Le billet de Cédric de Valfrancisque

« …La femme est supérieure à l’homme dont elle partage les peines, double les joies mais triple les dépenses et quadruple les bagages… » (Dicton populaire « revisité »).

« Traduction du mot « Schiappa » : une nullité ; un cancre ; quelqu’un de peu doué » (Dictionnaire franco-italien).

Ainsi donc, Madame, je découvre que votre patronyme « Schiappa » voudrait dire « Nullité » en langage transalpin ? Pour une fois, il n’y a pas tromperie sur la marchandise, et pourtant souffrez que je vous nomme « Olympe de Gourde » ; ce sera comme un contre-hommage à celle qui fut la mère du féminisme : Olympe de Gouges. Car, à y bien regarder, il y a moult similitudes entre cette pétroleuse révolutionnaire et vous.

Olympe avait les dents longues, la cuisse légère et l’envie de « péter plus haut que son QI ».

Elle se fit appeler Olympe de Gouges, mais en réalité elle se nommait Marie Gouze, fille d’un boucher de Montauban. C’est dans cette ville qu’elle naquit le 7 mai 1748.

À l’âge de 17 ans, on la marie à un traiteur parisien de 30 ans son aîné, Louis-Yves Aubry, officier de bouche de l’Intendant de Montauban (et client de la boucherie des Gouze).

Quelques mois plus tard, la jeune femme donne naissance à un fils, Pierre.

Son mari meurt en 1766, emporté par une crue du Tarn. Rien ne la rattachant à Montauban, elle rejoint sa sœur aînée à Paris. Au début des années 1770, elle y vit avec son fils et en profite pour changer de nom : adieu donc Marie Gouze, ce patronyme roturier, bonjour Olympe de Gouges !

Elle devient la maîtresse de Jacques Béatrix de Rozières, directeur d’une grosse compagnie de transports militaires, et fort riche. Lorsqu’il lui propose de l’épouser, elle refuse.

Grâce à la fortune de son amant, elle put mener un train de vie dispendieux de grande bourgeoise. Elle figurait, dès 1774, dans l’« Annuaire des personnes de condition » (1).

Elle mène une existence « aussi luxueuse que galante » de manière ostentatoire, et acquièrt une réputation de courtisane entretenue par les hommes. Puis elle s’essaie à l’écriture, comme vous le fîtes vous-même, Madame, en faisant scandale et en défendant « la diversité ».

Une pièce, imprégnée d’utopie humaniste, la rendit célèbre : « L’esclavage des noirs, ou l’heureux naufrage ». À la fin de l’année 1790, elle écrivit une autre pièce sur le même thème, « le marché des noirs ». En plus de ces deux pièces antiesclavagistes, elle publia en 1788, des « Réflexions sur les hommes nègres », livre dans lequel elle écrivait : « L’espèce d’hommes nègres m’a toujours intéressée à son déplorable sort… ». De nos jours, les bobos disent en gros la même chose !

J’y vois, Madame, un parcours proche du vôtre : vous êtes la fille d’un militant trotskiste lambertiste, et d’une ancienne militante syndicale, également trotskiste.

Vers 17 ans, en rébellion contre son père, vous préparez le concours de la gendarmerie. Puis, après votre bac, vous glandez un an à la Sorbonne, et vous vous inscrivez en cours du soir dans une école de communication tout en travaillant dans une agence de « Pub ». Vous finirez par obtenir une licence de communication par « validation des acquis » (2) auprès de l’université de Grenoble.

Vous voilà, certes au rabais, diplômée d’études supérieures. La terre ne vous porte plus !

Et en 2001 vous faîtes un premier mariage « éphémère, avec un homme de droite », avant d’épouser, en 2006, un consultant en ressources humaines, de gauche bien sûr.

Votre vie de « mère de famille active et débordée », vous laisse cependant le temps d’écrire.

Vous publiez : « Pas plus de 4 heures de sommeil » (Stock, 2014) « Marianne est déchaînée » (Stock, 2015), « Les Lendemains avaient un goût de miel » (Editions Charleston, 2017). Et « Si souvent éloignée de vous (lettres à mes filles) » (Stock, 2017) ainsi que plusieurs essais sur le féminisme, dont « Le deuxième sexe de la démocratie (2018) ». Comme vous êtes devenue, dès 2014, une femme politique, on est en droit de s’interroger : quand trouvez-vous le temps de travailler vraiment ?

Mais revenons à Olympe de Gouges. En octobre 1792, grâce à Condorcet et son épouse (née Sophie de Grouchy), elle rejoint les Girondins.

Elle se dit républicaine, mais comme plusieurs de ses amis, elle ne souhaite pas la mort de Louis XVI. Ceci n’en fait pas pour autant une sainte car le 18 janvier 1793, elle écrira (3) :

« Le fils de Louis Capet est innocent, mais il peut prétendre à la couronne, et je veux lui ôter toute prétention. Je voudrais donc que Louis, que sa femme, ses enfants et toute sa famille fussent enchaînés dans une voiture et conduits au milieu de nos armées, entre le feu de l’ennemi et notre artillerie. Si les brigands couronnés persistent dans leurs crimes, et refusent de reconnaître l’indépendance de la république française, je briguerai l’honneur d’allumer la mèche du canon qui nous délivrera de cette famille homicide et tyrannique ».

On voit qu’on a affaire à une femme imprégnée d’humaniste maçonnique !

