Par Franck Buleux

 

Lorsque l’on observe les résultats électoraux depuis un certain nombre d’années, il apparaît incontestable que, sauf cas d’exception (le plus souvent dans le sud de la France : Nice, Marseille, Toulon, Perpignan), le vote RN suit la courbe inverse de la représentation démographique d’une commune.

 

Les métropoles rejettent le RN alors que les populations des villes moyennes le plébiscitent, c’est d’ailleurs ce qui rend difficile les élections municipales. En effet, une ville de 20.000 ou de 30.000 habitants, favorable au RN aura plus de mal à constituer une liste alors qu’il sera moins complexe de recruter des postulants dans une grande ville (de plus de 100.000 habitants) pourtant à plus faible potentiel électoral. De plus, la diabolisation, quoi qu’on en dise, reste plus profonde au sein d’un groupe de population où chacun pense connaître l’autre et s’il est de bon ton de reconnaître les « vérités » du mouvement national, il n’en demeure pas moins de bon aloi de contester ses « solutions » ou, plus exactement, ce que les médias et ses opposants politiques présentent comme « ses » solutions, le plus fréquemment un ramassis de Fake news comme il est coutume de dire quand l’information vient de la droite nationale.

Sans aller chercher la carte électorale à l’aide, pensez simplement que la candidate nationale, à Paris intra-muros, a réalisé (à peine) 5 % des suffrages exprimés au premier tour de la présidentielle pour parvenir, face au candidat « en même temps » à… 10 % au second tour. A titre de comparaison, ses scores nationaux s’élevaient à 21 % puis à 34 %.

Le but de ce billet n’est pas d’expliquer, voire d’enrayer cette faiblesse même si l’on peut penser que le phénomène du multiculturalisme aide à cette faiblesse électorale. La théorie, ou la réalité, du grand remplacement prend alors tout son sens : l’installation de populations immigrées est un accélérateur de la minoration du score de la droite nationale. Comment voter RN si son voisin, avec lequel il est hors de question d’avoir de mauvais rapports, est d’origine lointaine ?… Ce texte n’est pas rédigé dans un but purement sociologique néanmoins cet aspect mériterait d’être analysé beaucoup plus qu’il ne l’a été jusqu’à aujourd’hui.

Non, si l’on suit cette conséquence électorale, sans se préoccuper des causes, il peut apparaître probant, dans le cadre de la valorisation du « vivre ensemble » de diffuser l’énergie et la vigueur (sic) multi-culturaliste à l’ensemble de la société, y compris dans les zones les plus rurales.

Aussi, avant d’organiser des grandes migrations inter-régionales et inter-ethniques (le gouvernement ne communiquera que sur l’aspect régional bien évidemment, évitant toute statistique ethnique prohibée), le gouvernement dirigé par le provincial à l’accent chantant du Sud-Ouest, Jean Castex, va tester ce régime de répartition démographique avec les néo-migrants, ceux qui arrivent par flots, traversant la Méditerranée ou les plaines de l’Est-européen. Ah, bien sûr, ils seront mécontents de ne pas se réveiller en apercevant la Tour Eiffel mais la statue de la Bête du Gévaudan au cœur de la Lozère ou la statue de Sainte Jeanne d’Arc dans le centre historique de Rouen… Moins glamour pour des migrants pour qui, la France c’est Paris et à défaut, Calais, la porte vers la Grande-Bretagne. Ils ont au moins un point commun avec les jacobins, les migrants : Paris, c’est magique.

Oui, mais il faut déconcentrer l’immigration. Partager la richesse humaine, les expériences nouvelles que peuvent apporter des éléments exogènes capables d’imposer l’inégalité entre les femmes et les hommes, l’interdiction de l’instruction aux filles, la répudiation des conjointes sans motif et sans délai, l’obligation du port du voile pour les femmes et les filles, même prépubères…

Et puis, on voit que les scores du RN passent parfois à un seul chiffre lorsque la mégapole devient une tour de Babel. Alors, pourquoi se gêner ? Il s’agit de salubrité publique électorale, et si la France votait comme Paris…

Cette expérience a été baptisée (si j’ose ainsi l’écrire) l’ « effort républicain » et est détaillée dans un « schéma d’accueil des demandeurs d’asile et d’intégration des réfugiés 2021-2023 ». Dans cette optique, il semble que la réélection de Macron semble acquise, ou tout du moins prévisible en 2022. L’État jacobin va donc imposer aux territoires « oubliés » (qui ne le sont donc pas en la matière) des quotas de migrants en ciblant particulièrement deux régions, la Bourgogne-Franche-Comté (plutôt pour sa partie bourguignonne) et la Bretagne, qui devront doubler leur potentiel migratoire pour atteindre 5 % de la péréquation nationale. Dans le même temps, des milliers de migrants vont passer de l’Île-de-France vers les territoires ruraux, qui ne sont pas demandeurs.

On peut rappeler que cette expérience migratoire a déjà eu lieu à Calais en 2016, lorsqu’il a fallu démanteler la « Jungle » (merci de le lire et de le prononcer en langue anglaise pour éviter tout litige). Déjà, des Afghans, comme je le soulignais plus haut, avaient refusé catégoriquement de séjourner au lac de Trémelin, au cœur de l’Ille-et-Vilaine, arguant leur préférence pour une « grande ville ». Mais même Saint-Brieuc, préfecture des Côtes d’Armor, n’a pas eu gain de cause à leurs yeux, ils préférèrent retourner, non en Afghanistan, mais à Calais.

Toutefois, il y a deux limites majeures à ce projet national multiculturel : « les publics LGBT », considérés comme « vulnérables » ne sont pas concernés par ce dispositif. Pourquoi ? La peur de la fourche du paysan… et la région Corse a été oubliée (sic) dans les documents explicatifs du ministère de l’Intérieur. Sans doute que l’accueil des Corses ne correspond pas aux souhaits de Darmanin ? Et puis, après tout, même si, sur l’île de Beauté, on vote Le Pen à l’élection présidentielle, le RN a beaucoup de mal à exister sur le terrain face aux autonomistes et aux indépendantistes insulaires et, pour le gouvernement, demander la séparation d’une région doit être moins grave que d’exiger une politique de sécurité pour tous les nationaux.

Mais plus anxiogène encore, on peut penser que cette tentative migratoire ne soit un essai pour tenter de « nationaliser » les populations allogènes. Ce n’est pas encore le temps du grand remplacement (peut-être) mais c’est déjà celui du grand reversement.

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