Le billet de Luc Sommeyre

 

Première partie : l’Extrême-Droite la plus bête du monde

Il y a plus de 60 ans, Guy Mollet (1905-1975) – Président du Conseil sous la IVème République, Secrétaire Général de la SFIO – prononçait une formule devenue célèbre et prophétique : « La Droite française est la plus bête du monde ». C’est tout ce qui restera de cet homme politique somme toute assez terne. Mais l’expression fera date (1956 pour être précis). Une fois de plus, son acuité s’est vérifiée à l’aune des élections dites européennes de 2019.

 

Le distinguo « Gauche/Droite » – ô combien suranné mais ô combien tenace – repose tout bêtement sur la place assignée aux députés sur les bancs de l’Assemblée Constituante de 1789 : les partisans de la Monarchie constitutionnelle siégeaient à droite de l’hémicycle ; ceux prônant son abolition s’asseyaient à gauche. Comme je l’écrivais en 2014 (mieux vaut se répéter que se contredire) « Le mainstream médiatique du Système maintient de toutes ses forces ce labyrinthe stylistique pour que les hommes se battent pour le Futur avec des conceptions d’Hier » (voir mon article Le Mal des Mots). Un peu comme si l’on voulait détruire un char d’assaut avec un lance-pierres.

Vous conviendrez aisément que cette fameuse Droite (au sens toujours entendu aujourd’hui) est bien « la plus bête du monde ». J’ignore si ça se vérifie en Ouzbékistan ou en Terre Adélie mais en France, c’est sûr. De là à penser que l’extrême-Droite française est « extrêmement bête » il n’y a qu’un pas. Un pas que je franchis allègrement. Par dérision, je prends plaisir à me qualifier de « facho d’extrême-droite ». Nonobstant une éthique subliminale, ne voyez là qu’une marque de désintérêt voire de dégoût pour ce qu’on appelle pudiquement la « politique électoraliste », savoir : la politicaillerie, toutes tendances confondues.

Je n’ai pas fait l’inventaire précis de cette nébuleuse, mais vous affirme qu’elle est en évolution permanente. Évolution anarchique qui plus est, comme une multiplication de cellules cancéreuses. Sans doute un vieil héritage gaulois qui fait ironiser : « un Français = un parti politique ». Soit. Mais il y a plus vicieux. Comme l’écrit pertinemment Pierre Vial 1 tous ces microcosmes se veulent politiquement « convenables ». Presque tous les leaders de cette presse, de ces blogs, de ces lettres dites de réinformation et de ces micro-partis qui tiennent Assemblée Générale dans des cabines téléphoniques SE SOUMETTENT le petit-doigt sur la couture du pantalon, aux censeurs du Système. Or dans une langue étrangère, SOUMISSION se dit ISLAM. Et les traductions doivent se faire dans les deux sens…

Obéissant aux diktats de la Pensée Unique tout en faisant mine de la combattre, le raisonnement de ces dirigeants est simpliste : si je livre vraiment ma pensée ou si je laisse des collaborateurs analyser « le fond des choses », je serai réduit au silence par les argousins de la XVIIème Chambre, nonobstant les sanctions pénales que j’encourrai personnellement. A priori, ce raisonnement est de bon sens. Mais s’ils jetaient aux orties leurs habits de Tartuffe, s’ils s’armaient de courage, s’ils voulaient vraiment mettre des actes au bout de leurs idées, ils se rendraient à une évidence qu’ils refusent de voir : leur argumentaire est un suicide. Mais ils s’en moquent !

On distingue deux catégories de « leaders d’extrême-droite » :

 

1. Ceux qui, à la retraite de leurs activités professionnelles, jouent à être encore actifs.

Ils ne manquent généralement pas de talent, payent certainement de leur personne (au sens financier de l’expression), inspirent une empathie apparemment justifiée et participent sincèrement de la lucidité qui nous anime. Bref, ils sont benoîtement « honnêtes ». C’est mieux que l’inverse ? – A priori, oui. Leurs articles sont parfois virulents, souvent pertinents et bien écrits, mais toujours s’autocensurent-ils fiévreusement, de peur d’aller trop loin. « C’est mieux que rien » laissent-ils choir de leurs bouches molles. Pathétique ! De temps à autre, un collaborateur bénévole passe au travers des mailles de leurs filets et réussit à leur faire publier un papier écrit à l’acide chlorhydrique. La raison aidant (ils n’en sont pas tous dépourvus), cachant quand même leur museau sous l’honorabilité du signataire, ils le laissent passer en se mordant les lèvres. Le reste du temps, ils cultivent jalousement leurs jardins, tondent la pelouse, balayent les feuilles mortes et ratissent les allées, mais jamais ne plantent d’arbustes de peur que les arbres naissants leur porte ombrage. Aux anges, leurs abonnés ne tarissent pas de commentaires dithyrambiques. Hourra ! Certains osent même se répandre en discours laudatifs au Café du Commerce. D’autres excellent avec vaillance dans la résistance numérique (!) ou organisent des conférences érudites sur la géostratégie globale face à trois chats qui n’y entendent goutte. Bombant le torse dans la pénombre de leurs vestibules, ils sentent sur leurs fronts pousser les Lauriers de la Résistance. Et puis… avachis sur le canapé avec bobonne ou pépère, ils allument la télé et avalent le Journal de 20 Heures. Ils ont « résisté ».