Olympe de Gouges est célèbre pour avoir rédigé une « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne », dans laquelle elle affirmait l’égalité des droits – civils et politiques – des deux sexes.

Mais elle demanda aussi l’instauration du divorce, qui fut finalement adopté par l’Assemblée Législative le 20 septembre 1792. Elle voulait également la suppression du mariage religieux, et son remplacement par une sorte de contrat civil signé entre concubins : le « PACS » avant l’heure !

Elle plaida aussi pour un « impôt sur les riches ». Dans les « Remarques patriotiques », elle préconisait une panoplie d’impôts sur les signes extérieurs de richesse.

Nul doute que, sous Micron, elle aurait obtenu, comme vous, un secrétariat d’État, peut-être même un ministère régalien car elle n’avait pas, Madame, votre passé sulfureux.

En effet, vos premiers essais d’« écrivaine » méritent qu’on s’y attarde un peu :

En 2010, vous publiez, dans une collection de vulgarisation des pratiques sexuelles, « Osez l’amour des rondes » (Editions La Musardine).

Mais vous publiez aussi, sous le pseudonyme de « Marie Minelli », quelques livres cochons :

« Les filles bien n’avalent pas » – le titre se suffit à lui-même ! – « Sexe, mensonges et banlieues chaudes » en 2014, « Osez la première fois » et « Osez les sexfriends » en 2016.

Le site Atlantico vous qualifie, à l’époque, de « reine des salopes ». Pour ma part, Madame, je n’ai pas lu vos œuvres. Je ne me permettrai donc pas de hiérarchiser les cochonnes – Emmanuelle Arsan, Pauline Réage, Catherine Millet, etc… – qui vous ont précédées.

Et puis, la langue française vous doit beaucoup ! N’avez-vous pas inventé le « féminicide » ?

Grâce à vous, demain, on ne parlera plus de crime homophobe mais d’« inverticide ».

Fini l’épouvantable mot « ratonnade », parlons d’« arabicide ». Les Végans pourront partir en bataille contre les pécheurs du dimanche et leurs « goujonicides » ; s’en prendre aux amateurs de corridas et aux « tauricides ». Hélas, ces gens-là n’osent pas (ou ne veulent pas ?) attaquer l’Islam, il y a peu de chances pour que l’Aït-el-Kébir soit dénoncé comme un odieux « moutonicide ».

Je ne vous souhaite pas la fin d’Olympe de Gouges : dans cette époque folle, elle fut arrêtée par les Montagnards le 20 juillet 1793, et déférée le 6 août 1793 devant le tribunal révolutionnaire.

Pour fuir l’inconfort de la prison, en octobre suivant, elle mit ses bijoux en gage au Mont-de-Piété et obtint son transfert dans une sorte de « prison pour riches » (4).

Traduite devant le tribunal révolutionnaire 48 heures après l’exécution de ses amis girondins, elle fut condamnée à la peine de mort. Dernière ruse : elle se déclara enceinte, mais Fouquier-Tinville décida que le jugement était exécutoire. Devant la guillotine, elle s’écria :

« Enfants de la Patrie vous vengerez ma mort ». Elle avait 45 ans.

Les chiens ne faisant pas des chats, son ordure de fils, l’adjudant général Aubry, par peur de finir comme elle, la renia publiquement dans une « profession de foi civique ».

Et le procureur de la Commune de Paris, Pierre-Gaspard Chaumette, déclara :

« Cette virago, la femme-homme, l’impudente Olympe de Gouges qui la première institua des sociétés de femmes, abandonna les soins de son ménage, voulut politiquer et commit des crimes… elle a été anéantie sous le fer vengeur des lois. Et vous voudriez l’imiter ? Non !… Vous ne serez vraiment intéressantes et dignes d’estime que lorsque vous serez ce que la nature a voulu que vous fussiez. Nous voulons que les femmes soient respectées, c’est pourquoi nous les forcerons à se respecter elles-mêmes. »

Et dire qu’il y a encore des imbéciles pour oser défendre la furie révolutionnaire !

Olympe de Gouges avait tous les culots, quelques talents, et des idées bien arrêtées. Vous en êtes, Madame, la triste héritière mais une bien pâle copie.

Certains sites de la Fachosphère vous ont surnommée « La dinde Schiappa ». C’est faire injure à ce volatile, stupide mais bien dodu, qui fait la joie des familles à Noël. Cet animal n’a pas mérité qu’on vous compare à lui, pas plus que la guenon ne mérite qu’on la compare à la dame Taubira.

De la dinde, je vous concède la rondeur, mais vous avez le QI d’une huître ou d’un bulot, et la voix crispante d’une pintade.

Olympe de Gouges était une poule de luxe. Vous n’êtes, Madame, qu’une des nombreuses volailles de la (basse) cour de Micron. Ce petit homme narcissique et mégalomane aime à s’entourer de bouffons, de larbins serviles et d’incapables qui ne risquent pas de lui faire de l’ombre.

Votre place auprès de lui est donc parfaitement légitime !

Notes :

1)- Sorte de « Bottin mondain » avant l’heure.

2)- Validation des Acquis de l’Expérience (VAE).

3)- Soit quelques jours avant l’exécution de Louis XVI (le 21 janvier 1793).

4)- Où elle eut, dit-on, une liaison avec un des prisonniers. Catin jusqu’au bout !

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