Sera présent à la Fête de la Ligue du Midi 2019

  

Érick CAVAGLIA

 

Professeur d’histoire & géographie

prendra la parole lors de la fête de la Ligue du Midi,

le 8 septembre 2019 en petite Camargue.

 

Déjà plus de 200 inscrits !

Érick CAVAGLIA

Érick CAVAGLIA

 (OMC)Les travailleurs européens des pays industrialisés développés sont en proie au doute voire à la colère dans un monde de plus en plus mouvant et qui se dérobe sous leurs pieds et les lèse. A l’insécurité économique et sociale vient s’ajouter l’insécurité culturelle et identitaire.

Face à ce désarroi et à cette souffrance ressentis, il n’est pas toujours facile de donner des explications, de retrouver les connecteurs logiques.

Les grandes lignes des tensions actuelles se dessinent au début des années 1970 à un moment où la croissance accuse un net recul. Les Pays Industrialisés Développés (PID) sont confrontés à une redoutable concurrence asiatique, tandis que les Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) décident de multiplier par quatre le prix des hydrocarbures accentuant ainsi les effets de la crise par l’alourdissement de la facture énergétique.

Des écoles d’économistes anglo-saxons dénoncent alors le poids excessif de l’État-Providence et de son interventionnisme par le biais d’une règlementation et d’une fiscalité jugées trop lourdes. L’État n’est plus considéré comme la solution aux problèmes mais il est perçu comme la cause des problèmes. C’est ainsi que les théories néolibérales triomphent à partir des années ’80.

Elles prônent la rigueur, la non-intervention de l’État, la défiscalisation, la désyndicalisation, la privatisation, la dérèglementation du travail et le démantèlement des systèmes de protection sociale. La loi du marché devient le credo.

Au niveau financier, la dérèglementation se traduit par la fin de la séparation entre banques de dépôt et banques d’affaires, le décloisonnement des marchés des capitaux et la libre circulation de ceux-ci, largement facilitée par la révolution du numérique.

Ainsi la globalisation financière s’est rapidement renforcée, toujours avide de profits immédiats et faciles.

Le capitalisme patrimonial et entrepreneurial a été remplacé par un capitalisme financier dans lequel les actionnaires dictent leurs lois aux dirigeants d’entreprises afin de dégager des profits maximums en fonction des opportunités boursières. En imposant des plans sociaux, ils font monter le cours des valeurs. On sait que ce système fondé sur la spéculation conduit à des crises à répétition depuis la fin des années ‘80, la plus grave ayant eu lieu en 2008 avec la faillite de la banque d’affaire américaine Lehman Brothers et ses répercutions mondiales. A chaque fois les deniers publics des contribuables économes doivent renflouer les passifs désastreux des banques lors de plans de sauvetage ruineux (On privatise les gains et on nationalise les pertes; NDLR).

Autre conséquence de cette évolution, les délocalisations des unités de production. Pendant que des empires économiques se créent à l’instar des GAFAM (acronyme de Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), notre pays se désindustrialise, son agriculture cède du terrain aux concurrents. Le lot de consolation qu’on nous tend : la tertiarisation ou le retour des domestiques au service des personnes et des entreprises.

L’État a été laminé par la mondialisation. Il a abandonné des pans entiers de notre souveraineté à des instances internationales (Fond Monétaire International (FMI), Organisation Mondiale du Commerce (OMC), ONU) ou sous-continentales (Union Européenne). Il ne contrôle plus rien de ce qui entre et de ce qui sort d’un territoire dont les zones de non- droit de plus en plus nombreuses lui échappent. Il n’a plus aucune marge de manœuvre en matière d’orientation économique. Son rôle a viré au sociétal : mariage homosexuel, GPA, PMA, interdiction de la fessée…

Alors sommes-nous passés à un système libéral intégral ? Eh bien non ! Et c’est là le paradoxe qui irrite au plus haut degré bien des compatriotes. Dans un système libéral, les domaines d’intervention de l’État sont réduits et cela engendre une baisse proportionnelle des impôts. Ceux qui travaillent prospèrent, ceux qui ne travaillent pas doivent se motiver ou déclinent.

Depuis l’accélération de la mondialisation dans les années ’80, les prélèvements obligatoires dans notre pays ne cessent d’augmenter alors même que les services de l’État aux citoyens actifs se réduisent tant en quantité qu’en qualité. Notre recherche est à la traine, la sécurité intérieure et extérieure doit faire face à de multiples missions avec des moyens dérisoires. Dans le même temps, l’État impose de plus en plus de lois restreignant les libertés publiques, dans les médias inféodés à des grands groupes étrangers, et sur internet.

Aussi une question vient légitimement nous tarauder l’esprit : où va notre argent ? (la question « populiste » par excellence).

Il sert d’abord à rembourser la dette abyssale et les intérêts de celle-ci (38.000 € par individu aux dernières nouvelles) contractée par toute une galerie de personnages sinistres, imbus de leur personne, dispendieux et incapables qui n’ont pensé qu’à renforcer leur train de vie somptuaire.

Il sert ensuite à subvenir aux menus besoins d’un personnel administratif pléthorique si on superpose toutes les strates du « mille-feuille » (municipalité, communauté d’agglo, département, région, administration centrale, institutions européennes –j’en ai certainement oublié, oui : les métropoles-).

Enfin les prestations sociales dédiées à la submersion migratoire destinée à « repeupler » nos contrées vieillissantes et à consommer.

Pour faire simple : de 1945 à 1973, l’originalité du modèle économique français c’était de posséder un secteur public fort au sein d’un cadre libéral.

Depuis les années ’80, nous avons « un modèle français » –que personne ne nous envie (hormis pour les remboursements des soins) – où 30% de la population travaille pour tout le reste de la population et à qui un État de plus en plus totalitaire impose le régime néo libéral, pendant que la redistribution de type socialiste s’amplifie à la faveur des moins productifs. Les gains de productivités ne cessant de s’améliorer (numérique, robotisation…), nos enfants qui trouveront un emploi ne représenteront que 20% de la population totale- on peut d’ores et déjà les plaindre.

Le néo libéralisme a débouché sur le néo esclavage pour ceux qui ont la chance (ou le malheur ? un comble !) d’avoir un métier relativement stable.

 

Les élites autoproclamées et cooptées de la république font toujours mine de ne rien voir. Trump, le Brexit, les Gilets Jaunes, Salvini ne leur ont pas suffi… donnons-leur en encore !

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