Par Antonin Campana

 

Les Français de souche européenne sont les autochtones de France comme les néo-calédoniens de souche mélanésienne sont les autochtones de Nouvelle-Calédonie. Pourtant, la République reconnait l’autochtonie des seconds et la dénie arbitrairement aux premiers.

 

Certes, cela en dit long sur un régime qui a besoin d’être pris aux cojones pour admettre la réalité des faits. Mais cela en dit encore plus long sur les autochtones européens eux-mêmes. Pourquoi ceux-ci abandonnent-ils aussi facilement les droits collectifs dont ils pourraient automatiquement bénéficier, pour peu qu’ils forcent le régime à les reconnaître en tant que peuple souche ? Comment peuvent-ils ne pas entrapercevoir que la lutte pour la reconnaissance de leurs droits civiques est la seule planche de salut qui s’offre à eux en ces temps de Grand Remplacement ? A ce stade, pour le rédacteur de ce blog tout au moins, cela reste un mystère. Mais rêvons un peu, et admettons ici que les autochtones européens de France (et d’Europe !) aient suffisamment de cervelle pour se rassembler, pour s’organiser et pour se mettre en situation de faire valoir leurs droits. Nous avons déjà indiqué quelques engagements tactiques susceptibles de faire valoir notre droit à l’existence (affirmer tout d’abord ce droit à l’existence, revendiquer les droits linguistiques, revendiquer la restitution de notre patrimoine culturel confisqué par l’Etat supranational,  revendiquer le droit à une culture sociétale autochtone, revendiquer le droit de mémoire, revendiquer le droit à un Etat autochtone, revendiquer le droit de geler le corps électoral comme en Nouvelle-Calédonie, exiger l’égalité des droits, affirmer le droit de contrôler nos terres ancestrales, affirmer notre droit à la dignité, etc.).

 

Ces revendications s’appuient sur la Déclaration des nations unies sur les droits des peuples autochtones (2007), c’est-à-dire sur un droit international reconnu par la République. Elles ont une portée politique puisque leur véritable but est de forcer le régime à reconnaître juridiquement que le « peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne » enfermé dans l’agrégat humain multiethnique est le peuple souche de ce pays. Cette reconnaissance permettra l’obtention de droits collectifs croissants, jusqu’à la libération finale du peuple emprisonné.

Cependant, ces revendications ne concernent et ne mobilisent que les seuls Autochtones. La critique-Système ne manquera pas de souligner leur caractère catégoriel et égoïste. Globalement, cela n’est pas exactement vrai : nous avons déjà montré que l’autochtonisme est un pari gagnant pour tous les peuples. Néanmoins, pour faire taire cette objection, pour augmenter notre efficacité, voire pour déconcerter idéologiquement nos adversaires, ne serait-il pas intéressant de mobiliser parfois plus largement, au nom d’intérêts « humains » qui recouperaient les intérêts autochtones ?

Expliquons-nous par un exemple.

Chacun sait que la Finance n’a aucune limite : si elle pouvait vendre l’air que nous respirons, elle le ferait sans la moindre hésitation. Et tant pis pour les sans-dents trop pauvres pour se le payer ! Voyez l’eau : déjà, l’oligarchie en fait une marchandise comme les autres. En Australie, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et même en France, elle s’approprie l’eau, décide de son prix et la vend à des prix exorbitants. En Grande-Bretagne, jusqu’à ce qu’une loi interdise cette pratique, des milliers de foyers ont été privés d’eau parce qu’ils n’étaient plus en mesure de régler leurs factures ! En Australie, des milliers de fermiers étranglés par un prix de l’eau fixé par le marché, font faillite et vendent leurs biens. En France, 76% des Français sont desservis en eau potable par des entreprises privées. A elle-seule, la multinationale Veolia, plusieurs fois condamnée pour coupure d’eau illégale, se vante de distribuer 1.75 milliards de m3 d’eau à un marché captif de 23 millions d’individus !

Les multinationales comme Veolia, Suez ou Saur s’approprient l’eau grâce aux politiciens républicains qui leur confient les réseaux payés par le contribuable. Le transfert a pour nom « Délégation de Service Public ». A la clé : mauvais entretien des réseaux, clientèle captive et augmentation des prix au profit des actionnaires et des fonds d’investissement.

