Chronique de Paysan Savoyard

 

Les immigrationnistes comprennent plusieurs catégories. Les membres de la classe dirigeante, qui souhaitent, suscitent et organisent l’immigration, forment la première, celle des traîtres. L’immigration est partie intégrante de leur projet mondialiste : afin d’accroître encore leur pouvoir et de maximiser leurs profits, ils veulent organiser le monde – le monde occidental du moins – comme un ensemble unique, au sein duquel marchandises, services, capitaux et main-d’œuvre circulent librement.

  

Les immigrationnistes qui, sans appartenir à la classe dirigeante collaborent avec elle avec enthousiasme pour mettre en œuvre l’immigration de masse, composent le deuxième groupe. Les motivations de ces collabos – militants des associations, chrétiens pratiquants, juges, journalistes et intellectuels « engagés » – sont le plus souvent idéologiques : l’accueil des immigrés leur apparaît, quelles qu’en soient les conséquences, comme une obligation morale. Plus généralement, ils adhèrent à l’utopie absurde d’un monde sans frontières, universel, où régneraient paix et justice et d’où auraient été éradiqués la pauvreté et le racisme. Certains de ces collabos sont cosmopolites : leur immigrationnisme découle avant tout de la haine qu’ils éprouvent pour l’Europe et les Européens de souche.

On pense moins à la dernière catégorie d’immigrationnistes, pourtant de loin la plus nombreuse, celle des résignés. Les résignés ne sont pas les organisateurs de l’immigration et ils n’y collaborent pas avec frénésie. Ils ne la considèrent pas avec ravissement mais en perçoivent au contraire les graves inconvénients et les risques, dont ils cherchent d’ailleurs à se protéger pour eux-mêmes et leurs proches. Pourtant ils choisissent tout de même de continuer à voter pour les partis immigrationnistes. Laissant de côté pour cette fois les « traîtres » et les « collabos », c’est à ces « résignés » que nous nous intéresserons ici.

En fait les résignés savent… Parce qu’en fait tout le monde sait

 

Les immigrationnistes résignés en réalité savent. Ils savent que la France et l’Europe sont en train d’être envahies par l’immigration. Ils savent que cette immigration est une catastrophe. Ils ne le disent jamais et ne se le disent jamais à eux-mêmes, pour des raisons sur lesquelles nous revenons plus loin. Mais ils savent… et ressentent en fait à peu près la même chose que les électeurs du RN eux-mêmes.

Tout le monde sait d’ailleurs. Les membres de la classe dirigeante savent bien sûr : c’est en toute connaissance de cause qu’ils mènent la politique d’invasion qui sert leurs intérêts. Les collabos savent bien eux-aussi que l’immigration va balayer l’Europe, ses peuples et sa civilisation : mais ils l’acceptent, par idéologie. Comme les traîtres dirigeants et comme les collabos, les résignés savent… et ils s’y résignent.

Comment pourraient-ils ne pas savoir, au demeurant ? Il est impossible de ne pas savoir. La réalité de l’invasion crève les yeux et saute au visage. Il suffit de prendre le métro. Il suffit de marcher quelques minutes dans les rues des grandes villes. Il suffit de regarder la télévision, où il n’est question que de cela ou presque, explicitement ou en filigrane. Les attentats, la délinquance, les manifestations de l’islamisation croissante, la confrontation en Europe des « populistes » et des « progressistes », la résurgence de maladies disparues, les SDF, les difficultés de logement, les « quartiers », les réfugiés, les thèmes choisis par le cinéma et les livres : presque tous les sujets abordés dans les JT du soir ont un lien plus ou moins direct avec l’invasion. En outre le Système prend soin de marquer la présence croissante de l’immigration dans la pub, le cinéma, les séries, afin de convaincre tout un chacun que la chose est désormais irréversible. Le foot à chaque match est la démonstration la plus éclatante de ce que le grand remplacement avance à pas de géant. Or toute la France ou presque regarde le JT, ou la pub, ou les séries, ou le foot, et le plus souvent le tout à la fois. Et donc tout le monde sait.

