Par Franck BULEUX

 

Une épaisse fumée noire s’échappe de la cathédrale de Nantes, la cité des Ducs, en Loire-Atlantique, et le débat est relancé sur la sécurité des biens religieux catholiques en France.

 

Déjà, les médias sont à l’œuvre : nier le caractère criminel de l’acte et définir la cathédrale comme un bien « national » et « historique » et non religieux. Il ne peut pas y avoir de « coupables », tout au plus des responsables, par exemple un curé ou un diacre qui n’aurait pas vérifié la sécurité électrique du lieu. Quant au caractère sacré, il n’a plus d’expression en milieu urbain.

Nous avions les mêmes caractères de propagande lors de la destruction de Notre-Dame-de-Paris en avril 2019. Un site historique, forcément historique, victime d’un évènement imprévisible et irrésistible avec, au cas où, un mauvais entretien de la part de l’Église. On ne sait jamais si on a besoin d’un responsable. Un Monseigneur Barbarin du pauvre.

Or, si l’aspect accidentel n’est, a priori, jamais exclu, pourquoi cette volonté de l’imposer au grand public ? La volonté de détruire des symboles catholiques n’est pas d’hier, il date de la Révolution française et plus particulièrement, de la période de la Terreur, en 1793.

Les admirateurs de Robespierre et les partisans de Saint-Just n’hésitèrent pas à profaner les lieux sacrés, de briser les reliques, de mettre le feu, de tuer -massacrer- religieuses et prêtres réfractaires à l’ordre laïque qui souhaitait s’imposer par la force. Face à la religion, la volonté iconoclaste est manifeste car le matérialisme et l’athéisme étaient comme érigés en loi absolue. Cette barbarie « à la française » est probablement le fondement des actes anticatholiques actuels.

En 2020, les métropoles (Paris, Nantes…) sont devenues la chasse-gardée des expérimentations écolo-gauchistes, nous le verrons plus précisément dans les mois à venir. Que vient faire la notion de « patrimoine historique » dans des villes où il est question de pistes cyclables, de vélos pour tous, de « plage urbaine » (sic) et de véhicules électriques de toute nature ? Le temps est à la « mobilité » (un terme phare des programmes lors des élections municipales) pas à être statique au cœur d’une ville.

La cathédrale est un lieu au cœur des villes, puisqu’elle est l’origine de sa naissance (l’église au milieu du village), elle gène donc. Êtes-vous allés à Saint-Denis (93) voir la cathédrale des rois de France ? Entre le tramway, les immeubles de grande hauteur, les commerces et une vie locale totalement étrangère à sa représentation religieuse, elle ne semble plus incarner la ville.

En « visitant » Saint-Denis, on peut comprendre le caractère « historique » du lieu, plutôt que religieux. Demain, l’urbanisme, porté par le caractère matérialiste des métropoles, mettra à jour le besoin de l’espace pour construire des « nouvelles mobilités », pour « harmoniser le territoire ».

Ce que veulent dire, à 15 mois d’intervalle, les destructions des cathédrales de Paris et de Nantes, c’est que ces lieux n’ont plus leur place dans un espace urbain à redéfinir au profit des « citoyens ».

Ce que les Bobos veulent nous faire comprendre plus clairement, c’est que les religions ont leur place mais en banlieue, comme les mosquées qui, elles, ne font pas partie de l’histoire, puisque récemment construites pour la plupart, compte tenu de l’évolution du nombre de militants, pardon, de fidèles.

Les immeubles religieux (en novlangue) n’ont plus leur place dans des villes où tout doit se fonder sur l’utilitarisme et la « transition écologique ». À la limite, comme certains évêques le font d’ailleurs déjà, un centre pour migrants ou malades du Covid, pourrait convenir. Et puis la plupart des évêques seraient d’accord.

Ces destructions, probablement volontaires (un homme, à Nantes, a été d’ailleurs en garde à vue puis relâché), sont un prélude à l’avenir des métropoles : la conservation d’un bien purement historique tant que cette perspective est du domaine du possible ou, mieux encore, la modification de l’esprit de l’édifice.

En Corse, on dit, parfois, que les flammes viennent éviter le développement immobilier. C’est une politique. Ailleurs, la flamme a un caractère nihiliste. Elle n’est plus rédemption mais libération de l’espace. Elle tend, cette flamme, à détruire l’histoire.

Sur les réseaux sociaux, les militants d’ultra gauche (et pas forcément ultra d’ailleurs) se sont réjouis de cette « flambée » nantaise. Pour eux, l’histoire commence demain. D’ailleurs, il me vient, à l’esprit, un chant « Du passé, faisons table rase… ».

Tabula rasa, voilà l’esprit de la plupart de nos nouveaux dirigeants locaux. Alors si certains militants font un peu de zèle, c’est parce que leurs profs d’histoire leur ont trop parlé de l’incendie du Reichstag.

Après tout, le coupable, c’est l’Église, forcément l’Église.

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