gilets jaunes Saint Gilles Béziers Bordeaux

 

Ça bloque à Saint Gilles (Paule 30)

 

Samedi 17/11, nous étions 400 manifestants répartis en trois endroits stratégiques de notre commune :
– entrée du pont, 
– sortie de la ville
– Intermarché

Dimanche, c’est le centre commercial NETTO qui a reçu la visite des « gilets jaunes »
Beaucoup de jeunes avec lesquels nous avons eu des contacts intéressants mais aussi des hommes et femmes de tous âges, majoritairement des travailleurs, quelques retraités, des conseillers municipaux venus nous soutenir (élections obligent…)

Tous se plaignent de difficultés de plus en plus grandissantes, de fins de mois de plus en plus difficiles, ils sont obligés de pratiquer le grappillages (1) et quand on en arrive là c’est que la situation n’est pas très brillante)

Pas de violences si ce n’est verbales – très rares – à part 2 intrus, toujours eux, toujours les mêmes qui rouspètent ainsi qu’un individu auquel on a conseillé de retourner dans son pays où il n’aurait surement pas ces inconvénients à supporter.

Lundi, les lieux de rendez-vous évoluent :

c’est à l’autre entrée de la ville, celle allant à Nîmes au Pont de Bache
– station-service route d’Arles,

– Intermarché

L’après-midi nous sommes allés prêter main forte à des camarades :
A Intermarché, on m’a signalé deux ou 3 violences : un véhicule a voulu forcer le barrage,
un autre énervé a sorti un fusil, mais les gendarmes l’ont tout de suite mis hors d’état de nuire.

Il faut reconnaître que nos amis gendarmes nous ont bien soutenus et aidés à garder le cap,
nous avons apprécié.

ET POUR TOUJOURS VIVE LA FRANCE COMBATTANTE

 

Bordeaux : on fait les ponts (François 33)

 

La paisible Bordeaux a été bloquée par les gilet jaunes. Pendant 24h, les révoltés fiscaux ont tenu les 2 principaux ponts de la rocade bordelaise, le Pont d’Aquitaine, au nord, et le pont François Mitterrand au sud. Les principaux péages autoroutiers, Virsac, Saint Selves et plus au sud Marmande étaient investis par des manifestants qui filtraient ou bloquaient la circulation. Et, chose extraordinaire dans une ville qui a plébiscité Macron à la dernière présidentielle, plusieurs milliers de manifestants en jaune sont partis de la place de la République, tout près de la Mairie si macronienne de Juppé, pour défiler, longuement, en passant par la très gauchiste place de la Victoire jusqu’au pont Jacques Chaban Delmas. Un parcours très symbolique, pour des résistants fiscaux que de se diriger vers le Pont Chaban Delmas, grand résistant bordelais, compagnon de la Libération et maire de Bordeaux.

Étonnant ce brusque réveil des aquitains, qui sont, par nature, plutôt modérés. La révolte, était totalement désorganisée mais déterminée. La mobilisation a commencé avant le 17 novembre, par des tours de chauffe sur les péages et des réunions tenues sur des parkings de supermarché, dans des dizaines d’endroit, à l’initiative de personnes totalement inconnues, sans concertation. Elle s’est développée toute la journée du 17, et ne voulait plus s’arrêter. Les points stratégiques, les ponts sur la Garonne, les principaux péages, ont été tenus toute la nuit du 17 au 18. Une solidarité, entre bloqueurs, automobilistes et même avec les forces de l’ordre est apparue. On a vu, à plusieurs endroits, des policiers enlever leur casque et lever leur bouclier… Au matin est arrivée le renfort des routiers. Et surprise, pas que celle des routiers français, mais aussi celle des espagnols, des portugais, des bulgares… Des tracteurs sont venus s’ajouter sur les blocages. On ne circulait plus sur la rocade.

Tard dans la nuit de dimanche soir, les premières racailles sont arrivées. Rodéos de motos, roue arrière etc… Une partie des gilets jaunes s’est alors retirée, ne voulant pas être associés à ces comportements.

Le lundi 20 à 8h, le Préfet a fait charger les nouveaux CRS qui avaient été déployés. Le pont a été investi par la police. Bien que celle-ci ait bloqué l’accès du Pont d’Aquitaine, les gilets jaunes l’ont réinvesti, 3 fois dans la journée. Y a-t-il bienveillance de la police ?

Ce matin, mardi, le Pont d’Aquitaine n’est plus bloqué, ni le Pont Mitterrand. Mais le péage de Virsac est en flamme. L’autoroute de Paris est donc bloquée. Les policiers et l’armée sont déployés pour assurer le contrôle des points de passage.

Mais les gilets jaunes sont déterminés à continuer. Les mots d’ordre sont différents. Vendredi ce sont les dépôts d’essence et les stations-service qui sont visés, et les gilets jaunes participeront au « black friday » sous forme d’un blocage des centres commerciaux.

La révolution de 1789 a commencé sur une question fiscale. Comme le disait un manifestant, Macron ne doit pas oublier qu’en France on a raccourci un roi.

 

A Béziers ville rebelle comme disent certains (Gégé 34)

 

Samedi 17/11, de bonne heure (6 heures) déjà beaucoup de gilets jaunes, ambiance bon enfant. Blocage du péage à Béziers ouest, juste une entrée et une sortie. L’après-midi fermeture complète du péage, même une moto ne passait pas. Toujours l’après-midi, barrage de l’autoroute dans le sens nord-sud, installation de quoi faire ce barrage (arbres morts, pneus, palettes, cônes de chantier, et tout ce qui tombait sous la main. Après environ une heure et demie d’arrêt de la circulation, un gendarme s’approche et nous dit : « le procureur vous donne cinq minutes pour libérer la voie ». Ah bon !! Il peut attendre longtemps ce procureur. Mais dans l’autre sens, sud-nord, on voit au loin des gyrophares, merde alors, les CRS. Mais bon, on ne va pas se barrer comme des lapins. Neufs fourgons et un car de CRS, contre une centaine de gilets jaunes, peut-être plus. Donc gazage en règle (lacrymo, putain ça pique les yeux) mais bon, on en a vu d’autres, et ce n’est pas fini. Quand je suis parti, les collègues avaient déjà constitué un autre barrage un peu plus loin puisque que je voyais les camions de nouveau arrêtés. Rendez-vous demain et les jours suivants. Macro con démission.

J’ajouterai que les gendarmes nous soutenaient, on plaisantait avec eux. La journée de dimanche s’est passée sous la pluie. Deux incidents ont eu lieu, un « caisseux » (automobiliste dans le langage motard) a voulu passer en force, là les gilets jaunes ont occasionné quelques dégâts sur sa bagnole pourtant récente. Un « poids lourd » excédé a aussi voulu passer en force : aucune victime mais le gars « pressé » a passé plus d’une heure avec les gendarmes.

Lundi matin, on est plus nombreux ; barrage filtrant à la sortie de l’autoroute, et au péage, récupération de tous les tickets d’autoroute des gens qui sortaient à Béziers ouest, (environ 400 tickets à midi), donc un certain manque à gagner pour Vinci. J’y retourne demain. Le boulot attendra. Le mouvement doit durer.

 

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