Si les résignés ne peuvent pas ne pas savoir, c’est aussi parce qu’ils sont pour la plupart directement confrontés à l’immigration, à son ampleur et à ses méfaits, dans leur milieu professionnel. Dans les entreprises comme dans les administrations, les postes occupés par des personnes issues de l’immigration sont de plus en plus nombreux, et plus seulement dans les tâches d’exécution. De même la clientèle des services publics, hôpitaux, écoles, transports, services de la CAF ou des HLM, est massivement immigrée : les millions de fonctionnaires et agents publics qui gèrent et assurent ces services sont au contact quotidien de l’immigration et ne peuvent donc ignorer la réalité de l’invasion.

Le comportement des résignés montre bien qu’ils savent d’ailleurs. Le choix du quartier où ils habitent, des amis qu’ils fréquentent, de l’établissement scolaire qu’ils sélectionnent, des loisirs qu’ils pratiquent, du lieu de vacances qu’ils retiennent, tous ces choix de vie quotidienne sont guidés étroitement par l’objectif implicite d’éviter le plus possible la fréquentation des immigrés. De même lorsqu’ils sont fonctionnaires les choix d’affectation des résignés sont parlants : c’est ainsi que la destination préférée des enseignants, qui sont les fonctionnaires les plus nombreux et sont très généralement immigrationnistes, se trouve être le « Grand ouest ». Or l’attrait du bord de mer ne peut suffire à expliquer ce tropisme occidental puisque Marseille, pourtant plus ensoleillée, est une destination bien moins prisée…

Les résignés savent, donc. Et pourtant ils restent immigrationnistes. En public ou dans leur cercle privé, ils relaient le discours dominant. A tout le moins ils se taisent. Et dans les deux cas ils continuent à voter pour les partis immigrationnistes, de gauche, du centre ou de droite, et rejettent le RN et le populisme. Alors pourquoi ?

Les résignés sont immigrationnistes par calcul

Si les immigrationnistes résignés continuent à voter pour les partis immigrationnistes alors qu’ils savent pertinemment que l’immigration est une catastrophe, c’est parce qu’ils effectuent un calcul. Ce calcul repose sur trois éléments. L’âge en premier lieu. Parmi les résignés beaucoup sont des retraités. Quand ils sont encore actifs, ils ont souvent atteint ou dépassé la cinquantaine. Ces résignés savent que les choses ne cesseront plus de se dégrader. Que la délinquance va s’accroître. Que la tiers-mondisation des villes va s’accentuer. Que le nombre des quartiers passés sous le contrôle des imams et des caïds ne va cesser d’augmenter. Que l’islam va devenir de plus en plus présent, arrogant et vindicatif sur le territoire. Que l’immigration va devenir massive même dans les territoires encore relativement épargnés comme l’ouest de la France. Mais ils tablent sur le fait que la dégradation de la situation se fera à un rythme suffisamment lent pour leur permettre à titre personnel de ne pas être touchés trop directement pendant les vingt ou trente années d’espérance de vie dont ils bénéficient.

Le deuxième paramètre du calcul des résignés est leur situation matérielle, qui est généralement satisfaisante. Ils sont propriétaires de leur logement dans un quartier vivable. Certains ont une résidence secondaire dans une région agréable. Ils perçoivent une pension de retraite suffisante ou disposent d’une épargne conséquente. Les résignés jugent que cette aisance matérielle devrait leur permettre d’échapper aux zones infréquentables pendant le temps qui leur reste à vivre.

Le troisième paramètre est le suivant. Les résignés estiment, à juste titre sans doute, que l’arrivée au pouvoir des populistes risquerait fort d’entraîner une hausse considérable des tensions, de provoquer des émeutes et des soulèvements, peut-être même de déclencher une guerre civile ouverte et de déboucher sur le chaos. Or le chaos est précisément ce que les résignés veulent éviter : ils escomptent une situation suffisamment stable pour pouvoir conserver ce qu’ils ont et jouir de leur pension de retraite et de leur patrimoine pendant la durée qu’ils peuvent espérer vivre. En quête de stabilité, les résignés ont donc objectivement intérêt à voter contre l’arrivée au pouvoir des populistes.

