Alain De Peretti dans Burdigala-presse

 

« Tout homme bien portant est un malade qui s’ignore », « ça vous chatouille ou ça vous gratouille » … Ce sont des répliques « culte », connues de tous, de la pièce de théâtre de Jules Romain jouée pour la première fois à Paris le 15 décembre 1923. Avec un écho retentissant et immédiat. Portée à l’écran en 1951 avec l’immense Louis Jouvet, ce fût un succès populaire sans précèdent. Par contre la reprise avec Omar Sy en 2017, fût un bide total ! Logique ! La finesse grinçante de l’œuvre ne passe pas dans la farce lourdaude de ce « remake ». Ah ! l’esprit français…

 

Il faut revoir ce film qui est d’une modernité époustouflante, voire même visionnaire au vu de l’épisode covid 19 et de la « coronafolie » qui en est issue. C’est ce que nous allons tenter d’analyser point par point :

 

« Le triomphe de la médecine »

C’est le sous-titre de l’œuvre et résume le propos de la pièce, qui en fait la démonstration. Le Dr Knock réussit par sa propagande à mettre tout un canton au lit. L’épisode Covid réussit également à faire de tout bipède humain que nous croisons un suspect, un contaminateur en puissance et un malade qui s’ignore. Les médecins se succèdent sur les plateaux de télévision, s’écharpant et se jetant la « science » à la figure. Ils ont pris le pouvoir, ils ont la « grosse tête », un sentiment de toute puissance les anime, quelle que soit leur opinion d’ailleurs. La médecine triomphe donc, au détriment de l’analyse rationnelle, réduisant le champ de vision à la seule santé, et même sur une conception étriquée de cette dernière, « confinée » à sa dimension matérialiste. L’OMS ne définit-elle pas la santé comme « un état de bien être mental, social et sanitaire », c’est à dire une conception beaucoup plus complète (holistique) ? On voit bien dans les événements actuels que l’idéologie scientiste se préoccupe plus de la maladie que des malades.

Rôle de la presse et des sachants : le tambour de ville et l’instituteur.

La réussite du plan Knock est liée à une action de propagande classique : le « tambour de ville » joue ici le rôle de la presse. Aidé également par l’instituteur (les sachants de tous poils). Le développement de la coronafolie ambiante n’aurait pas été possible en effet sans la caisse de résonance des médias qui en ont fait le sujet quasi unique de leurs débats pendant des mois. Les « experts » se succèdent sur les plateaux de télévision. Une psychose s’installe, habilement relancée par la mention de cas particuliers dramatiques et une culpabilisation des citoyens à partir de ces cas. Cette technique de manipulation des foules est bien connue, l’émotionnel permettant de court-circuiter l’analyse rationnelle.

L’utilisation de la peur

Pour réussir dans cette entreprise de putsch médical, il faut instrumentaliser la peur qui transforme tout individu insouciant et heureux de vivre en sujet soumis. Machiavel disait « celui qui contrôle la peur des gens est le maître de leur âme ». Parallèlement, le déversement d’informations contradictoires plonge le public apeuré dans un état d’hébétude et de soumission. La scène de la pièce où deux joyeux drilles se font recadrer par Knock nous rappelle que la force n’est jamais loin derrière l’idéologie, comme l’ont démontré les multiples atteintes « covidiques » aux libertés avec utilisation abusive des forces de police et gendarmerie pour traquer les récalcitrants avec une débauche de moyens et les punir.

La complicité de « Big Pharma »

Dans l’œuvre de Jules Romain, le partenariat avec le pharmacien est bien souligné. Cette nouvelle médecine affairiste évoquée dans la pièce est maintenant bien en place sous nos yeux. Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, bien sûr, mais il est évident que s’affrontent 2 conceptions de la médecine. L’une où on soigne du mieux possible un malade considéré comme un être humain à part entière, et une autre où le patient est infantilisé et manipulé pour en tirer le plus de bénéfices possibles. S’il est bien certain qu’il faut des moyens financiers pour faire de la bonne médecine, et pour cela une bonne gestion, les principes de cette gestion posent problème à ce jour.

 

La production de graphiques statistiques :

Dans le dernier acte, Knock montre à son prédécesseur la courbe ascendante des maladies dans le canton et le chiffre d’affaire réalisé, ça ne vous rappelle rien ? Nous en avons été gavés tout au long de cette épidémie, courbes en cloche, prévisions apocalyptiques de nombre de morts etc…

Le piège de la gratuité

Vous connaissez tous l’adage : « quand c’est gratuit c’est vous le produit ». Le Dr Knock connait cette règle et amorce la pompe par une consultation gratuite au cours de laquelle il va introduire le virus de la peur dans la tête de ses futurs clients pour les amener dans la filière productiviste. Cela amène également à réfléchir sur l’évolution de notre système de soins où la gratuité apparente a mis les médecins sous tutelle et amène notamment les « assujettis » à préférer un médicament « big-pharma » remboursé, à de simples produits de santé non remboursés susceptibles de renforcer leur immunité, comme me l’a avoué un pharmacien. Ce n’est donc plus la santé qui est le but mais le couple infernal maladie-médicament, l’un nourrissant l’autre.

Conclusion :

Cet œuvre littéraire est donc parfaitement visionnaire. Elle dénonce la dérive prévisible d’une médecine qui a oublié ses fondamentaux hippocratiques. Hippocrate d’ailleurs disait « d’abord ne pas nuire » et aussi « que ce que tu manges soit ton premier médicament », une médecine de soins et de bon sens, basée sur la science, certes, mais qui reste un art, et doit garder de ce fait un aspect artisanal comme le dit le Pr Didier Raoult dans une récente interview.

 

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