L’Editorial de la Ligue du Midi

 

1 million de personnes se sont massées pendant des heures ce samedi 10 décembre pour saluer une dernière fois le chanteur. Une foule immense rassemblée dans le froid ; des Champs-Élysées à la place Royale pour voir passer le cortège funéraire et suivre la messe dite en l’Église de la Madeleine.

Depuis Victor Hugo, jamais une foule aussi nombreuse ne s’était réunie pour des funérailles. Des gens venus de la France entière, souvent en bus ou en train ; partis la veille, du Nord, du Centre, de l’Ouest, de l’Est, du Sud, de toute la veille France des provinces que Johnny a sillonnée au cours de ses 200 tournées et 3.000 concerts.

 

Tous les records d’audience ont été pulvérisés sur les chaines de télévision. 7 millions de personnes sur TF1 avec un pic à 8,1 millions pendant le journal de 13 heures de Jean Pierre PERNAUD et Anne Claire COUDRAY. 5,9 millions de spectateurs aux mêmes heures sur France 2 ; sans compter ceux qui ont suivi l’évènement sur les chaines d’info permanente.

Toute la France était là, présente ou devant ses écrans pour assister à l’évènement.

Mais quelle France ?

Les images parlent d’elles même. Comment ne pas le voir tant cela crevait les yeux : était exclusivement présente la France blanche des années 60 et 70 et celle des générations qui ont suivi. Celle de l’entre soi Français, la France d’avant, celle de toujours. La France populaire, celles des franchouillards, des bidochons, des Dupont-Lajoie, celles des faces de craie, des souchiens.

On était tous là en communion, unis par ce qu’il y a de plus profond en nous ; qui est indicible, n’a pas besoin d’être dit et qui relève de l’un des sentiments les plus élevés. Celui de notre appartenance, de ce qui nous lie ; celui de notre destin et de notre devenir.

Personne ne le dira, mais dans notre inconscient collectif, miraculeusement, nous étions là spontanément pour nous compter. Nous le disons ici haut et fort, dans ce moment exceptionnel, nous nous sommes retrouvés dans notre entre soi familial, celui de la famille de France. Nous nous sommes rassemblés pour célébrer une immense cousinade où nous avons pu nous voir, nous revoir, nous reconnaître, nous dénombrer, nous prouver à nous-mêmes et aux autres que nous existons, que nous sommes là, chez nous.

À cet instant, quelque chose qui nous dépasse tous s’est accompli. Le peuple de France s’est retrouvé, soudé, indivisible. Il y a eu là un de ces phénomènes exceptionnels qui dépasse la connaissance, qui relève de l’inexpliqué. Comme les saumons retrouvent dans l’océan les courants marins qui les conduisent de génération en génération vers les sources qui les ont vus naître, le peuple de France a manifesté qu’il n’avait pas perdu la veine de son identité, malgré la multitude des interférences qui sont venues la brouiller.

Quelque chose d’exceptionnel s’est produit, une sorte de décantation naturelle spontanée. Le peuple de France s’est décanté du mélange qu’on lui impose, il s’est fait voir, il s’est affirmé. Ceux qui ont choisi l’exclusion, ceux qui n’en étaient pas, ceux qui n’avaient rien à y faire n’y sont pas venus. La séparation des contraires s’est faite, naturellement, spontanément. C’est la loi naturelle. La preuve vient d’en être administrée au vu de tous. Le ‘’vivre ensemble’’ n’existe pas à l’état naturel, c’est une fiction, une construction théorique imposée en force contre la nature humaine et contre la volonté des peuples autochtones. La décantation, la séparation des contraires sont dans l’ordre naturel.

La France éternelle existe, elle s’est identifiée, elle s’est dénombrée. Sa cohésion spontanée peut la rassurer sur son identité intacte et sur son devenir. Notre peuple porte en lui l’identité et l’imprescribilité qui lui viennent du fond des âges. Il peut retrouver la branche maîtresse de son Histoire et de son destin.

Richard Roudier se souvient…

Depuis mon entrée dans la “mouvance” je me heurtais de façon récurrente à une rumeur qui voulait que Johnny Hallyday aurait été proche de notre combat, tout au moins  au moment du télescopage des années 50 et 60, quand beaucoup d’entre nous démarraient leur “militance” sur les décombres de l’Algérie française. Lors d’une soirée de collage, à Paris, des militants l’auraient rencontré à la sortie d’un restaurant et JOJO se serait laissé aller à quelques confidences sur son implication politique.

Pierre Vial une de nos “mémoire vivante” nous a confié il y a 48 h qu’ayant rendez vous avec un dirigeant nationaliste dans un local de Jeune Nation à Paris, il patienta un bon moment en face d’un adolescent déjà bien charpenté, du genre taiseux, qui collait des enveloppes pour un meeting de l’organisation. La cohabitation s’arrêtera là mais quelle ne fut pas la surprise de Pierre quand, quelques années plus tard, furetant chez un disquaire, il comprit que “l’homme du local” n’était autre que Johnny Halliday.

D’autres faits concordent, aussi bien son prénom (Jean Philippe – il fallait être bien motivé pour donner à ses enfants pendant ces périodes troubles, le prénom du Maréchal ) que le fait que son oncle qui l’avait élevé, avait fait cinq années derrière les barreaux, après la guerre, pour sa “collaboration” à  Radio Paris…).

Le côté rebelle de Johnny l’aura accompagné durant toute sa carrière même si parfois ce qualificatif fut utilisé de façon un peu surfaite par les gens de la comm, et l’on trouve cette proximité dans de nombreuses chansons : “le pénitencier”,” la bagarre”, “cheveux longs idées courtes”, “requiem pour un fou”, “le mirador”… sans compter l’accompagnement de son début de carrière avec le phénomène “blouson noir”.

J’ai retrouvé une photo, très rare en noir et blanc, où le beau Johnny pose fièrement avec un ceinturon “para” auquel est accrochée une dague ornée de la rune de Tyr, la même que celle que j’ai portée et que mes enfants portent encore…

Souvenirs, souvenirs…

“Si vous cherchez la bagarre, vous êtes venus à la bonne place

Si vous cherchez la bagarre, regardez moi bien en face

et j’n’aim’ pas beaucoup qu’on m’en r’montre

J’avoue que la bagarre, moi je ne suis pas contre

Ca m’fait pas peur, je dirais même que j’aime cogner”

 

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