En outre les résignés savent que s’ils ralliaient le populisme et se mettaient à tenir le même langage que les « fachos », ils se heurteraient à plusieurs inconvénients majeurs. Ils devraient renoncer à toute perspective de carrière, seraient mis à l’écart dans la fonction publique ou poussés dehors dans les grandes entreprises. Considérés comme des salauds ils seraient rejetés par leurs amis et relations. Ils passeraient à leurs propres yeux pour des imbéciles pour s’être aussi grossièrement trompés pendant des décennies. Ils auraient l’impression de commettre un péché mortel avec le risque de le payer dans l’au-delà. Et surtout, se reconnaître comme hostiles à l’immigration les conduiraient à renoncer à leur identité humaniste et antiraciste, autour de laquelle ils se sont construits. Un tel aveu les conduirait en quelque sorte à changer d’identité, ce qui serait évidemment très inconfortable et déstabilisant.

Le bilan coût-avantage de la résignation est donc sans conteste positif. Il le reste même lorsque les résignés sont victimes, comme des centaines de milliers de personnes chaque année, d’une agression, d’un racket ou d’un vol avec violence, ou qu’ils sont insultés, menacés, « embrouillés », humiliés, dans la rue ou dans les transports, méfaits presque toujours commis par des immigrés. Conscients de ce que la passivité reste malgré tout l’option la moins coûteuse, les résignés choisissent, une fois la peur et la honte ravalées, de ne changer en rien leurs positions immigrationnistes et de mettre leur mésaventure, dont ils se gardent bien de faire état autour d’eux, sur le compte de « l’alcool, de la drogue ou de la bêtise ». Après tout, affirmeront-ils, « les bons blancs commettent aussi des délits, même si leur délinquance est le plus souvent en col blanc » …

Le calcul des résignés est simple, en résumé, et tout à fait rationnel : parier sur une dégradation suffisamment lente de la situation plutôt que de courir le risque de renverser la table.

Ce calcul, bien sûr, résulte d’une démarche individualiste, profondément égoïste même, à l’égard des générations futures comme à l’égard de leur propre descendance. Il correspond à une attitude toute simple : « après moi le déluge ». Cette position calculatrice montre également que la plupart des gens n’éprouvent pas d’attachement particulier pour la civilisation et le cadre social auxquels ils appartiennent et qui leur ont été transmis, ou qu’ils ne sont pas prêts du moins à leur sacrifier leurs intérêts individuels. La position des résignés relève enfin du pacifisme absolu, un autre nom de la lâcheté : les résignés sont les emblématiques représentants de notre société sans honneur. L’attitude des résignés est donc, on le voit, en pleine cohérence avec l’idéologie individualiste, qui est l’une des principales caractéristiques de la modernité, sans doute même son cœur et son fondement.

Comment les résignés se protègent de la schizophrénie

Les résignés ont donc objectivement intérêt à rester immigrationnistes. Encore faut-il pour eux, qui se mentent à eux-mêmes et le savent, s’arranger avec cette situation peu glorieuse : ils sont immigrationnistes par calcul tout en sachant sans le dire que l’immigration est une calamité. Comment les résignés s’y prennent-ils pour vivre la situation au mieux et ne pas trop souffrir de cette schizophrénie ?

La première méthode est celle évoquée plus avant. Les immigrationnistes des différentes catégories se protègent au mieux de l’immigration, par le choix du lieu de vie, de l’établissement scolaire ou du réseau relationnel. Ainsi mis à l’abri, les résignés peuvent plus facilement penser à autre chose et évacuer la question de l’immigration de leurs préoccupations principales.

La seconde technique utilisée par les résignés consiste en quelque sorte à regarder ailleurs. Les résignés se tiennent soigneusement à l’écart de la presse régionale et de ses « faits-divers ». Ils évitent évidemment la fréquentation des sites ou des médias non conformes qui pourraient les déstabiliser. Ils adoptent dans la rue un regard particulier qui consiste à voir sans voir. Dans les conversations, les résignés se protègent derrière des formules toutes faites : « Les choses sont plus compliquées que cela » ; « les extrêmes ne sont jamais la bonne solution » … Au sujet de l’immigration plus précisément, les résignés ont en réserve une batterie d’affirmations clé-en-main, sans rapport avec la vérité mais débitées à la file avec énergie : « l’immigration a toujours existé » ; « elle est une conséquence inévitable de la colonisation » ; « ce qu’il faut c’est aider les pays pauvres à se développer » ; « la plupart des immigrés sont désireux de s’intégrer » ;  « la plupart de ceux que l’extrême-droite appelle des immigrés sont en fait des Français » ; « l’intégration s’effectuerait plus facilement si on ne reléguait pas les immigrés dans des ghettos » ; ou encore le fameux : « les choses iraient déjà beaucoup mieux si l’extrême-droite ne mettait pas de l’huile sur le feu »…

Cependant l’argument majeur derrière lequel se réfugient les résignés reste le suivant : « De toute façon on ne peut plus faire autrement : il est impossible, que ce soit matériellement ou moralement, d’arrêter l’immigration, qui est inévitable ».

