L’éditorial de Richard Roudier
Dès la rentrée de septembre 2021 la direction de la Ligue a pris la décision d’interroger chaque mois ses adhérents sur leurs intentions de vote ainsi que sur leur l’opportunité de soutenir, en tant que mouvement, tel ou tel candidat.
Ces consultations ont été réalisées lors des conférences de formation, lors des fêtes, lors des rencontres de cohésion comme les « Galettes des rois ». Elles se poursuivent actuellement et ont touché concrètement plus de la moitié des départements d’Occitanie.
La première réunion tenue le 5 octobre devant une assemblée très fournie permettait d’avoir une vue concrète et sans ambiguïté de la tendance puisque le résultat de la consultation était sans appel, avec 70% pour Zemmour alors que 30% que se partageaient le « refus de participation » et 4 autres candidats avec dans l’ordre décroissant Marine le Pen, Florian Philippot, Antoine Martinez et Jean Lasalle. Deux surprises : le score sans appel de Zemmour et la faiblesse de celui de Marine Le Pen, imputable à son attitude d’opposition récurrente aux thèses identitaires et ses propos fluctuants sur des sujets de première importance.
Au moment de la consultation fin novembre, ces chiffres ne faisaient que se confirmer en s’accentuant, pour atteindre près de 80% pour Zemmour. On peut l’attribuer à son engagement radical sans faille de Drancy qui provoqua un électrochoc salutaire chez un certain nombre de camarades qui considéraient jusqu’alors que Zemmour était lui aussi un « énième candidat du système ». Je me permet de rétorquer : nous avons quatre bonnes raisons de voter Zemmour : premièrement il développe nos idées (comme on dit en Occitan -a quicon protche-) (1) ; deuxièmement, il est aussi direct que nous et ne recule jamais ; troisièmement, c’est la première fois depuis l’instauration de l’élection présidentielle au suffrage universel (1965) que nous avons une véritable fenêtre de tir jusqu’à la victoire ; quatrièmement il n’a pas peur de sortir des sentiers battus du politiquement correct en faisant appel à des notions comme l’identité, la subsidiarité ou la civilisation européenne. (2)
Le 18 décembre lors de la traditionnelle fête du solstice ce fut un vote Zemmour proche de 90%, avec en corollaire une disparition de la position en faveur du « refus de vote » et un effondrement chez les partisans de Marine Le Pen.
Tout au long de janvier 2022, lors des « Galettes » on pouvait constater un alignement de la position des sympathisants sur celle des militants et du noyau dur de la Ligue.
A souligner que lors de ces consultations, des critiques acerbes ont porté sur la publication de différents sondages qui montraient récemment une légère progression d’Emmanuel Macron à 25% alors que tout le « populo » le déteste et un score de Pécresse visiblement gonflé -elle qui représentait 10 % des intentions de vote avant la primaire des républicains se voyait propulser à 20%-. Remarquons aussi avec beaucoup de suspicion dans ces sondages, la deuxième position de Marine Le Pen (remake de 2017) dont Darmanin se réjouissait il y a quelques jours : « l’affaire est pliée, on aura les deux mêmes candidats au second tour qu’en 2017 ».
Les nombreux ralliements de la droite (RN et LR), de personnalités de poids m’amènent à penser que si ces gens-là soutiennent dorénavant Zemmour, c’est qu’ils n’ont aucune confiance dans les sondages surtout quand on sait que ceux-ci dépendent soit de l’oligarchie soit de la famille Macron. La volte-face lamentable de Marine Le Pen sur la suppression de la double nationalité ne devrait pas enrayer cette hémorragie.
Pour finir de façon synthétique : à l’occasion de cette élection présidentielle, il n’est pas inutile de souligner que la Ligue du Midi a eu le courage de se lancer une vaste consultation auprès de ses adhérents. Dans le même temps nous les avons interrogés sur l’attitude concrète à tenir sur le terrain. La Ligue du Midi, n’est pas un mouvement à vocation électoraliste et elle a toujours affirmé qu’elle devait garder son autonomie vis-à-vis des partis politiques. Elle ne prendra pas partie en tant que telle dans la campagne électorale. Etant donné qu’elle n’est pas opposée au principe de la double appartenance, elle laisse le choix à ses adhérents de s’impliquer ou non individuellement dans ce combat électoral.
D’ores et déjà, un certain nombre de ses militants et cadres ont rejoint les rangs de l’organisation Reconquête et sont déjà reconnus comme des éléments de grande valeur. J’ai toujours affirmé que la victoire en politique devrait reposer sur deux jambes : un parti électoraliste honnête et courageux, respectueux de ses militants et fier de ses idées et à ses côtés des mouvements de terrain, lanceurs d’alertes et promoteurs d’idées, qui manient allègrement les opérations d’influence, se rapprochent des organisations de masse et développent des actions de formation en particulier pour la jeunesse.
Camarades et amis, nous aurions tort de gâcher notre plaisir…
Notes :
1. De l’Occitan : « à quelques choses près ».
2. J’aurais l’occasion de vous en parler dans un prochain éditorial
Bravo!!! de voter ZEmmour