Le billet de Martin Moisan

 

Dès l’origine, ce soulèvement populaire spontané s’est clairement annoncé comme représentatif de l’opinion majoritaire en France ; celle qui n’est plus ni représentée ni écoutée, qui est opposée à la migration et déterminée à renverser ce pouvoir qu’une très large majorité de français exècre. Le slogan ‘’Macron démission’’ ne laissait aucun doute sur ce dernier point tandis que les marseillaises spontanées et les drapeaux bleu blanc rouge affichaient clairement le patriotisme et la revendication identitaire.

  

L’extrême gauche minoritaire chez les Gilets jaunes a su inverser le rapport de forces

Surprise par cette homogénéité et par le volume du mouvement de départ, l’extrême gauche s’est d’abord tenue dans l’expectative, ne voulant pas s’associer à un mouvement incarnant pour elle le mal absolu. D’abord, violemment rejetée, elle a fait le dos rond ; puis petit à petit, elle s’est introduite dans le mouvement pour finalement en prendre le contrôle.

Force est de le constater, l’extrême gauche a su canaliser le mouvement et évacuer la revendication identitaire et celle de la prise en compte de la question migratoire pourtant très majoritaires au départ.

Toutes tendances confondues, elle a su manœuvrer de concert en prenant petit à petit possession du terrain de manière irrésistible, aussi bien dans les AG que dans les cortèges.

Par ailleurs, dès les premiers actes, l’impunité des black blocks et des casseurs de gauche a clairement confirmé la collusion et la complaisance du pouvoir à l’égard de ses milices auxiliaires afin de créer les conditions de la répression brutale, la peur et de la demande d’ordre. Aucune arrestation, aucun flashballs en pleine tête contre les black blocks. Seuls les Gilets jaunes spontanés ont été visés.

Chassé par les militants de gauche et par les forces de l’ordre, notre camp a finalement déserté le mouvement laissant la place à la gauche minoritaire en nombre mais supérieure sur le terrain de l’activisme. C’est ainsi que d’un acte à l’autre le mouvement s’est dégonflé en volume, perdant toute dangerosité pour le pouvoir.

Notre camp aux abonnés absents

Tout au long de cette phase et jusqu’à aujourd’hui, nous avons déploré l’absence sur le terrain du RN qui s’est contenté de gérer la rente électorale, mais aussi à quelques exceptions près, celles des groupes activistes d’extrême droite. Ainsi, on ne peut pas reprocher à la gauche d’avoir joué son jeu (et surtout celui du pouvoir) alors qu’à part quelques rares militants au cœur des débats et quelques figures isolées, la droite a été totalement absente du terrain, inorganisée et sans coordination. Globalement, notre camp a complètement raté le coche, il n’a pas été au rendez-vous. On peut lui reprocher d’avoir laissé la gauche dévitaliser ce mouvement historique pourtant porteur de grands espoirs. Le retour d’expérience du mouvement des Gilets jaunes démontre que rien ne sert d’être majoritaire dans l’opinion si on n’est pas à même de tenir la rue et qu’à l’inverse, si vous tenez la rue, même très minoritaires, vous aurez le dernier mot ; du moins comme on va le voir, pour un temps.

La gauche a fossoyé la revendication identitaire des Gilets jaunes

C’est fait, les revendications identitaires et de renversement du pouvoir majoritairement exprimée lors des premiers actes de ce mouvement spontané et unique en son genre ont été enterrées. Elles ne resurgiront pas, du moins immédiatement.

Le spectacle des cortèges du 1er mai a été particulièrement révélateur de cet état de fait : plus de black blocks, ils sont devenus inutiles puisque le mouvement est définitivement passé sous contrôle de la CGT et de La France insoumise. Plus de tirs de flashballs en pleine face, devenus également inutiles contre des syndicats qui ont fait allégeance au pouvoir alors que la violence des casseurs et des forces de l’ordre a vidé les cortèges des Gilets jaunes spontanés du début.

Ainsi, lors des défilés du 1er mai, on a vu la CGT -à la demande du pouvoir- assumer la conduite des cortèges et les commentateurs sur les chaines en continu s’en féliciter. Enfin, les gens raisonnables et surtout compatibles avec le système avaient canalisé cette révolte qui désormais ne représente plus aucun danger pour le régime. On avait enfin des interlocuteurs institutionnels, tout le monde était rassuré. Fin du ban, tout est sous contrôle, il n’y a momentanément plus aucun risque ni pour le régime ni pour la fausse opposition qu’il maintient sous perfusion. Du moins le croient’ ils…

Le show-biz au renfort de la victoire

Preuve que tout est bien rentré dans l’ordre ; alors qu’il s’en était bien gardé jusque-là, le show-biz a pris fait et cause pour ce mouvement enfin devenu fréquentable après que la France périphérique, celle des beaufs « qui fument des gitanes et roulent au diesel », en ait été évincée. C’est donc bien toute la gauche syndicale, institutionnelle et de l’intelligentsia qui fait désormais corps autour du pouvoir. Le danger est écarté, le show-biz respire, il peut voler au secours de la victoire et se racheter une conscience auprès de la gauche. On est enfin entre soi, on peut sortir des abris.

