Par Aymeric Belaud
Selon l’INSEE, en 2017, 44 % de la hausse de la population française provenaient des immigrés. Nicolas Lecaussin titrait dans nos colonnes à ce sujet : Le « grand remplacement » est-il réel ? Une étude récente confirme la part toujours plus importante de l’immigration dans notre pays.
L’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID) vient de publier une note choc sur l’immigration en France et son impact sur la démographie. Se basant sur une étude de France stratégie (organisme rattaché au Premier ministre) intitulé « L’évolution de la ségrégation résidentielle en France de 1968 à 2017 », l’OID démontre ce qui ne relève plus d’un fantasme mais bien d’un fait établi. Sans parler de « Grand Remplacement », la France fait face à un basculement démographique historique. Un chiffre pour l’illustrer : en 2018, 31.4 % des enfants nés en France ont au moins un parent né à l’étranger.
Des enclaves étrangères en Ile-de-France ?
L’immigration touche particulièrement l’Ile-de-France, et ce depuis plus de 50 ans. C’est ce que montre Patrick Stefanini dans son livre Immigration. Ces réalités qu’on nous cache. La surreprésentation des populations d’immigrés et de descendants d’immigrés dans certaines villes peut notamment s’expliquer par l’inégale répartition des immigrés sur le territoire. En 2016, le nombre d’étrangers détenteurs d’un titre de séjour ou d’une autorisation provisoire de séjour en cours de validité en Ile-de-France (région qui rassemble 18,8% de la population française) s’élevait à 1 364 170, soit 44% du total des étrangers en situation régulière en France métropolitaine. Si l’on affine encore plus les données, on voit aussi que cette répartition est inégale au sein des départements de la région parisienne : la Seine-Saint-Denis en compte à elle seule 17 %, le plus fort taux, alors qu’elle n’héberge que 2 % de la population métropolitaine. Le « 93 » accueille 10 % des ressortissants africains présents sur le territoire métropolitain. En comptant les migrants illégaux, les chiffres seraient encore plus impressionnants. La Seine-Saint-Denis est un véritable « ghetto » d’immigrants.
La note de l’OID confirme ces chiffres et met en lumière le basculement démographique de Paris et de la Seine-Saint-Denis. Dans la capitale, certains arrondissements sont plus touchés que d’autres par ce phénomène. Ainsi, en 2017, les enfants d’immigrés extra-européens représentaient 50% des 0-18 ans dans le XIXe arrondissement, 43% dans le XVIIIe ou encore 42% dans le XXe alors qu’ils ne sont qu’entre 10 et 20 % dans les 5, 6, 7, 8 et 9e arrondissements. Dans certains quartiers, les chiffres ont explosé. A Clignancourt / Porte de Saint-Ouen (XVIIIe), 72 % des 0-18 ans sont issus de parents immigrés extra-européens ; à Stalingrad / avenue de Flandre (XIXe), ils sont 71%.
La progression de la natalité extra-européenne a été continue pendant les trois dernières décennies, de 1990 à 2017 : 25 points en moyenne dans toute l’agglomération parisienne.
En Seine-Saint-Denis, ce basculement est encore plus marquant et concerne la quasi-totalité du département. A La Courneuve, 75% des 0-18 ans sont nés de parents immigrés extra-européens. Ou, pour le dire autrement et mieux comprendre l’ampleur du phénomène : 25 % des 0-18 ans sont nés de parents d’origines européennes. Le nombre d’enfants d’origine française est donc encore moindre…
A Villetaneuse et Clichy-sous-Bois, ce sont respectivement 73 % et 72 % des enfants qui sont nés de parents extra-européens. Les enfants immigrés ou nés de parents immigrés extra-européens sont majoritaires parmi les 0-18 ans dans plus de la moitié des communes de Seine-Saint-Denis en 2017. Là encore, on observe un accroissement du phénomène. A Pierrefitte-sur-Seine, la proportion de ces enfants a augmenté de 102 % entre 1990 et 2017.
Le remplacement de population touche aussi d’autres régions et villes de France
Dans l’aire urbaine de Limoges, ancien chef-lieu du Limousin, les enfants de parents immigrés extra-européens représentent 27,5% des 0-18 ans. En zoomant sur certains quartiers, ce taux monte jusqu’à 61 % ! En 1990, ils n’étaient que 10,2%. Dans le quartier de Corgnac / Val de l’Aurance, la hausse est de 262 % pendant la même période 1990-2017. Dans la ville de Panazol, proche de Limoges, ils étaient 1% en 1990 ; en 2017, c’est 15%.
Le phénomène est donc beaucoup plus récent dans les territoires qu’en région parisienne.
Autre exemple, celui de Rennes. Les enfants de parents immigrés extra-européens représentent 22,8% des 0-18 ans vivant dans l’aire urbaine en 2017. Le taux monte à 51 % pour le quartier du Blosne, et à 50 % pour Villejean / Beauregard.
En 2016, la Bretagne n’accueillait que 1,6 % du total des étrangers en situation régulière en métropole, alors que la région comptabilise 5,1 % de la population de notre pays [2]. Il semble donc que les populations immigrées aient une préférence pour les grandes villes régionales.
Comment expliquer ce phénomène ?
L’Observatoire de l’immigration et de la démographie répond au « pourquoi du comment » en deux mots : immigration et fécondité. Le nombre d’étrangers arrivant en France est très élevé, chaque année, et cela depuis des décennies. En 2019, 469 000 étrangers se sont légalement installés en France. Il faut également ajouter le nombre de migrants illégaux, estimé selon Patrick Stefanini à 900 000. Il constate aussi que depuis 2000, le nombre d’immigrés qui résident en France a augmenté de 43 %.
