La fusée Ariane

PLAN

 – Première partie : Les deux conceptions de la souveraineté
– Deuxième partie : L’Europe comme absence de substance politique

– Troisième partie : La subsidiarité européenne, réponse au mondialisme

 

Troisième partie : la subsidiarité européenne, réponse 

au mondialisme

 

        La Subsidiarité exige que l’autorité supérieure intervienne dans les seuls cas où l’autorité inférieure est incapable de le faire. C’est ce que l’on appelle « le principe de compétence suffisante ».

        Chantal Delsol, dans un article du Figaro en date du 31 mars 20005 remarque : « le principe de subsidiarité a été transformé en principe d’efficacité, c’est-à-dire en un principe jacobin, donc retourné en son contraire ». Dans l’Europe de Bruxelles, où une bureaucratie centralisatrice tend à tout réglementer par le moyen de ses directives, l’autorité supérieure intervient chaque fois qu’elle s’estime capable de le faire, avec comme résultat que la Commission décide de tout parce qu’elle se juge omni compétente. Dans ces conditions, l’autorité que conservent les échelons inférieurs n’est jamais qu’une autorité déléguée.

        L’idée de subsidiarité répond à la question : pourquoi l’autorité ? quelle finalité doit-elle servir ? quel rôle doit-elle jouer ?

        Pour les Peuples d’Europe, l’autorité vise à suppléer les manques des communautés ou des personnes libres, mais insuffisantes dans la poursuite de leur plein épanouissement.

La subsidiarité : un principe d’organisation politique éminemment démocratique

        Depuis les origines, les Peuples Européens s’emploient très fréquemment à réduire l’autorité au seul nécessaire. Les Fédérations et Confédérations de la Grèce ancienne s’organisaient déjà autour de l’idée suivante : chaque cité conserve sa liberté, son autonomie et ses droits propres, tandis que l’alliance n’est investie que des compétences nécessaires au bien-être et à la sécurité de l’ensemble.

        L’application du principe de subsidiarité requiert partout les mêmes conditions anthropologiques et philosophiques :

– la confiance dans la capacité des acteurs sociaux et dans leur souci de l’intérêt général,

– l’intuition selon laquelle l’autorité n’est pas détentrice par nature de la compétence absolue quant à la qualification et quant à la réalisation de l’intérêt général,

– et la volonté d’autonomie et d’initiative des acteurs sociaux, ce qui suppose que ceux-ci n’aient pas été préalablement brisés par le totalitarisme ou infantilisé par un Etat paternel.

        La tradition du principe de subsidiarité coïncide donc avec des traditions de liberté ou encore avec une volonté affichée de sortir d’une situation de sous-développement extrême de l’esprit d’initiative.

        C’est dans l’organisation fédérale que le principe de subsidiarité trouve, sur le plan strictement politique, sa plus significative expression. La question fondamentale pour toute constitution fédérale est celle du partage des compétences, c’est-à-dire jusqu’à quel point les instances de proximité peuvent accomplir les tâches qui les concernent, et en déduction, de savoir quelles tâches restent dévolues aux instances souveraines.

       Le Fédéralisme exclut toute concurrence d’instances souveraines au sein d’un même état : Il faudrait davantage parler d’autonomie. Exemple de l’article 30 de la Loi Fondamentale Allemande : « l’exercice des pouvoirs publics et l’accomplissement des tâches incombant à l’État appartiennent aux Länders, sauf dispositions ou autorisation contraire de la présente Loi Fondamentale ». Selon l’article 3 de la Constitution fédérale Suisse « Les cantons sont souverains en tant que leur souveraineté n’est pas limitée par la constitution fédérale, et comme tels, ils exercent tous les droits qui ne sont pas délégués au pouvoir fédéral ».

        Par principe, toute compétence appartient donc là aux Régions ou aux Cantons. C’est-à-dire que le pouvoir de régler les affaires du ressort de leur territoire ne réclame pas justification : il est évident en soi.

Une Europe fédérative face à une Europe rationaliste et centralisée

        La tradition fédéraliste traduit une mentalité spécifique. On se souvient que les romantiques allemands opposaient une Europe « chrétienne, allemande et fédérative » et une Europe « rationaliste, française et centralisée ».

        Face aux idéologies et théories globalisantes engendrées durant les deux derniers siècles, le principe de subsidiarité forme le pivot d’une pensée anti-systématique. Rejetant les recettes et les panacées – nationalisation, privatisation- et relativisant les doctrines – libéralisme classique, socialisme- il réclame d’accorder davantage confiance au jugement particulier et à la décision politique.

        Les deux grands systèmes politiques qui structurent la pensée politique depuis un siècle (le libéralisme et le socialisme) ont tous deux sacralisé une valeur relative : ici la liberté, là l’égalité. Autrement dit, ils ont fait l’erreur d’avoir attaché une importance excessive à une valeur unique, au détriment des autres.

        La liberté portée au pinacle, laisse se développer l’injustice et la misère. L’égalité portée au pinacle devient fossoyeuse des libertés.

        L’idée de subsidiarité s’inscrit, elle, dans une philosophie personnaliste. Pour nous, Ligue du Midi, il n’existe qu’une seule valeur sacrée : la dignité de la personne. La vocation de la politique consiste à dessiner les contours et à créer les conditions de cette dignité. Le bonheur, qui n’est rien d’autre que la dignité concrétisée dans l’existence, se nourrit de liberté, de justice et de bien-être, dans un équilibre improbable et qui reste toujours à redessiner.

        La politique est un art de l’équilibre et de la nuance : dès qu’elle systématise, elle détruit.

Conclusion

        Le principe de subsidiarité en appelle à la société civile pour l’accomplissement des tâches d’intérêt général. Or, parce qu’il est en crise profonde l’Etat devenu providentiel est anémié et en voie de dislocation. Il devient un risque majeur pour notre Civilisation. L’État en France abandonne une à une ses tâches d’intérêt général au lieu de les redéfinir.

        L’État Jacobin en France n’est pas devenu Girondin : il est simplement en cessation de paiement. Parce qu’il est aujourd’hui démissionnaire et non porteur d’un projet politique, il abandonne derrière lui un désordre qui n’a rien à envier à celui de l’Ultra-libéralisme.

        Le principe de subsidiarité suppose une redéfinition des rapports entre L’État et les citoyens. Pour La Ligue du Midi, la citoyenneté de participation doit se doubler d’une citoyenneté d’action. Agir ensemble ne constitue pas une condition d’appartenance, mais une capacité que les instances publiques se chargent de promouvoir et de seconder là où elle apparaît.

        La Ligue du Midi est un mouvement identitaire, patriote et citoyen. La Ligue du Midi représente et défend les hommes et les femmes victimes de la mondialisation, auxquels on impose le vivre-ensemble afin de détruire nos territoires.

        Nous proclamons notre attachement inaltérable aux libertés locales face aux diktats des commissaires européens. Nous défendons nos modes de vie locaux, nos traditions, notre patrimoine culturel.

        Nous voulons la relocalisation industrielle ainsi qu’une agriculture respectueuse des rythmes de la nature au service d’une alimentation saine pour tous nos compatriotes.

        La Ligue du Midi s’oppose au racket fiscal des institutions nationales et supra-nationales qui nous ruinent. Elle exige la préférence locale pour tous les marchés publics.

       Enfin, La Ligue du Midi exige la suppression des Conseils départementaux et leur remplacement par des Collectivités Territoriales Uniques adaptées à chaque configuration.
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