Par Nicole MINA, Conseillère Régionale Occitanie

 

Pour les États-Unis d’Amérique, il y eut l’avant et l’après 11 septembre. En France, il y aura l’avant et l’après Samuel Paty. Certes le nombre des victimes du 11 septembre est considérable, mais l’impact psychologique est sensiblement le même.

 

Les attentats meurtriers ne manquent pas, hélas, ces dernières années. Au nom de l’islam conquérant, il y eut le massacre du Bataclan, le 14 juillet sanglant de Nice, l’égorgement du Père Hamel, le massacre des deux cousines gare Saint Charles à Marseille, l’attentat du marché de Strasbourg, pour ne citer que cela. Sans compter les agressions au couteau, mortelles ou pas mais quasi quotidiennes. Et nombre de coupables ont été taxés de déséquilibre mental au nom d’un « padamalgam » psalmodié par les moutons gauchistes de service. On s’achète une bonne conscience comme on peut, et on choisit de balayer la poussière sous le tapis.

Il y eut aussi une première décapitation, celle d’Hervé Cornara, le malheureux chef d’entreprise isérois, dont la tête avait été fiché sur une clôture comme un trophée morbide. Mais l’enquête, évoquant un litige avec un employé, a dilué cet acte barbare dans un supposé règlement de compte professionnel.

Et puis advint ce 16 octobre dernier : la décapitation de Samuel Paty, dont les vidéos de la tête coupée ont été diffusées par de gentils « jeunes » approuvant l’acte barbare.

A cette abominable occasion, les Français horrifiés dénoncent unanimement la barbarie de ce crime de toute évidence perpétré au nom d’Allah -ou d’un prophète idolatré-. Le réveil est brutal, cauchemardesque.

Les vieux patriotes dont je fais partie ont pris connaissance de cet évènement avec la même indignation mais aussi sans surprise. Parce que, pendant de nombreuses années se comptant même en décennies, nous avions prêché dans le désert, nous faisant injurier et traiter de facho, raciste, nazi, j’en passe et des meilleures, simplement parce que nous avions le malheur d’être lucides et d’avoir raison trop en avance sur les dangers d’un islam conquérant et haineux envers l’Occident. Et d’avoir raison de dénoncer l’immigration incontrôlée accélérant le processus d’islamisation.

Dans la foulée, les craintes des professeurs ont été étalées au grand jour et nous avons appris leurs peurs quotidiennes à l’idée d’être agressés par un « jeune » incompris, les menaçant au nom du prophète. Nous avons appris aussi l’implication bienpensante de Samuel Paty, qui avait fait visiter, quelques jours avant son assassinat la Grande Mosquée de Paris à TOUS ses élèves. Et c’est au nom de cette bienpensance qu’il a choisi de parler de liberté d’expression en appuyant son cours sur l’exemple des caricatures de Charlie Hebdo, comme le programme le préconise. Mais voilà, ceux qui pleurent sur son sort aujourd’hui sont les mêmes qui ont tant prêché la victimisation à cause d’un soi-disant racisme anti-immigrés qu’ils ont incité à la haine de l’identité de la France. Ou ont accepté des compromissions telles que recevoir les imams dans les locaux scolaires, comme le proviseur de Mr Paty. Des apprentis sorciers du terrorisme. Des collabos de l’envahisseur.

Là, je veux regarder la situation avec recul. Aucun dessin, fut-il insultant, ne doit mériter la mort barbare qui a été infligée à ce professeur. Cependant je trouve les caricatures de Charlie extrêmement vulgaires et ordurières. Comme celles, nombreuses et anti-chrétiennes, qui ont émaillé ses anciennes publications mais n’ont provoqué chez nos croyants que chagrin et mépris… et ont amené moins d’argent. Est-il malséant de rappeler que brocarder Allah a entraîné l’attentat que l’on sait, mais aussi rempli les caisses d’un magazine alors en déliquescence et quasi confidentiel ?