Ces immigrés, légaux et illégaux, font des enfants en France. Et plus que les Français. Le nombre de naissances d’enfants dont au moins un parent est étranger a progressé de 63,6% et de 43% pour deux parents étrangers, alors qu’il a diminué de 13,7% pour deux parents Français selon l’OID. Les femmes immigrées ont d’ailleurs un taux de fécondité de 2,73 enfants par femme, contre 1,9 pour les Françaises, selon François Héran, professeur de démographie au collège de France.
Comment résoudre le problème de l’immigration en France ?
Toutes ces données prouvent que le remplacement de population non seulement est une réalité, mais s’accélère depuis quelques années. D’autant plus qu’elles ne sont pas vraiment complètes : elles ne tiennent pas compte de la « troisième génération », c’est-à-dire des enfants nés de grands-parents immigrés extra-européens, dont beaucoup sont de nationalité française aujourd’hui. Est également exclue de cette étude l’immigration illégale, estimée en Seine-Saint-Denis entre 8 et 20 % de la population du département selon un rapport parlementaire !
Alors, comment à la fois résoudre le problème d’une immigration incontrôlée et endiguer ce phénomène de remplacement dans certaines grandes villes et banlieues françaises ?
Il faudrait d’abord connaître réellement les caractéristiques de toute la population nationale pour pouvoir étudier correctement le phénomène. L’IREF se déclare donc favorable à l’instauration de statistiques ethniques, comme en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis. La démographe Michèle Tribalat les considère comme « indispensables à la connaissance ».
Il faudrait aussi mettre un terme à l’Etat-providence, véritable pompe aspirante de l’immigration. Le nombre de bénéficiaires de l’aide médicale d’Etat (dispositif réservé aux étrangers en situation irrégulière) a augmenté de 128 % entre 2001 et 2018 ! La Seine-Saint-Denis, l’un des départements les plus pauvres, où nous l’avons vu la concentration d’immigrés est la plus forte, comptait 85 000 bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) en mars 2020, pour environ 1,6 million d’habitants. Le coût du social y est tellement important que c’est l’Etat qui versera le RSA aux bénéficiaires, alors que c’est pourtant une compétence du département.
Répétons-le, encore et toujours : le travail, le respect de la France et la responsabilité individuelle doivent remplacer les largesses de l’Etat providence afin de faire comprendre aux immigrés que la France se mérite. C’est à eux de s’adapter à la France et non pas à la France de s’adapter à eux.
Voici donc une liste non-exhaustive de mesures qu’un gouvernement pourrait prendre afin d’instaurer une immigration de travail choisie et réussie, et ainsi endiguer le remplacement de population.
- Fixer des quotas d’immigration par pays et par métier, en collaboration avec les branches professionnelles. C’est ce que font le Canada, l’Australie, la Suisse et, depuis le 1er janvier 2021, le Royaume-Uni : l’« immigration choisie ». Ces quotas seraient votés chaque année par le Parlement et ne devrait pas excéder 100 000 entrées par an.
- Supprimer l’Aide médicale d’Etat, ou a minima, la limiter aux seuls cas d’urgence et de contagion, comme nos voisins européens.
- N’accorder de prestations sociales qu’après cinq ans de résidence en France et les suspendre en cas de refus d’emploi ou de formation. Dans une France appliquant l’allocation unique proposée par l’IREF, cette dernière ne serait délivrée qu’aux étrangers travaillant et payant des impôts en France, cinq ans après leur arrivée sur le territoire.
- Durcir les conditions du regroupement familial. La personne qui fait venir sa famille en France devra en prendre en charge le coût financier (aucune aide sociale).
- Durcir les conditions d’obtention d’un titre de séjour. Le simplifier en créant un titre de séjour unique, d’un coût de 500 € par an par exemple. Cette simplification et le prix du titre permettront de couvrir une partie des frais de l’administration en charge de l’immigration.
- Plafonner les allocations familiales versées aux étrangers, à 3 enfants par exemple, ou les remplacer pour tous par un abattement sur l’impôt sur le revenu.
- Durcir l’accès à la nationalité française, en allongeant notamment le délai de présence sur le territoire pour obtenir la nationalité de 5 à 10 ans, comme en Suisse. Un immigrant arrivé illégalement en France ne pourra pas devenir Français.
- Multiplier les accords avec les pays étrangers pour pouvoir expulser plus facilement et plus rapidement tout immigrant entré illégalement sur le territoire.
- Expulser tout demandeur d’asile si sa demande est rejetée ( ce qui n’est pas appliqué en réalité) et éviter qu’un demandeur n’abuse de recours judiciaires répétés.
Expulser dans son pays d’origine tout criminel ou tout délinquant multirécidiviste étranger et si nécessaire déchoir les binationaux de leur nationalité française. (21 % des détenus en prison sont étrangers.) - Dénoncer les accords passés avec les pays du Maghreb, dont les ressortissants bénéficient d’avantages injustifiés par rapport aux autres étrangers.
- Établir une liste des pays à risque, et limiter strictement l’immigration en provenance de ses pays à des cas très spécifiques.
L’application de ces mesures devrait réduire l’immigration en France, et ferait partir du territoire de nombreux étrangers non-assimilés qui profitent du système social. L’immigration doit être raisonnée et méritée. La France ne doit être une terre d’accueil que pour ceux qui l’aiment et veulent contribuer à son économie.