violences policières

 

Le billet de Colette Mercier

 

Plusieurs images et vidéos sont visibles sur internet et sur les pages Face Book des gilets jaunes qui montrent la violence extrême, disproportionnée et totalement injustifiée de la répression ; notamment de la part des CRS et de la police nationale.

 

 

Une violence policière inouïe

 

Ainsi on a pu voir des personnes âgées rudement tabassées alors qu’elles levaient les bras en l’air, jetées au sol et très violemment bastonnée de concert par plusieurs membres de forces de l’ordre. Particulièrement choquante, l’image d’un commandant de police brutalisant à coups de matraque une frêle jeune femme alors que plusieurs de ses hommes la maintenaient au sol. On a également pu voir des tirs tendus de flashball à quelques mètres en pleine face et des tirs de grenades GLI-F4 potentiellement létales car contenant 25 grammes de TNT. C’est une de ces grenades qui a tué le malheureux Rémi FRAYSSE à SIVENS.

Malgré la censure et malgré leur effacement par Facebook et par YouTube, chacun peut voir les très nombreuses vidéos faisant état de ces violences gravissimes. Malgré l’occultation de ces faits par les médias main-stream, ils n’ont pas pu être dissimulés. Il est trop tard, tout le monde sait, tout le monde a vu, la parole se libère, partout les gens filment les exactions policières en direct.

Par ailleurs, la rumeur court -et une vidéo semble le montrer-, d’un tir à balle réelle qui aurait fait s’effondrer un manifestant isolé ce samedi à PARIS. En fin de séquence, on voit des membres des forces de l’ordre accourir immédiatement pour extraire le corps (le cadavre ?) de la scène et le faire disparaître. Si ces faits sont avérés, ils sont de la plus haute gravité.

 

À l’inverse de la police nationale et des CRS, la gendarmerie est restée dans la mesure

 

La gendarmerie de son côté est très majoritairement restée dans la mesure, elle a su encadrer les manifestants, montrer les limites et contenir les débordements. Ce qui fait qu’en zone gendarmerie pratiquement aucun débordement n’est à signaler ni de part ni d’autre. On a vu des groupes de gardes mobiles se présenter, l’encadrement négocier avec les gilets jaunes et les fourgons se retirer après accord. S’il y a eu des violences en zone gendarmerie, elles ont été le fait de compagnies de CRS.

 

Par son attitude irresponsable, le gouvernement a enclenché le cycle de la violence

 

Ne parlons pas de son entêtement à ne rien vouloir concéder. Au point où nous en sommes, cette question est d’ores et déjà largement dépassée. Il s’agit cette fois-ci de l’enclenchement du cycle de la violence dont le gouvernement a pris l’initiative en durcissant la répression de manière ultra violente. Dans ces conditions, il serait totalement illusoire et dangereux de la part du pouvoir d’imaginer que le cycle de violence dont il a pris l’initiative reste sans réponse ; notamment de la part de la fraction la plus désespérée de la population, celle qui n’a plus rien à perdre et qui se trouve également être la plus jeune. Que le pouvoir mesure bien ce qu’il est en train de faire, il s’agit de millions de gens. Nous disons bien de millions. Nous le disons au pouvoir s’il veut bien l’entendre, les informations qui nous remontent en direct de la base sont alarmantes.

 

Voici ce que l‘on peut constater en cette fin de deuxième semaine de levée du peuple

 

  • Tous les besoins de réformes se sont synthétisés en seul slogan : « MACRON DÉMISSION ». Le dégagisme est largement majoritaire, non seulement au sein du mouvement des gilets jaunes, mais beaucoup plus grave pour le pouvoir, parmi l’ensemble de la population qui jamais jusqu’ici ne s’était fédérée à ce point sur un même thème. Le gouvernement semble ne pas le comprendre, c’est pourtant l’exacte réalité du moment.
  • Les pages Facebook des gilets jaunes sont systématiquement censurées et l’expression du dégagisme n’y est plus possible. Seule reste autorisée l’expression ultra minoritaire d’un réformisme dépassé. Que le gouvernement le comprenne bien, il n’y aura aucun délégué mandaté pour négocier quoi que ce soit avec lui. Si le pouvoir parvient à en faire émerger, ils seront systématiquement désavoués. Il n’y aura aucun cahier de doléance. Les gilets jaunes et avec eux le nouveau tiers-état qui est apparu, ultra majoritaire dans la FRANCE périphérique à l’occasion de cette révolte, exige le départ de la classe politique au pouvoir, son renouvellement et la remise à plat de toute l’organisation sociale et politique du pays. Que le pouvoir le comprenne, la communication des gilets jaunes ne lui est plus accessible. À partir du moment où il a censuré les pages Facebook, il ne reçoit plus aucun signal. Il s’est, lui-même, mis dans le « bleu » et dans l’incapacité de voir venir ce qui se prépare.
  • Si la répression s’accentue encore et si le gouvernement ne prend pas la seule décision politique qui lui soit encore ouverte, le pays va connaitre des violences extrêmes au terme desquelles la caste politique au pouvoir sera chassée, sans doute avec la plus grande brutalité.

 

Une seule porte de sortie pour le pouvoir, son départ dans la dignité

 

Au point de rejet généralisé dont il fait l’objet, au point d’exaspération où en est le peuple de FRANCE et face au risque gravissime d’embrasement violent dont il a pris l’initiative d’ouvrir le cycle, une seule porte de sortie reste ouverte au pouvoir : son départ dans des conditions dignes face à l’Histoire.

 

Pour cela il appartient au président MACRON de procéder à un référendum sur l’abrogation de la constitution et la dissolution de Sénat, de dissoudre le parlement et de remettre sa démission.

À défaut, il prendra la responsabilité devant l’Histoire d’événements dont il ne mesure ni l’ampleur, ni les conséquences finales.

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