GPA[2]
Le billet de T. Lafronde

    La France socialiste se complaît à regarder les rétroviseurs de l’histoire. Mardi 10 mai, comme chaque année, nous aurons droit à une commémoration pour célébrer l’abolition de l’esclavage en France. Ce fut le combat politique du député Victor Schœlcher en 1848 qui aboutit à cette avancée sociétale indéniable. Il y aura donc des cérémonies un peu partout en France, notamment à Nantes où le Président va apporter le poids de sa personne pour marquer l’événement. Nul doute qu’une repentance bien appuyée sera au menu du discours officiel, rappelant la traite négrière durant le commerce triangulaire vers les Antilles et la Guyane du XVI° au XIX° siècle. Sans doute en esquivant au passage l’esclavage qui perdure dans d’autres contrées et l’esclavage arabo-musulman qui marqua des siècles et le continent africain.

    Juger le passé à l’aune des idées du présent est en général peu pertinent. Regarder le rétroviseur apporte, in fine, peu de progrès pour améliorer le présent. Or les mêmes responsables politiques qui se lamentent sur l’esclavage du passé, tolèrent une forme d’esclavage contemporain. Il s’agit de la Gestation Pour (et surtout Par) Autrui, GPA, qui, bien qu’interdite par la loi française, est en fait facilitée par la circulaire Taubira de janvier 2013, avec l’aval du Conseil d’État en décembre 2014. Un couple qui va acheter un enfant à l’étranger, souvent par l’intermédiaire d’une société nord-américaine spécialisée, verra à son retour en France les démarches administratives facilitées afin de régulariser la nationalité du bébé au plus vite. Notons qu’il s’agit bien d’une transaction commerciale (l’enfant est acheté entre 50.000 et 100.000 $ dont seulement une petite part reviendra à la mère porteuse, souvent originaire d’un pays en voie de développement ou ayant une situation sociale difficile).

    La GPA est un double esclavage contemporain :
-celui de la mère porteuse qui vend son corps pour permettre la gestation durant 9 mois d’un bébé dans des conditions pouvant la priver de liberté dans de véritables usines à bébés ;

-celui du bébé qui est acheté comme une marchandise, avec un contrat en dehors de tout cadre légal puisqu’une transaction commerciale est possible uniquement pour des biens ou des services.

 La GPA est dénoncée de façon transverse par tout l’échiquier politico sociétal français. De La Manif Pour Tous qui, dès le début de la loi Taubira relative au mariage pour les personnes de mêmes sexes, s’inquiétait à juste titre des conséquences en matière de filiation (dont la GPA), à certaines personnalités de gauche (comme Sylviane Agacinski) ou de l’écologie (comme José Bové). C’est dire si la GPA rassemble contre sa pratique un large public éclairé, soucieux de véritable humanisme. Certaines voix évoquent une GPA éthique sans transaction commerciale. C’est aussi logique que d’évoquer un esclavage éthique.

    L’Etat français a permis avec la circulaire Taubira de contourner sa loi ne reconnaissant pas la GPA. C’est comme si la GPA s’introduisait par la fenêtre alors que la porte était verrouillée. Notre fringant premier ministre, Manuel Valls, avait péroré début octobre 2014, la veille d’un grand rassemblement de La Manif Pour Tous, qu’il prendrait une initiative à l’échelle internationale afin d’interdire la GPA. Dix-huit mois sont passés et force est de constater qu’il n’a rien fait  sur ce sujet. On l’a connu plus productif devant les multiples revendications souvent corporatistes  ces derniers mois. La liste n’est pas exhaustive mais les Bretons en colère (écotaxe), les taxis parisiens, les professeurs, les syndicats, les étudiants et mêmes les anarchistes de Nuit debout ont tous été reçus rapidement à Matignon et obtenu un chèque (en blanc ?) et des avantages afin d’acheter la paix sociale. Côté GPA, rien !

    C’est donc avec une immense hypocrisie que ce gouvernement socialiste ira larmoyer sur l’esclavage d’hier en regardant le rétroviseur tout en tolérant l’esclavage d’aujourd’hui de la GPA qu’éclaire le projecteur. Le socialisme est décidément une affaire du passé. On attend le Victor Schœlcher du présent qui offrira à la France de belles commémorations dans le futur, louant l’abolition de la GPA. En attendant, selon l’adage « aides toi, le Ciel t’aidera », La Manif Pour Tous organise plus de 40 événements à travers toute la France le 10 mai afin de dénoncer l’esclavage contemporain qu’est la GPA et de demander le retrait de la circulaire Taubira la facilitant.

 

Pour Montpellier,
le rendez-vous est ce mardi 10 mai à 18h00 devant la Préfecture,
place des Martyrs de la Résistance,
la bien nommée.
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