Le billet de François jay

 

C’est fait, la liste de Thomas Cazenave, LREM, s’allie avec le maire sortant de Bordeaux, Nicolas Florian, en principe « Républicain ». L’arithmétique donne cet équipage vainqueur. Le maire sortant était arrivé en tête au premier tour avec 34,56% talonné par le candidat écologiste à 34,38%… donc en net recul par rapport aux résultats d’Alain Juppé, régulièrement élu au premier tour. Deux autres listes avaient dépassé les 10% et se sont donc qualifiées pour le deuxième tour. Celle du candidat de LREM avec 12,68% et celle de Philippe Poutou, ex candidat d’extrême gauche aux présidentielles, avec 11,77%.

Sans l’alliance entre LR et LREM, le second tour avec 4 listes aurait été particulièrement incertain, seulement 96 voix séparant les 2 premiers. Avec 3 listes: LR-LREM, Ecolo-PS, et la liste d’extrême gauche, la victoire du maire sortant, Nicolas Florian, ex-premier adjoint d’Alain Juppé, est assurée. Exit, donc, le candidat écologiste, Pierre Hurmic. La cuisine électorale assure la pitance, pour 6 ans, des amis d’Alain Juppé.

 

Républicain à la sauce Juppé

Cette alliance n’est pas une grosse surprise. A part des intérêts personnels, il était difficile de comprendre ce qui différenciait les 2 candidats : Florian, orphelin de Juppé qui a brusquement démissionné de son poste de Maire de Bordeaux pour un poste au Conseil Constitutionnel, et Thomas Cazenave, énarque, ex-directeur de cabinet du Ministre de l’économie Macron. Il y a quelques mois, pour éviter une candidature LREM, Florian claironnait, qu’il était « Macron compatible ». Discours qu’il a abandonné quand Cazenave a confirmé sa candidature. Le successeur de Juppé avait fait jouer ses relais parisiens auprès du Président Macron et du Premier Ministre, Edouard Philippe, mais en vain puisque Cazenave a eu l’investiture LREM. Macron voulait un ralliement du maire de Bordeaux, ce que n’a pas accepté, ouvertement, le maire sortant. Prudence girondine. Résultat, il a dû subir une candidature LREM qui a provoqué l’humiliation d’un ballotage, et, pire, le risque de perdre la mairie.

 

Poutou sauve les Républicains et le candidat de Macron

Le ralliement tardif du candidat LR à Macron, se fait en mode opportuniste… Il profite du maintien de Poutou au second tour. A mille voix près, le communiste s’est qualifié. Une aubaine, parce qu’il va priver le candidat écologiste, l’avocat Pierre Hurmic, des voix qui pourraient lui permettre de gagner face à l’alliance LR/LREM. Si dépasser 50% semble difficile à Nicolas Florian, même aidé par Cazenave, arriver devant Hurmic privé des voix d’extrême gauche est quasiment certain. Poutou assure la victoire du candidat de Macron. Ne doutons pas qu’au soir du 2ième tour, l’Elysée présentera la victoire du tandem Florian/Cazenave comme un succès de LREM.

 

Le choix entre 3 listes de gauche

C’est incroyable, mais il n’y a pas de liste de droite au second tour, à Bordeaux. Pour ce qui est de Poutou, communiste version trotskiste, la couleur rouge est assumée. Il est ouvertement étatiste, anti-capitaliste, c’est à dire contre la liberté d’entreprendre, immigrationniste, et contre la propriété privée. Le candidat écologiste, avocat de formation, plaide pour la décroissance, la fin de l’automobile individuelle, la priorité à la lutte contre le réchauffement climatique… Il ne prenait la parole au Conseil Municipal que pour annoncer la catastrophe climatique pour dans 10 ans. La Garonne submergeant la ville de Bordeaux. Il ne se préoccupe que d’imposer le vélo ou la marche à pieds. Il représente une version « maoiste » de l’écologie. Tous à pieds et un bol de riz par jour. Pour cet idéologue, le bordelais doit se sentir coupable dans tous ses gestes de consommation. Quant aux migrants, dont le nombre augmente sans cesse, dans la Métropole, comme dans le reste de la France, ils sont pour lui « welcome », et sans limite. Ne sont-ils pas des victimes… du réchauffement climatique ? Cet honorable juriste, devenu par miracle, climatologue, siège depuis plus de 20 ans au Conseil Municipal. Il a toujours voté, des 2 mains toutes les mesures de gauche et d’extrême-gauche portées par Juppé. Il était, d’ailleurs, un aiguillon gauchiste permanent, un maître dans l’art de culpabiliser l’élu « Républicain » qui se serait égaré à refuser une subvention à une association pro-migrant, ou à s’opposer à des squatters… Le spectacle était pitoyable de voir Juppé, docile, expliquer qu’il était plus écologiste, encore, que son opposant !

 

InCité continuera à exproprier

Nicolas Florian, à la tête d’une équipe héritée de Juppé a dû faire de la place pour accueillir les colistiers de son nouvel associé macroniste. Il a donc dû remercier des fidèles penchant à gauche, pour les remplacer par des amis de Macron, eux aussi europhiles, immigrationnistes et favorables à la collectivisation de la propriété immobilière… Autant dire qu’il n’y aura aucun changement. Les responsables associatifs et tous les profiteurs de l’économie « sociale et solidaire » peuvent être rassurés. L’argent continuera à couler à flot pour bloquer la circulation automobile, subventionner des centaines d’associations, éduquer les bordelais « contre la xénophobie », ou promouvoir les éoliennes urbaines… La Société d’économie mixte, pilotée par la mairie, qui sous prétexte de lutte contre l’habitat insalubre, préempte et exproprie dans des conditions scandaleuses les propriétaires bordelais, aura toute liberté (et les subventions) pour continuer son business. Ce n’est pas Cazenave qui, dans son programme, proposait de démembrer la propriété immobilière pour faire baisser les prix de l’immobilier (vaste programme) qui mettra un terme à la dérive étatiste de la politique bordelaise.

 

A la pêche sur le Bassin.

Les électeurs bordelais, connus pour leur tempérance, n’ont pas compris qu’en votant pendant des années pour le haut fonctionnaire Juppé, puis pour Macron, ils faisaient le lit de la gauche. Que ce soit le gauchiste Poutou qui a contribué au départ de l’usine Ford de Bordeaux, que ce soit l’écologiste Hurmic, champion de la décroissance, ou que ce soit Nicolas Florian, ancien salarié du groupe immobilier Pichet, aucun des candidats n’est capable de conduire Bordeaux dans le sens d’un développement économique, scientifique ou industriel. Les bordelais n’ont en réalité, dans ce scrutin, aucun choix sérieux. Il ne leur reste que la solution de profiter du dimanche électoral pour faire une sortie de pêche sur le Bassin d’Arcachon.

 

Qu’ils ne s’en privent pas !

 

Note :

1-A Perpignan, quelques candidats LREM rallient le RN

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