La Finance vole l’eau de manière plus vicieuse. L’opération mafieuse repose sur la création d’une bourse de l’eau, construite sur le modèle de la bourse du carbone.  Dans un premier temps, « on » invoque, financiers et écolo-gauchistes associés, le « réchauffement climatique » et la raréfaction des ressources en eau. Puis on agit sur les politiciens pour qu’ils instaurent des quotas limitant la consommation. Quand ces quotas sont décidés, il ne reste plus qu’à installer une bourse qui permette d’acheter et de vendre ces quotas. Emerge alors un prix de l’eau qui va augmentant, provoquant la faillite des agriculteurs et la concentration des ressources entre les mains des institutions financières. Cette rapine organisée s’exerce notamment en Australie et dans certains Etats américains, tel la Californie (sur le sujet, voir l’excellent film de Jérôme Fritel, Main basse sur l’eau).

D’un point de vue humain, l’accaparement des ressources en eau par des intérêts privés entendant la monnayer au « juste prix », c’est-à-dire au plus haut, présente un sérieux problème. Peut-on traiter une ressource nécessaire à la vie comme une simple marchandise dont le prix fluctuerait en fonction des spéculations sur un marché, quitte à en priver les plus pauvres ? Un droit national-autochtone, qui reste évidemment à écrire, devrait définir le libre accès à l’eau comme un droit humain.

D’autre part, et d’un point de vue autochtoniste, l’accaparement des ressources hydriques par quelques uns est complètement illégal. Selon le droit international, l’eau des terres autochtones appartient aux peuples autochtones.  La Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones énonce en son article 26 que les peuples autochtones ont le droit de contrôler les ressources qu’ils possèdent sur leurs territoires. L’article 28 énonce que ces ressources doivent leur être restituées quand elles ont été confisquées. L’article 32 stipule que tout projet étatique ayant une incidence sur les ressources hydriques doit obtenir le consentement « donné librement et en connaissance de cause » des instances représentatives autochtones. L’article 8 stipule que les Etats doivent mettre en place des mécanismes de prévention et de réparation visant tout acte ayant pour but ou pour effet de déposséder les autochtones de leurs ressources.

A l’évidence, le problème de l’accès à l’eau implique donc une convergence des intérêts « humains », ceux de tous les hommes, qu’ils soient autochtones ou allochtones, et des intérêts du peuple autochtone. Ne serait-il pas alors possible de rassembler les Autochtones et certains allochtones dans des actions communes contre la privatisation de l’eau ?  

Par exemple, imaginons une grande ville désirant transférer son réseau d’eau à une société privée. Il serait facile de perturber des Conseils municipaux au nom du droit humain du libre accès à l’eau (« l’eau n’est pas une marchandise ! ») tout en faisant valoir le droit autochtone de contrôler les ressources en eau (« Article 32 ! »). L’Etat parallèle autochtone montrerait ainsi qu’il défend tout autant les droits humains des allochtones que ceux des autochtones. Il « grandirait » son engagement. Il montrerait son « ouverture d’esprit » et son souci de la population globale. Les militants de la cause autochtone pourraient alors entrainer des allochtones dans leur action, fragilisant la position de ceux qui les accusent de racisme et ébranlant la représentation-Système de notre combat. Par ce type d’action, le peuple autochtone manifesterait son droit à l’existence. Car derrière la défense des droits humains c’est bien, d’abord, des droits autochtones qu’il s’agit.

La défense du libre accès à l’eau « pour tous » serait donc une bonne occasion d’élargir la gamme de nos engagements tactiques en intervenant là où l’on ne nous attend pas. Une telle action solliciterait des affects, enverrait des signes et produirait une représentation mentale positive de notre cause. Elle perturberait les caricatures simplistes qui pourraient en être faites, tout en imposant les instances représentatives de notre peuple dans le débat et les négociations. 