Pour démontrer l’impossibilité matérielle d’arrêter l’immigration, les résignés mettent en avant l’accroissement irrépressible de la pression migratoire en raison de la démographie mondiale, des guerres, des famines et de la dégradation du climat. Quand on leur fait remarquer que la plupart des immigrés arrivent en France de façon légale et qu’il serait dès lors aisé, par exemple, de ne plus autoriser ces entrées légales, de ne plus délivrer de visas, de supprimer le droit au regroupement familial ou encore de mettre fin aux incitations à l’immigration en réservant les prestations sociales aux Français et en supprimant le « droit du sol », les résignés passent alors au registre de l’impossibilité morale, en invoquant les « valeurs ». Lorsqu’alors on leur oppose que ces valeurs sont évidemment absurdes puisqu’elles conduisent à laisser s’installer sans réagir le désordre, la violence et la déstabilisation, ils se braquent et coupent court, en dénonçant la haine, le racisme et le fascisme, avec une colère d’autant plus vive qu’ils savent bien au fond d’eux-mêmes que leur contradicteur a raison…

Depuis quelque temps, les résignés ont découvert un nouveau subterfuge pour éliminer tout malaise existentiel : ils se mobilisent tous désormais pour la cause de l’environnement. C’est là qu’ils déploient leurs élans de sincérité, leur faculté d’indignation, leur zèle militant, leur soif de vérité. C’est au sujet du climat qu’ils s’autorisent à avouer leur pessimisme et leur peur. La question de l’environnement présente donc pour les résignés un double intérêt. Elle leur permet de s’occuper l’esprit et de mieux en évacuer la question de l’immigration. Elle sert d’exutoire aux angoisses que l’invasion de l’Europe fait naître, chez les résignés comme chez tout-un-chacun : terrifiés, comme tous les Français, à l’idée du chaos qui se profile et s’installe, les résignés choisissent de mettre leur peur sur le dos du climat et de « l’empreinte carbone ».

**

C’est pourquoi la victoire électorale du RN est impossible. Quels que soient leur leader, leur discours et leur programme, les « populistes » ne peuvent ni convaincre ni vaincre parce que la majorité des Français n’ont tout simplement pas intérêt à leur arrivée au pouvoir et au chamboulement que celle-ci pourrait provoquer. C’est le cas pour les retraités. C’est le cas pour les personnes aisées d’un certain âge, qui pensent avoir les moyens de passer entre les gouttes. Lorsqu’ils sont jeunes, les gens aisés se disent que de toute façon, si la situation en Europe devait se dégrader trop fortement, il leur resterait la ressource de s’établir aux États-Unis, au Canada ou en Australie. Ces jeunes des milieux aisés vivent d’ailleurs d’ores et déjà dans un autre monde, celui des métropoles cosmopolites, et ont déjà pris leurs distances avec les attaches nationales. Quant aux immigrés, dont le nombre augmente d’au moins 1.000 par jour, grâce aux naissances et aux arrivées légales et illégales, ils ont tout intérêt bien entendu à ce que le Système immigrationniste reste au pouvoir. C’est pourquoi l’électorat du RN est composé pour l’essentiel de ceux pour qui l’avenir n’est que menace : les milieux moyens et populaires de souche européenne encore éloignés de la retraite… Ceux-là savent qu’ils n’auront pas les moyens de se préserver des catastrophes qui s’annoncent.

Ainsi qu’en témoigne le nombre de voix obtenu par M. Macron en 2017, double de celui atteint par Mme Le Pen, ceux qui ont objectivement intérêt à un relatif statu quo sont largement majoritaires.

Dès lors il n’y a rien à attendre, ni révolte, ni sursaut électoral. Seulement un processus de soumission, progressif, continu, inéluctable…

Faites connaitre notre site, partagez !