Sangue Corsu[3]

 

   La nouvelle de l’agression survenue le soir du réveillon sur des pompiers à Ajaccio a aussitôt engendré les foudres de la population. En effet, le 24 au soir, des pompiers se rendent aux Jardins de l’Empereur, un quartier populaire de l’agglomération ajaccienne pour un signalement de feu. Arrivés sur les lieux ils sont pris violemment à partie par des individus cagoulés armés de club de golf. Au lendemain de l’agression l’ambiance devient électrique au sein de la population corse. D’abord un rassemblement de plusieurs centaines de personnes devant la préfecture s’effectue en fin de matinée, puis la population décide de se diriger en direction du quartier en question afin de faire passer un message clair aux auteurs de cette agression: la Corse, ce n’est pas la France. Personne n’a intérêt à installer un climat d’insécurité sous peine de représailles.

   En effet depuis plusieurs années certaines zones urbaines de l’île prennent tout doucement la physionomie de certaines banlieues françaises. Tapage nocturnes, voitures brûlées, vols, incivilités; les corses habitant ces quartiers réalisent que leur environnement rentre peu à peu dans le rang d’une France “ghettoisée”, principalement à cause de l’augmentation de populations allogènes reproduisant les ambiances communautaristes de leurs cousins du continent. Une situation insolite en Corse pour des insulaires n’étant pas habitués à devoir se plier devant les comportements intolérables de quelques petits merdeux (dont quelques corses parfois), à la manière des autochtones du continent dépassés par l’ampleur du phénomène.

   Les Jardin de l’Empereur, c’est en quelque sorte un “mini 9-3” à l’échelle insulaire (toutes proportions gardées) et si jusque là nous étions loin du climat infect qui règne en Seine-Saint-Denis, l’agression de vendredi soir, sur des combattants du feu de surcroît, c’est à dire des hommes respectés en Corse pour le courage dont ils font preuve à longueur d’année lors des nombreux incendies estivaux qui défigurent nos paysages, ne pouvait en rester là.

   Depuis quelques jours la victoire des nationaliste corses aux élections régionales a crée une sorte d’électrochoc au sein du peuple corse, et désormais il est déterminé à ne pas laisser passer ce genre d’acte honteux sur son territoire. Dans l’après midi donc, plusieurs centaines de personnes ont investit les lieux aux cris de “on est chez nous”, en demandant à ce que leur soit livrés les auteurs de cette agression, devant un cordon de CRS visiblement incapable de contenir la colère des manifestants. Le peuple corse est le vigile de son territoire. La résistance populaire, face à un modèle de société qui n’est pas le notre, a donné le ton sans attendre que la police et les politiques ne se saisissent du problème. Une réaction populaire saine, bénéficiant du soutien des élus corses, directement liée au caractère paysan d’un peuple solidaire face à toute forme d’agressions.

 Sangue Corsu

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