Par Antonin Campana

 

Il est de bon ton aujourd’hui, dans le milieu patriote, de placer tous ses espoirs dans l’élection de Marine Le Pen en 2022. En cela, au niveau de cet espoir stupide, rien de bien nouveau par rapport à 2017, rien de nouveau non plus par rapport à 2012, ou par rapport à 2007, ou par rapport à… Nous vivons un « jour sans fin » et nous nous réveillons groggy après chaque élection, mais déjà prêts à placer tous nos espoirs dans la suivante !

 

Le milieu patriote français serait-il le plus bête du monde ?

Si le temps semble s’être arrêté dans notre bulle électoraliste, il continue néanmoins dans le monde réel. Entre chaque élection perdue, il entre en moyenne deux millions d’immigrés. Entre chaque élection perdue, ceux qui sont déjà entrés ont fait un nombre équivalent d’enfants, tous « autant Français que toi ». Entre chaque élection perdue, les Autochtones sont moins nombreux et les allochtones sont plus nombreux.

Tic-tac, tic-tac…

Un homme raisonnable ne ferait pas dépendre le salut de ses enfants des résultats d’une élection truquée, d’autant que tout milite pour lui enlever ses illusions sur le Rassemblement National et Marine Le Pen, si tant est qu’un homme raisonnable puisse en avoir.

Pour commencer, un homme raisonnable aurait maintenant compris que le RN est un parti républicain.

Marine Le Pen l’avoue sans complexe : « j’ai une vision très imprégnée des valeurs de la République française ». Dont acte : MLP fait sienne une idéologie républicaine qui, depuis 1789, prétend disposer de « valeurs » universelles en capacité de faire « vivre ensemble » des hommes de toutes origines et de toutes religions. En bref, elle porte en elle l’idéologie qui est à la fois cause de l’immigration et légitimité des politiques migratoires. Un homme raisonnable ne penserait pas que la boussole idéologique républicaine indiquera un Nord différent entre les mains d’une MLP enfin parvenue à la tête de l’Etat !

Mais un homme raisonnable saurait également que MLP ne parviendra jamais à la tête de l’État.

Macron semble déjà usé par quelques années de pouvoir. Son impopularité atteint des sommets et certains se prennent à rêver que, bientôt, MLP « aura toutes ses chances ».

Admettons, malgré le déchaînement médiatique qui fabriquera l’opinion au moment des élections, qu’une majorité de Français préfère voter plutôt pour une MLP que pour un Macron. Le Système le comprendra très vite, bien avant nous en tous cas, et sortira de son chapeau un joker aussi inattendu que l’a été Macron en 2017. Une Christine Lagarde, par exemple, toute auréolée de son parcours au sein du FMI et de la BCE (et sur laquelle je parierais assez) pourrait être ce joker. Mario Draghi en Italie, ça vous parle ?

Mais un homme raisonnable saurait encore que même si par quelque extraordinaire MLP était élue, l’État profond ne la laisserait pas gouverner.

Imaginons en effet que MLP arrive au sommet de l’État, imaginons encore qu’elle révise les « valeurs républicaines » dont elle se dit imprégnée, pourra-t-elle alors appliquer une politique qui inverse les flux migratoires ou même qui les bloque temporairement ?

Nous avons vu ce qu’il en était de Trump aux États-Unis : il n’a même pas été en capacité de construire un mur ! Dans les « démocraties » occidentales, les véritables leviers du pouvoir sont entre les mains d’une oligarchie qui les actionne selon ses intérêts.

Combien de temps pourrait tenir une Marine Le Pen face à des syndicats qui se mobiliseraient, des étudiants manipulés par l’islamo-gauchisme qui descendraient dans la rue, des cités qui se soulèveraient, des médias qui la rendraient responsable de la moindre « violence policière » et des pressions de la « communauté internationale » qui l’accuseraient de racisme ?  Sur qui pourrait-elle compter ? Sur des Français terrorisés à l’idée d’avoir voté pour elle ?

Un homme raisonnable saurait enfin qu’au final ce sont toujours les forces démographiques qui dictent leur loi.

Imaginons que MLP arrive au sommet de l’État, imaginons qu’elle révise les « valeurs républicaines » dont elle se dit imprégnée, imaginons qu’elle parvienne à bloquer les flux migratoires et à renvoyer les délinquants étrangers dans leur pays : face au poids démographique qu’ont déjà les allochtones, la politique de MLP, quelle que soit cette politique, pourra-t-elle radicalement changer la donne ? Houria Bouteldja nous a déjà donné la réponse : le « poids démographique » des allochtones « africanise, arabise, berbérise, créolise, islamise, noirise, la fille aînée de l’Église, jadis blanche et immaculée » !

Cela, MLP l’a bien compris. C’est pourquoi, comme Bernard Tapie qui voulait composer avec ses agresseurs (« je vous ai toujours défendu, j’ai toujours pris votre parti »), elle cherche déjà à composer avec les allochtones (« Notre position est sans ambiguïté : quelle que soit l’origine, la couleur de peau, l’orientation sexuelle ou la religion, nous ne reconnaissons qu’une seule communauté, la communauté nationale »). Un homme raisonnable saurait que les allochtones lui répondront ce qu’ils ont déjà répondu à Bernard Tapie : « va te faire e…, ce temps-là est mort ! » !

En bref, un homme raisonnable voterait peut-être pour MLP en 2022, mais sans illusion et surtout en recherchant en parallèle d’autres solutions.

S’en tenir aux élections revient à laisser à d’autres le soin de faire ce que l’on sait qu’ils ne feront pas ou qu’ils ne pourront pas faire. C’est une couardise. Il y a des moments dans l’Histoire où les individus ne doivent plus déléguer à quelques-uns la capacité de décider de l’avenir de tous. Il y a des moments où les individus doivent reprendre leur destin en main.

Nous vivons un tel moment.

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