On pourrait supposer que leurs activités ne sont pas néfastes « à la cause » ou même qu’elles entretiennent des braises incandescentes, voire en allument d’autres qu’on croyait éteintes. Très bien. Mais inconsciemment (je veux croire à leur inconscience et à leur niaiserie stratégique…) ils appuient des deux pieds sur la pédale de frein. Par peur panique d’aller au fond des choses, ils étouffent ainsi l’énergie de tous ces Fils et Filles de France qui se disent « C’est bien beau tout ça. Mais… qu’est-ce qu’on fait ? ». Et de guerre lasse, nombre de Patriotes potentiellement mobilisables finissent par s’assoir sur le canapé devant la TV. Avec un verre de whisky pour noyer leur solitude. Alors que nous sommes si nombreux… C’est à pleurer !

Quand on craint les blessures et la mort, Messieurs, on ne va pas au combat. Et pour reprendre un aphorisme de Peter Ustinov, j’ajouterais que « La lâcheté s’appuie toujours sur de solides informations. »

Nous sommes loin de l’esprit du 11ème Choc dont la devise est « Qui Ose Gagne ».

2. D’autres chefaillons (bien plus pervers et dangereux, ceux-là !)

Toujours « de notre côté » – du moins en apparence – travaillent exclusivement le pré-carré étroit de leur clientèle. J’écris bien CLIENTÈLE. Certains se montrent purement et simplement islamophobes & laïcards. D’autres ne jurent que par le Rosaire même si devant la forfaiture de ce qui leur sert de pape, ils se tordent les mains à rompre leur chapelet. D’autres enfin se proclament ouvertement judéophobes 2, antisionistes voire (assez timidement quand même) antisémites 3. Quel courage ! Bien sûr encourent-ils parfois quelques sanctions judiciaires de principe. Mais, sans compter les « cagnottes » qu’ils sollicitent… quelle pub ! Et, s’occupant à tailler leurs rosiers quand la maison brûle, ils se prêtent complaisamment à des alliances sulfureuses avec les islamistes 4. Bravo les stratèges !

Pourquoi donc gaspiller toute cette énergie contrerévolutionnaire ?Parce que chez ces gens-là, Monsieur « On est raisonnable. Et puis… on est sérieux ! » Pour les uns. Ou bien « On joue l’méchant. Et l’dur-à-cuire. » Pour les autres.

Pour ces raisons, j’accuse tous ces leaders de SABOTAGE. Involontaire pour la plupart peut-être, mais « sabotage » quand même.

Une exception parmi fort peu – L’un de ces « leaders d’extrême-droite » pourtant, dont le sourire bonhomme et toujours bienveillant cache sa peine devant le désastre, a le mérite d’en faire la Synthèse. Un effort à suivre et à soutenir.

 

 

Notes:

[1] Fondateur et président de Terre & Peuple.

[2] Les personnes qui osent me lire savent l’aversion que j’éprouve pour tous ces mots en « – phobe ». Il serait sémantiquement plus juste de parler d’islamo-réfractaires ou de judéo-réfractaires.

[3] « Antisémite » : un mot qui ne veut rien dire, inventé par les Dreyfusards à l’époque de l’affaire du même nom, qui trahit son antinomie structurelle. Un oxymore concentré en un seul mot ! – Tour de force linguistique, n’est-ce pas ? Depuis lors, utilisé comme Sainte Imprécation propre à clore tout débat.

[4] Mot de novlangue désignant les musulmans. Allusion aux musulmans pratiquants intégristes et non aux personnes nées d’une civilisation gangrénée par l’islam.

 

 

À paraître prochainement…

  Deuxième partie : Un serpent a piqué la Liberté

  Troisième partie : Le sursaut identitaire et patriotique

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