Le billet de François Jay

 

Heureux le propriétaire du 40, rue Lafontaine. Il a pu vendre sans être préempté par InCité ! Il a obtenu de son acheteur le prix qu’il demandait. Il n’a pas été spolié. Et pourtant le bar-restaurant- hôtel meublé correspondait en tout à ce que, officiellement, la mairie de Bordeaux combat : le logement indécent. L’habitat médiocre. 

 

Des chambres meublées minuscules

Imaginez, construites dans la cour, distribuées par un escalier en béton extérieur, une quinzaine de chambres minuscules ! Pas d’espace, peu de lumière, un vis à vis à moins de 2 mètres devant les fenêtres…

Indécent, minable. Eh bien, InCité, la Société d’Economie Mixte de la ville de Bordeaux n’a pas préempté. InCité n’a trouvé rien à redire ! Le petit immeuble en pierres est sur-occupé, sa façade sur rue a été défigurée par un rideau métallique qui n’a même pas de coffre, par des huisseries en PVC, la porte a été changée sans respecter le style de la ville de pierre…

Pire, bien pire que ce qui a justifié des procédures lourdes d’expropriation de petits propriétaires bordelais, à proximité, rue Kléber, rue Lafontaine, cour de l’Yser… Une honte.

Mais qu’est-ce qui explique cet étonnant laxisme ? Ce qui semble être une faute, ou même un passe-droit ?

Pourquoi les responsables de la SEM de Nicolas Florian, maire successeur de Juppé et candidat pro-Macron, ont-ils fait preuve d’un pareil laxisme ? Pourquoi ce propriétaire n’a-t-il pas été spolié comme les autres ? Pourquoi n’a-t-il pas été préempté à la moitié du prix ou moins encore ? Comme le font systématiquement les amis de Nicolas Florian ? C’est l’acheteur qui a fait la différence.

InCité ferme les yeux pour la bonne cause : loger des migrants

InCité a laissé l’acheteur acheter au prix du marché. Curiosité. D’habitude, systématiquement, InCité tente, pour chaque transaction, de récupérer les immeubles à bas prix, mais toujours avec de bonnes justifications. C’est toujours pour faire baisser les prix du marché, ou pour faire du social, ou pour lutter contre la spéculation… Mais dans le cas présent, pas du tout. InCité a laissé l’acheteur payer plein pot et n’a pas tenté de récupérer le bien, à bas prix, en usant du « droit de préemption » délégué par les élus de l’équipe Florian. Et pour cause, l’acheteur est le Conseil Départemental, et il s’agissait de loger des MNA. Des « Mineurs Non Accompagnés ».

Pour des clandestins, souvent délinquants, manifestement ce n’est pas grave que le règlement sanitaire départemental soit violé… A chacun sa morale. A moins que, dans la nécessité et dans l’urgence ou dans l’émotion, comme dirait le Ministre de l’intérieur Castaner, la loi n’ait plus besoin d’être respectée.

L’ancien hôtel meublé devenu foyer pour MNA. Le Conseil Départemental n’a pas été obligé de respecter la ville de pierre: huisseries bois, pas de rideau métallique, porte entrée sans imposte…

La salle du bar est devenue salle de réunion. Elle est fermée pour cause sanitaire. Les mineurs se baladent dans les rues…

Les chambres construites dans la cour sont exiguës et ne respectent pas le règlement sanitaire départemental.

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