Nous menons une guerre. L’art de la guerre nous impose d’utiliser la ruse, la diversion, la dissimulation et la tromperie. Dissimuler les buts réels derrière des objectifs de façade est conforme aux usages du combat. Agiter des leurres pour tromper l’ennemi est tout aussi nécessaire. Faire valoir des objectifs apparents ou « secondaires » (le libre accès à l’eau pour tous) pour mieux imposer des intérêts vitaux (notre droit à l’existence en tant que peuple) est un procédé que les Réfractaires ont trop longtemps voulu ignorer.

Annoncer honnêtement et sans détour les motifs véritables de l’action entreprise est certes admirable et souvent indispensable. Mais parfois, au contraire, il est nécessaire de les habiller de hautes justifications morales ou de les peindre aux couleurs de l’intérêt « général ». Or, les Réfractaires présentent toujours leur action de la manière la plus franche et la plus directe qui soit. Ainsi, leurs manifestations contre l’immigration, visent toujours et uniquement à dénoncer l’immigration. On ne trouvera ici aucune arrière-pensée. Nos ennemis, cependant, agissent rarement ainsi. Il y a toujours une distance entre ce qu’ils montrent et invoquent, et les objectifs réels qu’ils poursuivent.  

Une manifestation contre l’islamophobie, par exemple, n’a pas pour finalité de faire cesser l’islamophobie, mais d’empêcher toute critique de l’islam (et les autochtones qui y participent sont alors des « idiots utiles »). La photo du corps sans vie d’un jeune migrant sur une plage n’a pas pour finalité de nous montrer la mort tragique d’un enfant, mais de nous faire accepter une immigration de masse. Le féminisme n’a pas été conçu par les oligarques pour « libérer les femmes », mais pour les mettre au travail dans leurs usines. L’idéologie des droits de l’homme n’a pas pour finalité de donner davantage de droits aux hommes mais de justifier l’ingénierie sociale. Mêmes les publicités télévisées mettent en avant séduction, puissance ou jeunesse… mais la finalité est bien de vendre des marchandises ! Le stratagème est certes manipulatoire. En politique, il vise surtout à brouiller la perception de l’ennemi, à le mettre en porte-à-faux et à séduire les futurs « idiots utiles » et autre « compagnons de route ». Pourquoi, devrions-nous nous en passer ?

Ce type d’action crée des « fronts de diversion ». Il entraîne l’ennemi sur des terrains secondaires pour que l’objectif principal de l’action puisse être atteint avec le moins d’opposition possible.  Dans notre exemple, les pouvoirs publics devront, si la pression est suffisamment forte, apporter une réponse au problème soulevé du libre accès à l’eau. Ce faisant, ils devront dialoguer avec nos instances représentatives. Indirectement, ils les reconnaîtront, ce qui est l’objectif recherché. Faire de nos représentants des interlocuteurs incontournables pour le Pouvoir, est une étape nécessaire sur le chemin qui mène à la reconnaissance officielle du droit de notre peuple à l’existence !

Nous avons cité un « front de diversion », celui du combat pour l’eau. Il pourrait y en avoir d’autres. On sait par exemple qu’avant peu un « débat » va avoir lieu sur une vaccination obligatoire qui nous « préserve » tous de la Covid-19. Or, en tant qu’Autochtone, nous avons notre mot à dire sur le sujet. Nous indiquions dans un précédent texte :

« L’article 23 de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, stipule que les peuples autochtones « ont le droit d’être activement associés à l’élaboration et à la définition des programmes de santé » et qu’ils ont même le droit « de les administrer par l’intermédiaire de leurs propres institutions ».

Il donc possible, pour peu que nous soyons organisés, de mobiliser une population globale, à la fois autochtone et allochtone, afin de contester le processus vaccinal obligatoire. Cela peut être fait sur une base légale, en nous appuyant sur le droit autochtone tel que défini par les Nations unies. Inutile d’avoir fait de grandes écoles pour comprendre tout le bénéfice qu’il est possible d’en tirer. 

Le droit autochtone nous permet ainsi d’ouvrir de multiples fronts secondaires, sur des sujets non directement politiques, et qui intéressent aussi les allochtones installés au milieu de nous. Ces « fronts de diversion » doivent être autant d’engagements tactiques dont la finalité réelle est de manifester le droit du peuple autochtone à l’existence.

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