Jean-Marie Le Pen, fils de la nation

par Daniel Pollett

 

Fils de la Nation, voici une revendication aussi naturellement légitime et profondément spirituelle et pas du tout politiquement correcte aujourd’hui. Évidemment, pour tous les fils de putes à foie jaune grouillant dans l’anti-France aux côtés des idiots utiles se prenant pour des humanistes, des révolutionnaires ou même des intellectuels, se prétendre à juste titre fils de la Nation est une manifestation de racisme, une provocation à la haine et un encouragement au néo-colonialisme… une déclaration de guerre au « pas d’amalgame », au vivre ensemble et à la société multiculturelle… une expression de fascisme, de xénophobie et d’exclusion rappelant les heures les plus sombres de notre Histoire… une excentricité de plus pour celui que les médias nous présentent depuis longtemps comme un trublion inculte, brutal et sans âme… Et bien, lisons…

Jean-Marie Le Pen entraîne le lecteur, dès les premières pages de son livre, dans une narration aussi enthousiasmante qu’instructive de ce que sont ses racines, celles d’un Breton fils de marins et de paysans pauvres’ attachés viscéralement à leur petite Patrie bretonne autant qu’à leur grande Patrie française. On apprend, ou retrouve avec émotion les réalités de la vie de nos ancêtres, ceux qui ont fait la France et nous tous tels que nous sommes. Avec sensibilité mais sans superflu, l’auteur nous offre une image appuyée des efforts et des souffrances de nos Anciens, avec une remarquable syntaxe et un vocabulaire propre à renvoyer plus d’un à l’usage pertinent du dictionnaire. On est déjà bien loin du sempiternel portrait répété sans honte ni lassitude par les médias. Continuons donc…

Citons ici ces belles expressions de la reconnaissance, la lucidité, la détermination et la fidélité qui traceront le chemin de Jean-Marie Le Pen : « Je sais bien que de l’existentialisme sont nées beaucoup d’idéologies en isme qui proclament que chacun est ce qu’il veut être, et le déclinent de toutes les manières, mais pour moi ce sont des sottises, et dangereuses. Elles engendrent la haine de soi et de ses ancêtres. Je préfère être pieux. Rendre grâce au ciel de ce que mon père, ma mère et mon pays ont fait de moi et pour moi. Je me sais le produit d’une terre, d’un peuple et d’un moment de l’histoire, j’en suis fier. J’en sais gré à mes ancêtres, même s’ils ne furent pas parfaits. J’accepte entier le legs qu’ils m’ont laissé, sans quoi je ne serais pas. Et j’en demande bien pardon aux culs-bénis de la pensée unique, mais je suis un « de souche ». Breton et Français toujours. »

Jean-Marie Le Pen narre la conjoncture intérieure et internationale de l’entre-deux guerres, au cours de laquelle il est né. Sa description d’alors est comme un signal d’alarme pour aujourd’hui. Seuls les imbéciles prétendent que l’Histoire ne se répète pas, ai-je déjà écrit dans un article. Nous y voilà : « À la menace du réarmement allemand, nous répondions par les grèves de 36 et le gouvernement du Front Populaire. Les Français dans leur immense majorité refusaient la guerre et firent un triomphe à Daladier quand il revint de Münich, quelques mois de répit dans son portefeuille… La gauche française avait jeté un désordre durable dans les casernes et dans les armements. Victorieuse aux élections, elle avait été incapable de gouverner, d’armer, de faire la paix… » On connaît la suite !

Il est intéressant de réfléchir à ce que Jean-Marie Le Pen, empruntant ce terme au prêtre et auteur Jean-Marie Desgranges, nomme le « Résistancialisme », cette sorte d’appropriation usurpée, arbitraire, injustifiée et opportuniste de l’esprit de Résistance, persistant jusqu’à aujourd’hui. On peut y passer des heures. Ce qui en est révélateur, c’est l’utilisation de références historiques aux fins politiques du moment : « Pour abattre un adversaire, l’exclure à vie, il suffit encore aujourd’hui de l’assimiler, par un tour de passe-passe adéquat à Hitler… Sur cette lancée inepte, des crétins ont diabolisé la très belle devise Travail, famille, patrie, qui fut celle de Saint-Éloi et du syndicalisme antimarxiste, sous prétexte que ce fut celle de l’État français. » Voilà qui est bien dit, et Jean-Marie Le Pen est bien placé pour le savoir. Ce phénomène participe, il est important de le préciser, à dissoudre l’adhésion à la notion de travail normalement générateur de prospérité et de justification sociale, de famille source d’harmonie dans la continuité physique et spirituelle, de Patrie participant pourtant à garantir plusieurs besoins fondamentaux décrit dans la Pyramide de Maslow (appartenance, sécurité, reconnaissance). Force est de constater que cet état d’esprit perpétuellement rebelle envers l’ordre établi a bien participé à faire oublier la notion de Bien commun et d’intérêt national. La crise d’adolescence de Mai-68 envers un univers pourtant prometteur, que certains de ses protagonistes ne sont toujours pas parvenus à dépasser, et pire encore participant au pouvoir politique d’aujourd’hui, en est un exemple frappant.

