Par Lucrèce Provence

 

J’avais dans un précédent article expliqué que la campagne des Européennes avait tourné au bipartisme, de par la volonté de Macron, transformant cette élection à la proportionnelle en affrontement LREM-RN ou plutôt Macron-Le Pen, comme une revanche des présidentielles.

Les résultats sont sans appel pour LREM : seconde place dans l’ordre des pourcentages et des sièges : 22,41%, 21 sièges.

LR a payé aussi son positionnement erratique, perdant plus de la moitié des sièges : 20 en 2014, 8 en 2019.

Les écologistes tirent leur épingle du jeu, doublant leur nombre de sièges, qui passent de 6 à 12.

Et le RN mené par Jordan Bardella, donné grand vainqueur par Marine Le Pen sous prétexte de meilleur score ?

Eh bien, cette victoire a un goût amer : d’abord, le pourcentage en 2014, de 24,86% tombe à 23,31% en 2019, soit 1 point ½ de moins en 5 ans. Et puis il y a le nombre de sièges obtenus, qui tombe de 24 députés européens à 22.

Comment interpréter ce qu’il faut bien appeler un recul ?

Tout d’abord, comment se fait-il que le RN ne fasse « que » 23, 31% alors que 67% des Français dans un récent sondage se sont prononcés contre la politique d’immigration qui est théoriquement la marque de fabrique du RN ? Alors même que la Hongrie voit le score des défenseurs de l’identité de Victor Orban à plus de 52% ?

Pour ma part, il y a plusieurs raisons à cela. La principale résidant dans les choix stratégiques et politiques de Marine Le Pen et ses conseillers, lesquels ne font, pour sauver leur position, que conforter Marine dans ses positions. Et le moins qu’on puisse dire est que les choix de MLP sont sujets à caution. Tout d’abord, Jordan Bardella, malgré ses talents et ses convictions, était une tête de liste peu crédible pour les électeurs non historiques du RN, trop « vert » et plus enclin aux généralités qu’aux arcanes de l’Europe.

Ensuite, le manque de défense de l’identité culturelle ET cultuelle européennes, alors que le rejet de l’immigration par les Français vient justement de la volonté de défense de nos racines. Également le manque d’explication du traité d’Aix-la-Chapelle mettant l’Europe en coupe réglée par l’Allemagne. Et puis des « vides » qui peuvent passer pour des détails, mais sont en réalité des manquements politiques et affectifs graves : Marine Le Pen déclarant tout de go « qu’il ne faut pas combattre l’islam parce que c’est une religion », et félicitant les pompiers au lendemain de l’incendie de Notre-Dame, en occultant le caractère sacré et identitaire de cet édifice.

Autre point, la rancune tenace des Français patriotes contre Marine Le Pen qui n’a pas su contrer efficacement Macron entre les deux tours des présidentielles. Enfin, elle s’est engouffrée dans le piège macronien « LREM contre RN. » au lieu de se positionner en défenseur des convictions souverainistes-nationalistes.

Tout laisse à penser, comme je le disais précédemment, que ces Européennes 2019 soient le chant du cygne de Marine Le Pen et que sa position à la tête du RN doive être remise en question.

Et puis, la conclusion générale de ce scrutin s’impose : le « style » politique français s’essouffle et est entré en agonie. Les Français attendent une autre forme de communication, plus affective, et pour tout dire plus identitaire.

Les « petites listes » ayant pâti de la dichotomie Macron-Le Pen ont de beaux jours devant elles pour peu qu’elles comprennent cette nécessité, cette soif d’authenticité humaine dont on a dépossédé les Français depuis si longtemps.

Quant aux résultats à l’échelle de l’Europe, ne nous leurrons pas, ils consacrent, en nombre de sièges, la victoire des europhiles sorosiens. C’est-à-dire que nos élus europhobes en minorité seront une fois de plus réduits à une opposition à peu près stérile et que l’étau va se resserrer autour des peuples.

 

A nous de continuer à nous battre pour une sauvegarde de l’identité française et européenne.

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