D’après Patrick de Casanove

Les préoccupations actuelles

La diminution en Europe de la fabrication de produits de santé

Elle dépasse largement le domaine de la santé stricto sensu. Il s’intègre dans la désagrégation de l‘économie de notre pays et en particulier la disparition de son tissu industriel. Comme toujours en France les causes ne sont pas à rechercher dans une concurrence déloyale au sein d’une mondialisation déréglementée, mais bien dans des causes proprement endogènes de sur-réglementation et surtaxation. Ce n’est pas la réintroduction de la production de paracétamol en France, ou la fabrication du dernier antiviral de Pfizer qui changeront la donne.

 

Le vieillissement de la population

Il n’est pas en lui-même un problème. Le problème est la dépendance et la mauvaise santé, ce qui peut concerner aussi des populations jeunes. Les personnes dites âgées, sont de plus en plus nombreuses à être en bonne santé et actives. À âge égal, leur état sanitaire n’a rien à voir avec ce qu’il était il y a quelques dizaines d’années.

 

Malaise structurel lié à la difficulté d’avoir accès à la médecine de ville et aux urgences

Les déserts médicaux sont au cœur du débat politique depuis de nombreuses années. Ils existent depuis longtemps et se sont étendus régulièrement. Déserts géographiques, de spécialités, de motivation et de calendrier ou d’agenda. Ils sont les enfants naturels du système de santé collectivisé, dont le rationnement des soins a été le moteur.

 

Transfert de compétence ou plutôt ré-équilibration des rôles

C’est le « qui fait quoi ». En particulier quel est le rôle d’un médecin ? Il faut avoir conscience que le médecin a vu son rôle évoluer vers celui d’exécutant, souvent solitaire, croulant sous la paperasse et les directives de la Sécu. Les métiers sont dévoyés, un généraliste fait fréquemment un travail de secrétaire, un spécialiste fréquemment un travail de généraliste.

 

Les préoccupations qui passent à côté de l’essentiel

La covid met à nu la faillite du système de soins

Le ver était dans le fruit. À partir du moment où l’État, avec les ordonnances de 1945 qui ont créé la Sécurité sociale, confisquait le social et le soustrayait au domaine privé, il s’arrogeait le droit de se mêler de la vie privée des gens, en particulier de leur santé. Il s’arrogeait aussi le droit de définir l’orthodoxie sanitaire. 

Toute incartade à cette orthodoxie sanitaire devenait potentiellement une source de dépenses publiques. D’où sa « légitimité à intervenir ».

À partir de cet instant l’échange libre de services était anéanti. Les besoins et les satisfactions, l’offre et la demande étaient déconnectées. La responsabilité et la prévoyance personnelles étaient annihilées. L’échange de service était remplacé par des obligations, ou dérogations, soumises à des objectifs politiques. Les prix étaient remplacés par des tarifs administrés. Les dépenses comme les recettes étaient motivées par des décisions politiques. La pertinence médicale de cette politique était très souvent nulle. Il suffit de regarder le résultat aujourd’hui.

Très vite après sa création, les dépenses excédant les recettes l’État a dû faire des économies. Pour cela il a mis en place une politique de rationnement des soins : déremboursements, numerus clausus, fermetures de lits, mise à mal de la médecine libérale qui n’a plus de libéral que le nom etc.

Toutefois le concept de la Sécurité sociale a très bien été vendu aux Français. Pendant très longtemps ils ont été persuadés qu’ils bénéficiaient du meilleur système de protection sociale, et en particulier du meilleur système de santé au monde. Leur souhait était que tous les peuples de la planète partagent un jour ce fameux modèle social. L’apothéose a été atteinte lorsque en 2000 l’OMS a classé la France meilleur système de santé du monde. Bien peu de gens s’interrogèrent sur la manière dont avait été attribué ce titre, et s’il était vraiment fondé, tellement cela paraissait évident. Aujourd’hui bien des Français en sont revenus mais, pour autant, ils ne remettent pas en cause leur système. Bien au contraire ils restent nostalgiques du temps merveilleux, mais imaginaire, où la France avait ce prétendu meilleur système de santé du monde.