Toujours est-il que nos dirigeants ont entonné le grand air de la plus grande indignation, scandé les références à la sacro-sainte (sic) laïcité, enchaînant hommages officiels et obsèques nationales. Puis le traditionnel « circulez, y a plus rien à voir » a repris du service, vite occulté par la manipulation Covid 19 et le reconfinement.

Et les professeurs ont dû retourner dans leurs classes avec encore plus « la boule au ventre », et avec raison car les agressions et menaces contre eux se multiplient et s’aggravent de jour en jour. Ainsi que dans les administrations fréquentées par un certain public, telles les CAF, dont certaines antennes ont dû être fermées provisoirement à la suite de violences. Sans parler des menaces visant des personnalités publiques, le Président de la République, le Premier ministre, plusieurs ministres, des députés.

Dans les esprits maintenus dans l’idéologie humaniste, l’édifice mental s’est disloqué dans un effondrement quasiment freudien. Leurs pères-guides leur auraient donc menti, entraînés dans la spirale de haine qui les menace, et les laisseraient démunis devant ce danger ? Car la seule parade qu’on leur ait proposée est une « séquence pédagogique nationale » destinée à « réaffirmer la force des valeurs de la République que sont la liberté, l’égalité, la fraternité et la laïcité, ainsi que le rôle irremplaçable de l’École au cœur de la République et dans la transmission de ses valeurs ». Toutes notions qui les a faits conspuer par certains de leurs élèves plus enclins à glorifier la décapitation de leur malheureux collègue. Mais aucune protection musclée envisagée, même dans les établissements « à problèmes ».

C’est là toute la saveur amère du paradoxe gauchiste : ces laïcards méprisant le Christianisme rampent aveuglément devant l’islam… dont ils deviennent les victimes, comme Samuel Paty.

A noter que dans les sons de trompe officiels, la voix discordante de gauchistes emblématiques s’est élevée : Edwy Plénel a parlé de « motivation terroriste », comme si le terrorisme était une abstraction et non l’outil d’une volonté d’hégémonie. Quant à Mélenchon, il a pointé la communauté tchétchène pour éviter de condamner l’islam.

Depuis, Le Drian et Darmanin sont allés au Maghreb renouveler allégeance et repentance du gouvernement français au monde musulman d’Afrique du Nord. Et la libération d’autres fichés S se prépare tranquillement. Parallèlement, il n’a fallu que quelques heures pour expulser le danois Rasmus Paludan, qui voulait brûler des Corans au pied de l’Arc de Triomphe. Les islamistes ont tous les droits, ceux qui les combattent n’en ont aucun.

Mais dans cet « après Samuel Paty » une grande lumière de lucidité s’est allumée, et la parole s’est libérée, dans des sphères de penseurs qu’on ne peut pas taxer d’extrémisme de droite. Pour Finkielkraut, par exemple : « Avec la décapitation de Samuel Paty, les pieuses métonymies et les proclamations incantatoires ne sont plus de mise (…) Les yeux se sont ouverts, l’évidence ne peut plus être dissimulée. (…)  le vivre-ensemble est une fable, les territoires perdus de la République sont autant de territoires conquis par la haine de la France ». Et Onfray de réagir dans le même registre.

Soulignons cette notion de haine pour la France et de son identité, cette francophobie, car c’est bien de cela qu’il s’agit, et non « d’atteinte aux valeurs républicaines » comme nous l’ont dit nos dirigeants et certains « opposants » comme Marine Le Pen.

Car la république n’est qu’un avatar de notre longue Histoire, et rappelons que nous ne sommes continument en république que depuis le 4 septembre1870, soit 150 ans. Et que c’est la France construite avant 1789 qui a fait notre grandeur universellement reconnue… La république n’étant qu’un système de fonctionnement qui n’a pas de « valeurs » au sens moral du terme…

Cet héritage identitaire, nous nous devons de le défendre par tous les moyens contre l’ennemi qui nous a clairement déclaré la guerre sur notre sol même. N’attendons pas l’envahissement complet pour organiser une Reconquista. Cela demandera des sacrifices mais l’avenir de nos descendants en est l’enjeu.

 

« Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux. » (Benjamin Franklin)

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