Communiqué de Jacline Mouraud (5 septembre 2022)

Le 5 décembre 2021, j’ai officiellement rejoint Éric Zemmour au meeting de Villepinte pour représenter le peuple des « gens ordinaires » (cf: C. Guilluy) dont je suis.

Aujourd’hui, j’ai décidé de mettre fin à ce soutien.

Après la campagne présidentielle qui m’a amené à prendre la parole dans plus de 40 déplacements, j’ai pu prononcer des discours et rencontrer des Français Extraordinaires : sincères, dévoués, généreux, braves et serviables. J’ai partagé avec eux des points de vues honnêtes, sans fioriture ni fourberie, ils ont été francs et intègres, naturels et solides. Pour tout ce que nous avons vécu ensemble, je leur en serai toujours reconnaissante et je les en remercie vivement.

Ayant aussi une certaine idée de la France, mon souci est toujours la survie de notre Nation. Malheureusement, des divergences profondes sur « l’organisation », la conception et la conduite des campagnes présidentielle et législatives sont apparues au sein de Reconquête. Des désaccords significatifs sur des thèmes, des propos et des attitudes de communication politique, les nombreuses polémiques, les erreurs et les fautes fatales, m’oblige à me désolidariser d’Éric Zemmour. 

De quelle France parle Éric Zemmour?

On ne peut prétendre sauver la France sans aimer les Françaises et les Français dans leur quotidien. Le mépris d’Éric Zemmour pour ces derniers n’a d’égal que celui d’Emmanuel Macron pour la France populaire, patriotique, provinciale et rurale. Son équipe n’a aucune considération pour les Français qui vivent au-delà du périphérique parisien.

Aux mécontentements de personnes qui ont travaillé dans les régions à l’élaboration du programme politique d’Éric Zemmour, se sont ajoutés les multiples indignations de nombreux candidats aux législatives qui, entre autres choses, n’ont pas reçu le matériel de campagne en temps voulu, se retrouvant dans l’impossibilité de travailler leur circonscription. Toutes ces remarques, ces appels, ces courriers, je les ai reçus par dizaines, me trouvant dans l’impossibilité d’y répondre, l’équipe resserrée parisienne ne supportant aucune remarque, et donc, refusant de reconnaitre les erreurs commises et les fautes stratégiques. 

Éric Zemmour, un candidat à deux têtes

Révélé par plusieurs médias, Éric Zemmour est un homme sous l’influence notoire de sa compagne, Sarah Knafo. D’ailleurs les Français n’ont pas voulu élire une « coprésidence de couple » à l’Elysée. Nous ne sommes pas dans la Chine impériale où la concubine de l’Empereur pouvait imaginer, concevoir et diriger la

politique et l’administration de l’Empire du Milieu. « Ma vie privée ne regarde que moi » a affirmé Éric Zemmour le 12 janvier 2022 sur BFM TV. C’était son droit le plus absolu. Mais quand une personne de sa vie privée dirige sa vie publique, alors la vie privée d’Éric Zemmour concerne publiquement tous les électeurs.

Je pensais sincèrement que nous avions pour principe de base de nous dire toutes les vérités, puisque la campagne politique était placée sous le signe de la vérité par Éric Zemmour lui-même. Force est de constater que cela n’a pas été le cas.

Des mails et des sms toujours sans aucune réponse pour nombre de membres du Comité politique, une désorganisation des relations entre les fédérations compte tenu de la « main-mise parisienne », une extrême difficulté de pouvoir accéder au candidat, toujours en présence de Sarah Knafo, annihilant toute confidentialité des échanges et des discussions. Pas de compréhension des préoccupations des « gens ordinaires », majoritaires dans notre pays et qui portent sur les questions de fin de mois et du pouvoir de vivre, un manque cruel de discernement sur la sociologie des adhérents, des militants et des électeurs de Reconquête.

Une « union des droites »

perçue par les électeurs comme un concept abstrait, puisque « l’organisation » décidait de taper systématiquement sur ses concurrents, Marine Le Pen, Valérie Pécresse et Nicolas Dupont-Aignan. Pas d’exploitation des compétences de chacun. Une sous-estimation du vote des femmes et une représentation restreinte au sein même du Comité politique, juste des « alibis » qui ont été rapidement écartés du champ médiatique. Pas d’utilisation de la force

fabuleuse que représentaient nos militants, les réseaux sociaux étant privilégiés.

Focalisation excessive sur les statuts de la France dans l’Histoire passée, présente et à venir, au regard des réalités présentes et prégnantes des citoyens. 

Des excuses et des boucs émissaires

« Nous avons perdu malgré nous » a écrit Sarah Knafo le soir de la défaite : je dis non! Nous sommes tous responsables à des niveaux différents, et fuir les problèmes ne les règlera pas. Nous avons fait de mauvais scores parce que cette campagne qui avait suscité un immense espoir en 2021, n’a été déroulée unilatéralement, que sur des faiblesses en 2022.

