple illustré cette politique.

Dans un nombre croissant de pays européens, les mouvements racialistes (BLM…)  et communautaristes haussent le ton chaque jour un peu plus, exigeant le port du burkini, le respect du halal ou l’institution d’un délit de blasphème. L’UE est un réceptacle toujours plus complaisant de ces revendications.

***

On le voit, le discours des européistes constitue une escroquerie. Ils parlent de marche vers l’intégration, alors que seules les règles de l’économie libérale ont, à dessein, été fédéralisées. Ils invoquent l’Europe sociale, alors que les traités l’interdisent et consacrent au contraire le jeu des mécanismes de dumping. Ils prétendent rechercher l’indépendance et d’autonomie, alors que l’Europe n’est qu’une tête de pont de la mondialisation. Ils discourent sur l’Europe politique, alors que les Etats membres sont tous ou presque soucieux de rester sous la tutelle américaine. Ils encensent la démocratie, alors que des instances non élues imposent au quotidien leur vision universaliste, contraire aux conceptions de la plupart des Européens.

En réalité, et c’est le point que nous voulons souligner en conclusion, les partisans de la construction européenne, en dépit de ce qu’ils affichent, ne sont pas favorables en réalité à l’Europe et à son unité. Leur projet d’unité européenne est seulement destiné à rendre les nations et les Etats européens obsolètes et à détruire les frontières. Il ne s’agit pas pour les européistes de construire l’Europe puisqu’ils refusent même à l’Europe le droit d’avoir des frontières, ni commerciales, ni économiques, ni humaines. Le projet des européistes est en réalité de s’appuyer sur l’Europe pour détruire les Etats européens et leurs frontières. Ils ne veulent pas créer un super-Etat mais ruiner en Europe tout Etat et même toute notion d’Etat et de nation, toute frontière et le principe même des frontières. L’UE est en réalité anti-européenne.

Pourtant la nécessité de construire l’Europe est une évidence. Les peuples européens forment une civilisation et il est hautement souhaitable qu’ils s’unissent pour pouvoir résister aux puissances dominantes. Avec quelles institutions ? Une fédération des Etats-Unis d’Europe ? Cette solution, à l’évidence, ne correspond pas à l’histoire de l’Europe. E. Zemmour fait souvent cette citation de De Gaulle : « On ne fait pas d’omelette avec des œufs durs ». Une confédération d’Etats restant souverains mais mettant en œuvre une coopération interétatique poussée ? Cette option serait sans doute plus réaliste (étant entendu que les confédérations ayant historiquement existé dans le monde occidental ont évolué ensuite vers la fédération).

Cette question des institutions est, quoi qu’il en soit, seconde. L’important est que ces institutions soient au service d’objectifs correspondant aux intérêts des nations et des peuples européens. Pour une Europe véritablement européenne, trois priorités nous paraissent s’imposer. L’Europe doit refuser le système de libre-échange mondialisé et disposer d’une économie fonctionnant de façon autonome. Une alliance avec la Russie permettra aux Européens d’assurer leur autonomie économique et leur indépendance. Surtout, les Européens doivent interrompre d’urgence les flux d’immigration afin de rester maîtres chez eux.

Terminons sur cette précision. A court terme, l’actuelle UE et la plupart des Etats membres s’obstineront probablement à mener des politiques fondamentalement contraires aux intérêts européens bien compris. Ils continueront en particulier à organiser l’invasion migratoire de l’Europe, profitant de la passivité des peuples et de leur aveuglement. Si la France est au printemps, grâce à Eric Zemmour, enfin gouvernée par un président patriote, elle devra s’affranchir de son allégeance à l’UE et imposer la politique que les Français auront choisie. Il est probable que, dans cette hypothèse, l’attitude de résistance adoptée par le peuple français constituera pour les autres Européens le signal de la prise de conscience, du sursaut et de la reconquête.

Les peuples européens ont en commun une civilisation : ils doivent s’unir d’une manière ou d’une autre pour la défendre et la pérenniser. Qu’est-ce qu’être Européen ? Culture gréco-romaine, religion chrétienne, mœurs européennes, race blanche…

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