trump6

L’Editorial de la Ligue (AB et RR)

Le verdict des urnes de l’élection américaine est sans appel, le peuple a voté pour le candidat « anti système », le rejet de la mondialisation, cette dictature de l’uniformité d’un homme moderne devenu apatride et sans identité. A l’analyse à froid on constate que, contrairement à ce qu’on nous a rabâché, le vote des femmes n’a pas échappé au candidat républicain, bien au contraire puisqu’il arrive en tête avec 63 % dans l’électorat féminin blanc, que les hispaniques et les asiatiques ont voté pour chacun des deux camps de la même façon que lors des précédentes élections et que les afro-américains se sont beaucoup moins mobilisés pour la candidate Clinton.

        Pour tous les opposants et résistants au nouvel ordre mondial, quelle ne fût notre délectation à la vue des mines déconfites de la racaille bien-pensante ravagée par un séisme politique qui n’était pas sans nous rappeler les visages dévastés des ennemis du populisme, partisans de Lionel Jospin au soir du premier tour de l’élection présidentielle française de 2002.

        Mais, nous devons rester prudent sur un parallèle éventuel avec l’élection prochaine de 2017 en France car la victoire de Donald TRUMP est spécifique à la culture politique américaine. Néanmoins, cette victoire du candidat « populiste » ou dit « d’extrême droite » contient des éléments extrapolables à l’ensemble des pays européens confrontés aux maux de la mondialisation, comme l’a été la grande Bretagne avec le BREXIT.

        Les axes de campagne martelés par  Donald Trump au fil de ses discours et qui ont assuré son succès, peuvent être classés en trois chapitres qui laissent percoler comme un parfum identitaire, car échapper au classement manichéen des “empires du bien et du mal” laisse place à la grande espérance pour les peuples de pouvoir disposer d’eux-mêmes.

Les relations extérieures : rejet d’un interventionnisme débridé en particulier concernant l’Ukraine et la Syrie, ré-examen des traités (OTAN, TTIP, ONU, COP 21), attitude pragmatique vis à vis de la Russie… (1)

Défense de l’identité : rejet du mondialisme, projet de remigration massive des étrangers en situation irrégulière, surveillance renforcée des islamistes

Préférence nationale : lutte contre les délocalisations, ré industrialisation du pays, engagement en faveur des classes moyennes, rejet des élites

        Ce rejet des élites par les classes moyennes, exposé par le géographe français Christophe GUILLY se retrouve dans l’analyse du vote américain où l’on constate une opposition bien marquée entre les grandes agglomérations « mondialisées » et le reste du pays, ce que GUILLY nomme « la périphérie ». Si l’on veut s’amuser un peu en appliquant la « recette de l’omelette » à l’élection américaine, on constate que si l’on enlève à l’est l’Etat de new-York et à l’ouest l’Etat de Californie, le pourcentage de Trump dépasse les 60 % dans le reste de l’Union.

        Nos élites nous donnent une représentation plus simpliste de la traduction de ce vote populiste au travers de Nicolas SARKOZY qualifiant cet électorat de « ploucs » ou encore de « sans dents » pour François HOLLANDE. En extrapolant cette médisance, il ne fait aucun doute que l’ensemble de la population du « Bayou » (2) ait voté TRUMP !!!

        Comme à l’accoutumée, les Torquemada de la bien-pensance nous présentent le vote « TRUMP » comme un « vote blanc » et « raciste »  nous servant l’éternelle ritournelle du vote contestataire en occultant une fois de plus la réalité. Au cours du siècle dernier (le XX°), les classes moyennes ont choisi le capitalisme contre le communisme en se soumettant ainsi aux classes dominantes pour obtenir entre autre les progrès sociaux de l’après guerre, ou bien l’accès à la propriété (la fameuse Maison Phénix des années 70 pour la France). A partir du moment où le communisme ne fût plus une menace, le grand capital a mis au rebut les classes moyennes et, dans sa forme brutale et prédatrice, a décidé de les remplacer par un nouvel lumpenprolétariat de substitution issu des pays du tiers monde.

        Mais cette fois, le candidat du peuple abandonné, des pauvres, des petits blancs, des vrais gens, des laissés pour compte, a fait voler en éclat le plafond de verre et se retrouve à la tête de la première puissance mondiale… à la stupéfaction générale. Ah ! Ces « salauds de pauvres » de la périphérie ont osé voter contre les élites auto-proclamées et veulent reprendre en main leur destin face aux désastres induits par la mondialisation.

        Le constat de cette « révolution culturelle en marche », c’est qu’une partie de l’électorat populaire entre en résistance face au chantage des nervis de la pensée unique dont la maxime lancinante est « Nous ou le Chaos! ». Notons, également que cette réaction populaire au travers des élections se traduit bien souvent soit de manière passive par l’abstention, ou de manière active en votant pour le candidat « anti système ». Ce phénomène est d’autant plus fort que le candidat du « peuple d’en bas » s’est abstenu de déclarations susceptibles de rebuter les électeurs comme nous l’avons pu constater en Autriche.

        L’élection américaine démontre que tout est possible pour le « triomphe de la volonté » populaire et, bien évidemment, nous ramène à l’hypothèse de Marine LE PEN à l’Élysée en 2017. Tous les pronostics indiquent qu’elle sera qualifiée au premier tour tour de la présidentielle mais qu’elle se heurtera encore et toujours au second tour au front républicain du « tout sauf le PEN » même s’il est non-dit. D’ailleurs, il semblerait que les « beaufs » de gauche se préparent activement à cette hypothèse en choisissant par avance le candidat de droite ou du centre qui devrait l’affronter pour éviter de se pincer le nez en devant voter SARKOZY le cas échéant.

        Cependant cette élection a aussi démontré que le verre pouvait se fissurer, puis éclater car si l’on met en parallèle la pauvreté du débat des primaires de la « droite ou du centre », aucun des « sept samouraïs » n’apporte de réponse concrète aux problématiques des questions du quotidien des français alors que ces candidats ont été déjà été à des postes clef du Pouvoir (Président, premiers ministres, ministres …). Le peuple de la « France d’en bas » a bien compris qu’avec ces candidats, le système qu’il rejette en masse ne fera que perdurer et qu’il n’y aura aucun changement.

        Par conséquent, l’hypothèse d’une situation à l’américaine n’est plus exclue dans les mois à venir, sans compter sur l’aggravation de la situation actuelle (forte probabilité d’attentats de masse, violences urbaines, islamisation agressive, chômage, taxation de la propriété, etc ) qui pourrait bien conduire à un bouleversement et à une recomposition du paysage politique français conduisant la candidate de “l’anti-système” à l’Élysée.

        Toutefois, le “système” n’est pas mort et les mondialistes “à la Soros” se préparent à défendre bec et ongles, la “machine à détruire les peuples”.

Nota:

(1) Un général congolais désirant garder l’anonymat a déclaré au “Monde Afrique” : « Trump prône une politique de non-ingérence dans les affaires des autres Etats. Il va faire des Etats-Unis sa priorité. Clinton et Obama étaient des véritables leaders hégémoniques ». Quant au porte-parole du gouvernement à Kinshasa, Lambert Mendé il déclarait : « Nous sommes des souverainistes. L’administration démocrate (U.S) a voulu nous gérer comme une province américaine, ce qui nous déplait fortement. Ses actions unilatérales, comme imposer des sanctions à des officiels congolais pour des problèmes de politique intérieure, donnent une impression de colonialisme. Nous exigeons désormais que ces sanctions soient levées. »

(2) Contrée de la Louisiane
Faites connaitre notre site, partagez !