La peur et le chantage comme outils de gouvernement

Ce n’est pas la gravité intrinsèque de la maladie mais la décrépitude avancée d’un système de santé insuffisant qui a été la cause de sa submersion par la première épidémie. Cette situation dramatique est due à l’incurie des gouvernements successifs. Le système de santé avait la tête sous l’eau avant, il ne l’a pas sortie depuis. Sa submersion a servi de prétexte au gouvernement pour étendre son pouvoir et détruire les libertés en France.

Pour le gouvernement la protection de la santé contre la covid a été un levier extraordinaire pour instaurer le totalitarisme. Il a pu engendrer immédiatement une peur panique. Facile, la peur de la maladie, de la souffrance et de la mort peut étreindre tout un chacun. (la peur du dit réchauffement n’avait pas cette puissance maléfique). Or la peur est l’outil du pouvoir étatiste en général et totalitaire en particulier. Donc la gestion de l’épidémie, avec pour seul outil la peur, signe l’étatisme, le totalitarisme du pouvoir macronien. Cela réfute totalement son caractère libéral ou néo libéral ; pour mémoire, le libéralisme c’est l’échange volontaire, la confiance, les droits naturels, liberté-propriété-personnalité, la responsabilité personnelle et l’harmonie économique. En résumé l’état désastreux du système de santé a servi le gouvernement dans son entreprise nocive de contrôle de la société. C’est pourquoi il n’a rien fait pour corriger la situation. Bien au contraire, pendant le covid les fermetures de lits se sont poursuivies, des soignants ont été chassés car non-vaccinés.

Dans l’État providence le social est la clé de voûte du système de spoliation légale. Toutes les oppressions se font en son nom. La solidarité obligatoire remplace la charité libre et l’anéantit. Dans le cadre de sa gestion de la covid le gouvernement a culpabilisé les gens par un chantage à la solidarité. La solidarité forcée consistait à se soumettre aux ordres de l’autorité centrale, à rester enfermé, à se faire vacciner pour protéger les autres. À défaut le dissident devenait un irresponsable, un non citoyen, voire un assassin.

Le système de santé français est indigent et injuste. Le mythe s’est fracassé sur la réalité. La covid l’a achevé.

La fin du mythe fondateur

Le système français est un outil politique au service du pouvoir. Les covid ont fait exploser le mythe fondateur « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins ». 

La vaccination de masse totalement injustifiée au regard de la faible, voire très faible, gravité de ces épidémies, de la parfaitement identification des populations à risques, et de l’incapacité flagrante du dit vaccin à conférer une immunité, est devenue une folie vaccinophile. Les non-vaccinés sont alors devenus des boucs émissaires puis des non-citoyens comme dirait l’emmerdeur de l’Élysée, fracassant le mythe.

Non seulement ces parias ne devaient plus avoir accès aux restaurants, cafés, théâtres, salles de sports et autres lieux, mais pour bien des bonnes âmes acquises à la doxa politiquement correcte, ils ne devraient plus être remboursés, voire ne plus être soignés en cas d’infection par SARS-coV2, et pourquoi pas euthanasiés, s’ils finissaient en réanimation. Sans oublier le souhait de déclencher des poursuites judiciaires et autres joyeusetés. Plusieurs pays sont sur ce chemin.

Les politiques peuvent donc décider que la solidarité collective, pour laquelle les gens ont été obligés de cotiser toute leur vie contre la promesse de toujours bénéficier des meilleurs soins, ne s’appliquera pas car ils ne sont pas vaccinés. Ce prétexte peut changer à tout moment selon le caprice de l’autorité centrale. Cela introduit une condition de santé pour accéder aux soins, un argument utilisé par les défenseurs du monopole d’État contre les assurances privées.

Ainsi, la stratégie du bouc émissaire, enfants et non-vaccinés, les sanctions à l’encontre des non- vaccinés ou les mesures pénalisantes sont en complet désaccord avec la philosophie qui a prévalu à la création de la Sécu et qui est à l’origine du mythe de la sécurité sociale modèle social français.

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