1.400 personnalités du show-biz le proclament : nous ne sommes pas dupes

On lira avec amusement le communiqué parfaitement cynique de ces éternels bouffons, rédigé en écriture inclusive comme il se doit.

Rien à voir en effet avec les Gilets jaunes spontanés du départ qui ne seront pas dupes de la duplicité de ces salopards qui les avaient d’abord toisés de toute la hauteur de leur mépris condescendants et qui maintenant jouent aux traitres de comédie.

Macron et le système libéral au milieu d’un champ de ruines politique

Tout d’abord, signalons l’abstentionnisme qui ne cesse de progresser de consultation en consultation. D’après les sondages pour ces élections européennes, il devrait franchir un nouveau seuil historique qui interdira tout triomphe, quel que soit le vainqueur. Les élections européennes vont consacrer le rejet massif des partis politiques, du pouvoir actuel et de l’U.E ; bref du système. Ce sera la revanche immédiate des Gilets jaunes privés de leur révolte et la consécration de la perte de légitimité de la classe politique conventionnelle. C’est donc tous les participants à l’électoralisme qui vont s’en trouver fragilisés et avec eux tout le système libéral qui tient le pouvoir.

Ensuite, L’épisode des Gilets jaunes a clairement démontré que la gauche n’intervenait plus qu’en force supplétive du mondialisme libéral. Elle ne représente donc plus l’espoir. Cela n’échappe plus à personne et donc, elle s’est définitivement condamnée à la marginalité face à une opinion qui rejette très majoritairement tous les participants à ce système. Macron très probablement battu aux européennes va se retrouver extrêmement fragilisé, au milieu d’un champ de ruines politique et à la tête d’un système désavoué de toutes parts.

Mélenchon déshabillé au plan électoral ne conserve plus que sa capacité de nuire

Par ailleurs, le score annoncé de LFI montre que ce parti aura perdu près de la moitié de ses voix et que son acharnement suicidaire à évacuer la question migratoire et celle de l’identité est en train de le condamner aux oubliettes de l’histoire, comme avant lui le PS. Aux mêmes causes les mêmes effets.

Sans aucun avenir électoral, LFI et l’extrême gauche ne pourront plus peser que par leur activisme de terrain. Dans ces conditions, il y a tout lieu de penser que pour continuer d’exister Mélenchon et ses troupes n’auront plus d’autre moyen que celui de nuire par leurs actions de terrain dont, comme on l’a vu, ils sont restés les maîtres absolus.

Duel Mélenchon – Macron, vers l’affrontement terminal dans la rue

Après en avoir fait un enjeu pour la fin de son quinquennat, la défaite électorale annoncée de Macron aux européennes et la perte de légitimité qui va s’en suivre vont le fragiliser à l’extrême, alors que de l’autre côté, la faiblesse électorale de Mélenchon ne lui laisse plus d’autre choix que d’exercer sa capacité de nuisance sur le terrain pour tenter de survivre. Par ailleurs, il n’y a plus aucune force organisée crédible entre Mélenchon et Macron, le vide politique s’est fait entre eux. On peut donc s’attendre à ce que la contestation de rue perdure et prenne encore plus d’ampleur et que le match se poursuive dans la rue. L’extrême gauche n’a pas d’autre choix et, à moins de nommer Mélenchon premier ministre, Macron n’a rien à lui proposer pour la circonvenir. Il y a donc tout lieu de penser que nous allons assister à un duel à mort dans les mois qui viennent.

Le match se poursuit, notre camp en embuscade

Macron est incapable de sortir de son enfermement mental et la colère des Gilets jaunes ne trouvera pas de réponse politique ; exacerbant encore les tensions sur lesquelles viendra peser l’activisme de l’extrême gauche qui ne va plus le lâcher.

Par ailleurs, comme on l’a vu plus haut, la droite ne pèse rien dans la rue. En revanche, nos idées sont très largement majoritaires dans l’opinion. Ainsi, cela vient encore d’être confirmé par un récent sondage d’ « Harris Interactive », l’immigration est le premier sujet d’inquiétude (41%), suivi du pouvoir d’achat (39%) et des impôts (36%). D’autre part, la demande d’ordre est très forte dans toutes les couches de la population. Elle rassemble aussi bien la droite orléaniste qui craint pour ses petites économies que la France périphérique au travail qui souffre et ne supporte plus le désordre ambiant, l’insécurité, les incivilités et l’arrogance de ceux qui sentent que leur domination se concrétise.

De tout cela il résulte qu’un effondrement du pouvoir est de plus en plus envisageables sous la triple contrainte de sa perte de légitimité, des actions de rues de l’extrême gauche qui vont encore l’affaiblir et le pousser à la faute, et enfin de celle de l’opinion majoritaire qui n’attend plus que de le voir sombrer et d’autres mains s’en emparer.

À nous de nous tenir en embuscade !

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