              Jean-Marie Le Pen parle de la pêche en mer qu’il a pratiquée souvent :

« …il fallait choisir : pêcher plus ou arriver plus tôt à la vente pour avoir un bon prix. Hélas, comme le patron buvait deux litres de vin et chaque homme un litre (Fernand et moi buvions de la limonade) ça ne pouvait pas aller très bien -et c’était pour ça que le patron et plusieurs marins étaient communistes. Le communisme permettait en effet aux médiocres, aux fainéants et aux poivrots de penser que leurs échecs étaient dus non à leurs défauts mais à la société capitaliste. »

Les innombrables dégâts causés par la gauchiasserie actuelle sont du même tonneau, c’est le cas de le dire : elle justifie toutes ses revendications et les exactions qu’elle se croit autorisée à commettre par le fait que la société ne serait pas assez égalitaire. Autant dire qu’elle ne cessera jamais !

Il continue par des propos dont l’intérêt social vaut bien plus que les discours préfabriqués :

« Il n’y a pas plus ni moins de dignité dans le travail manuel que dans l’intellectuel. C’est leur utilité sociale et leur finalité qui établissent des hiérarchies dans les activités humaines…

La condition ouvrière n’est un bagne que pour ceux qui ont une âme d’esclave, mais il faut faciliter la promotion, le perfectionnement, ou le changement d’activité de ceux qui le désirent et le méritent. » Oh là là ! Il a écrit un gros mot : Mérite ! Allez-vous étonner que la gauchiasserie n’aime pas Jean-Marie Le Pen ! Il est d’autres mots plus malheureux qui ont été relevés surtout parce que c’est lui qui les avait prononcés.

Plus tard, revenant d’Indochine, il exprime sa réaction face à la presse bien-pensante : « Présenter la nuit communiste, sa misère, sa mort, son atroce tyrannie, comme une libération ! Au-delà des larmes de rage, jusqu’à l’hébétude, on touche l’horreur de cette presse qui ment. Pour cela aussi, je devais faire de la politique. Pour combattre le mensonge… »

Prenant exemple sur son père ayant participé à l’opération navale de dégagement des Grecs massacrés par les Turcs à Smyrne, Jean-Marie Le Pen s’engage pour la guerre d’Algérie. Il fait modifier son contrat afin de participer à l’opération de Suez. Il défend les militaires ayant utilisé la torture -terme qu’il qualifie de non descriptif- afin d’obtenir les renseignements nécessaires pour tenter d’arrêter les assassins du FLN. Il limite aussi la portée de celle-ci, de nombreux prisonniers questionnés parlant spontanément par crainte de leur futur immédiat. Il cite la réponse d’un préfet à un enquêteur dépêché sur place par des indignés à sens unique : « Votre protégé, ses couilles, il les a toujours ? – Oui… – Pas les militaires français qui se font prendre en opération, ni les musulmans que le FLN massacre : il les leur coupe et il les leur fourre dans la bouche. Je tiens les photos à votre disposition… Vous savez ce qu’il a fait votre gonze ? Il a lancé une grenade à fragmentation du haut du balcon d’un cinéma… Moi… il m’importe d’arrêter ceux qui veulent jeter d’autres grenades dans la foule. » On aimerait encore entendre parler comme cela, quelquefois, non ?

Jean-Marie Le Pen décrit comment, dès le retour de De Gaulle au pouvoir, de grandes manifestations spontanées rassemblèrent Européens et indigènes dans toute l’Algérie, ces derniers affichant ouvertement leur attachement à la France. Et aussi, bien sûr, la trahison des Harkis et des Pieds-Noirs qui s’ensuivit, bien que l’armée française eût gagné la bataille d’Alger. Cette trahison amènera aussi la fin de l’indépendance énergétique de la France, après les importants et coûteux travaux réalisés dans le Sahara et dont profitera si mal l’Algérie devenue indépendante.

 

Mémoires, Fils de la Nation – Jean-Marie Le Pen – Éditions Muller – 446 pages – 22,90€

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