Pourtant, dès le 2 janvier 2022, je proposais à Éric Zemmour d’appeler à un « pacte de non-agression » entre les candidats de droite, notre seul adversaire politique étant Emmanuel Macron. Ce pacte a été négligé, ignoré et méprisé. Evidemment, on ne peut taper constamment sur ses concurrents et en même temps, demander qu’ils nous rallient…

On mesure la capacité d’un véritable homme d’état à subir l’échec. Éric Zemmour en a été incapable ainsi que Sarah Knafo, en cherchant des boucs émissaires à leur défaite. Le 12 avril 2022, tous deux ont joui de la possibilité de passer leurs nerfs, notamment sur ma personne, pour pallier leur inaptitude à comprendre les « gens ordinaires ». Au Comité politique suivant les élections législatives, le 21 juin 2022, Éric Zemmour, dans la même situation, puisque perdant, a fini par clamer: « La France populaire est analphabète ». Cette phrase, à laquelle seules deux personnes ont réagi, à savoir Gilbert Collard et Jérôme Rivière, a donc été « validée » par le reste des membres présents, à ma grande surprise. Ces allégations insupportables de la part d’un candidat à la présidence de notre pays, ont été pour moi, le point de non-retour.

Certains médias ont prêté à Sarah Knafo une capacité opérationnelle à diriger les campagnes. Ils ont fait fausse route. Ils ont eux aussi été bernés. La maitresse d’Éric Zemmour l’a fait perdre exactement de la même façon qu’elle a fait perdre Henri Guaino en 2017. Lui avoir remis entre les mains l’entièreté des campagnes prouve le manque de discernement d’Éric Zemmour.

Pendant ce temps, les militants qui ont soutenu Éric Zemmour, vivent un espoir déçu par tant de médiocrité dans la gestion des affaires internes de Reconquête, de même les quelques électeurs qui se sont rassemblés derrière un homme aux prises avec ses sentiments, ses pulsions et ses émotions. Comme quoi, « l’intelligence de bibliothèque » ne supplantera jamais « l’intelligence collective de situation » des Français et Françaises, qu’il n’a pas écoutés ni même entendus. 

Eric Zemmour et ses affidés aux méthodes poutiniennes méprisent les adhérents

Le simulacre du Congrès Reconquête auquel nous assistons ces premiers jours de septembre est au final uniquement un plébiscite en faveur d’Éric Zemmour. Pourtant, près de 75% des adhérents se sont abstenus de voter les nouveaux statuts de Reconquête. Ce qui est présenté comme un succès est un échec supplémentaire, car il y a fort à parier que les pleins pouvoirs octroyés au Président non encore élu démocratiquement, ont déplu.

Les nouveaux statuts organisent dans l’opacité, une conduite autocratique, puisque, (je cite P. Scheilter dans le courrier reçu le 16/08/22) :

« – Tu souhaites te présenter pour être élue membre du Bureau Exécutif : prendre contact directement avec Éric puisque c’est lui qui soumet au Congrès la liste des candidats au Bureau Exécutif ».

« – Eric soumettra une liste au Congrès des adhérents si la modification des statuts aété votée »…

Sans aucune surprise, Éric Zemmour a interdit au simple adhérent de se présenter.

Je ne suis pas la seule à qui « les bras m’en sont tombés ». Tout cela est bien-sûr aux antipodes de la démocratie dont Éric Zemmour ne cesse pourtant de vanter les mérites tout en refusant de l’appliquer à son parti et à lui-même.

Aujourd’hui, les Français sont encore une fois floués par une classe politique qui les trahit en masquant son véritable dessein, quel que soit le parti. Les « gens ordinaires » sont toujours dépossédés de leurs droits à la démocratie et se sentent de plus en plus démunis car incompris et non-entendus. Pourtant, c’est bien de la base que doit renaitre l’organisation de la société française. Celle qui se lève tôt le matin et qui ne connaitra jamais les petits privilèges du pouvoir que les élites s’octroient avec son argent.

C’est à toutes ces personnes que je pense et que je ne laisserai jamais de côté.

Non, les Français ne sont ni des analphabètes, ni des illettrés, ni des sans-dents.

Tant qu’ils contribueront à l’enrichissement des serviteurs de l’Etat qui n’ont de serviteurs que le nom, je défendrai bec et ongles ce peuple de travailleurs, fiers d’appartenir à cette merveilleuse nation qui est la nôtre : la France.

 

« Pour diriger la France, il ne suffit pas de la lire, il faut la vivre avec le peuple.

Pour prétendre diriger les Français, il faut pouvoir les regarder dans les yeux »

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