deutsche bank
 

Le billet de Colette Mercier

 

Le cours de l’action qui était à plus de 33€ en janvier 2013, vient de chuter à un peu plus de 9 €. L’action a perdu plus de 70% de sa valeur en 5 ans. Moins 40% depuis le début de l’année.

La capitalisation boursière de la D.B (la valeur de ses actions sur le marché) ne représente plus que 19.641 milliards d’Euros, en chute libre malgré 24 milliards d’Euros de recapitalisation récente.

Vendredi, Standard & Poor’s a abaissé la note de la banque allemande d’un cran à BBB+, la 3e note la plus mauvaise.

 

Une capitalisation et un classement mondial en chute libre : un océan de pertes à venir

 

Plombée par ses opérations de marchés sur dérivés, la banque reste sur 3 exercices de pertes et le plus gros reste à venir au fur et à mesure des échéances de contrats à terme.

L’interminable dégradation de ce cadavre fait courir le plus gros risque systémique à l’Europe et au monde, largement pire que celui de Lehman Brothers en 2008.

 

Une exposition colossale aux risques de marché

 

L’exposition de la Deutsche Bank aux produits dérivés (options, warrants, futures) représente 20 fois le PIB de l’Allemagne. Vous lisez bien : 20 fois, soit 64.000 milliards d’Euros. Cela représente à peu près le PIB mondial. Kolossal !

D.B a joué plus que 20 fois sa propre valeur et 20 fois le poids de l’Allemagne au casino. Qui dit mieux ?

Or, les produits dérivés sont enregistrés en engagement hors bilan à leur valeur nominale. C’est à dire sans provisions pour risque. Par conséquent, à aucun moment on n’a de visée des pertes potentielles. C’est bien ce qui affole les marchés et la BCE.

Tout le monde prend peur et ce n’est pas un hasard si la BCE vient de demander à l’établissement allemand d’estimer le coût potentiel du dénouement de ses positions de trading. Selon la BCE, il s’agirait de voir si la Deutsche Bank pourrait sortir de la banque d’investissement sans recourir aux garanties de l’État ou à l’argent des contribuables allemands. En fait, après 3 ans de pertes sur les dérivés, celles potentielles sur les prochains dénouements de contrats dans les années à venir seront encore abyssales.

La BCE peut toujours s’inquiéter, au niveau d’engagement sur des titres pourris où elle en est, la DB n’est plus sauvable. L’activisme de façade de la BCE n’est qu’un habillage pour « rassurer » les marchés, sans doute le temps que les grands initiés se dégagent. Malheur aux derniers qui seront restés les doigts coincés entre deux pierres le jour où tout va s’effondrer. Car c’est bien de cela qu’il s’agit.

 

Un peu d’explications

 

Les produits dérivés sont des paris sur des évolutions de cours à terme. Ce sont des engagements que les banques ont pris d’acheter ou de vendre des produits donnés à un terme donné et à une valeur donnée. C’est une pure spéculation avec bien entendu des risques colossaux.

Il existe des dérivés de dérivés, et avec la titrisation et les couvertures réciproques dans tous les sens, plus personne ne sait évaluer les engagements hors bilan des banques, des compagnies d’assurances, des hedges funds ; pas plus les commissaires aux comptes que les agences de notation. Toute cette économie est complètement hors sol. Elle ne tient en lévitation que parce qu’elle peut encore fuir en avant par l’accroissement constant des masses en jeu et par les émissions monétaires extravagantes des banques centrales qui soulagent les banques en leur rachetant leurs titres pourris. L’économie des dérivés est une gigantesque cavalerie qui ne peut pas s’arrêter sous peine de chute immédiate.

Il est impossible d’en établir précisément l’évaluation globale, mais on estime que la masse des produits dérivés dans le monde représente 10 fois le PIB mondial. Vous lisez bien : 10 fois.

Juste à titre comparatif, la dette des états ne pèse grosso modo qu’une seule fois le PIB mondial. Vous voyez l’escroquerie : les risques de marché représentent 10 fois ceux de la dette et on nous torture avec la dette et les déficits.

DB a fait beaucoup mieux que tous les autres ensembles, elle a joué 20 fois le PIB allemand. La très vertueuse Allemagne de Madame MERKEL a tout joué dans les tripots de la finance mondiale, et la voilà qui s’autorise à torturer tous ses voisins. Le jour du jugement dernier approche.

On comprend bien que vu leur masse globale par rapport à l’économie réelle, les produits dérivés n’ont plus aucune contrepartie physique. On estime que pour 1 dollar employé dans l’économie réelle, 50 dollars tournent dans la spéculation financière (certains disent 100, mais à ce niveau, cela n’a plus aucune importance). Plus personne ne contrôle quoi que ce soit, tout cela ne tient plus que par son incessante augmentation. Toujours plus de dérivés remplacent des dérivés en confirmant virtuellement les valeurs. S’il fallait dénouer en même temps tous les engagements pris, plus rien ne vaudrait rien puisqu’il n’y a rien plus rien de tangible en regard. Tout ça n’est que du vent brassé à la nano seconde par des algorithmes devenus fous.

 

Rigueur pour les peuples, champagne et casino pour les banques

 

Il y a bien longtemps que les autorités allemandes auraient du exiger que la Deutsche Bank purge ses risques de marché. À trop avoir attendu, cela n’a plus été possible car un dégagement massif aurait précipité les marchés dans le chaos. Plutôt que d’appliquer un minimum de règles à sa banque, Madame MERKEL au pouvoir depuis 13 ans a préféré imposer une rigueur d’enfer à ses voisins.

MERKEL n’a pas hésité à torturer les grecs pour quelques malheureux milliards alors que l’Allemagne se ruinait au casino. À ce jeu, il semble bien qu’elle ait fini par toucher une dure limite. Crise majeure et mortelle à la DB et fronde des italiens, le monde de Madame MERKEL est en train de basculer. Tout cela a un prix et sans doute que l’heure des comptes n’est plus très loin.

 

La FED vient d’envoyer un signal majeur à ses adhérents

 

En dégradant la note de la DB, la FED et les agences de notation ont envoyé un signal très net à ceux qui restent encore exposés à un risque de contrepartie avec la Deutsche Bank : « prenez des couvertures à défaut de pouvoir vous enfuir. ». Les rats sont invités à quitter le navire.

 

Décidément, rien ne va plus pour les mondialistes.

Leur casino est en train de couler et partout les peuples se rebellent.

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